poésie / slam

Francos | Honneur au slam avec Grand Corps Malade

par Sandra Gasana

Qui a dit que le slam n’avait pas sa place sur LA plus grande scène extérieure des Francos ? Grand Corps Malade a prouvé vendredi soir qu’il est possible de faire du slam, de la poésie, du chant même par moments, et offrir un concert digne d’une rock star.

Sur la même scène que Tiken Jah Fakoly quelques jours plus tôt, celui qui a élu domicile dans notre métropole la dernière année a su charmer son public par ses mots et ainsi rassemblé plusieurs dizaines de milliers d’amoureux de la langue française. Accompagné pour l’occasion par plusieurs instruments : trombone, trompette, violoncelle, guitare, piano et batterie, l’homme de plus 2 mètres surplombait la place des arts, apparaissant sous divers jeux de lumière. Il a d’ailleurs débuté son concert avec « J’ai vu la lumière », avant d’enchainer avec « La sagesse », puis « Saint-Denis ».

Par moments, on n’entendait rien dans la foule, un silence de mort et seule la voix de GCM résonnait. Le public était pendu à ses lèvres, et buvait chaque parole.

Chaque morceau était unique et l’orchestration impeccable : sur certains la trompette servait d’introduction alors que sur d’autres, tous les musiciens débutaient en même temps, donnant une atmosphère festive à ce qui allait suivre. Le jeu d’éclairage avait toute sa place et enveloppait chaque chanson de manière originale.
J’ai particulièrement aimé « Roméo Kiff Juliette » où l’on voit clairement le talent de storyteller de l’artiste. Il sait raconter des histoires et selon le couplet, la musique suit fluidement, plus intense quand l’action est mise en avant, et plus douce au début et à la fin de la pièce.
Il prend le temps de s’adresser au public, sans se presser, surtout lorsqu’il parle de ses enfants et de leur réaction après l’écoute de son plus récent album.

Après « 2083 » qui est un peu intense en termes de rythme, il retourne vers la douceur avec
« Retiens tes rêves » où slam et chant cohabitent, sur fond de violoncelle. On aperçoit même des ombres de danseuses durant le morceau, ce qui rajoute une autre dimension au spectacle. D’ailleurs, ce procédé d’ombrages a également été utilisé pour le morceau hommage à Aznavour, « A chacun sa Bohème », qu’il a repris à sa manière.

Mais le moment le plus fort à mon goût a été durant son duo avec Camille Lellouche, qui apparaissait que sur écran, « Mais je t’aime ». Je l’ai découverte récemment grâce à mon fils. D’ailleurs, une festivalière française qui était tout près de moi et mes fils connaissait toutes les paroles par cœur et semblait ravie de voir son compatriote en spectacle.

Deux surprises sont venues agrémenter la soirée : la première, lorsqu’Emma Peters est venue sur scène pour chanter « Sauf quand je pense à toi » alors qu’elle venait de terminer son propre concert au Club Soda. Autre surprise : MCO, le plus jeune des rappeurs, qui est monté sur scène pour « C’est moi qui écris mes textes » et qui a drôlement un air de famille avec Grand Corps Malade. Est-ce son fils ? On s’en doute mais il ne le confirme pas.

Le public a apprécié « Montréal » puisque tout le monde autour de moi avait un sourire aux lèvres durant ce morceau écrit en 2009, dans un café de Montréal.

Il n’aurait pas pu terminer sans jouer « Mesdames », ce morceau dans lequel il rend hommage à la gente féminine. Mais c’est avec « Deauville » que le concert exceptionnel des événements spéciaux des Francos 2025 a pris fin, nous laissant avec une lueur d’espoir dans ce monde de brutes où poésie et slam ont toujours leur place.

Crédit photo: Victor Diaz Lamich

Publicité panam

Tout le contenu 360

Nuits d’Afrique | Initiation au shatta avec Blaiz Fayah

Nuits d’Afrique | Initiation au shatta avec Blaiz Fayah

Nuits d’Afrique | La Chiva Gantiva lance le festival avec force

Nuits d’Afrique | La Chiva Gantiva lance le festival avec force

Festival de Lanaudière | Tour de force à venir de Christian Tetzlaff : l’intégrale des sonates et partitas de JS Bach

Festival de Lanaudière | Tour de force à venir de Christian Tetzlaff : l’intégrale des sonates et partitas de JS Bach

Festival Un Goût des Caraïbes : toutes ces îles dans l’île

Festival Un Goût des Caraïbes : toutes ces îles dans l’île

Nuits d’Afrique | Mo’Kalamity va venir SHINE à Montréal

Nuits d’Afrique | Mo’Kalamity va venir SHINE à Montréal

Nuits d’Afrique | KillaBeatMaker, groove électro-afro-colombien

Nuits d’Afrique | KillaBeatMaker, groove électro-afro-colombien

Nuits d’Afrique : TOUT sur la programmation

Nuits d’Afrique : TOUT sur la programmation

Rita Ueda : Someone out there is praying for peace (Let us not be the reason)

Rita Ueda : Someone out there is praying for peace (Let us not be the reason)

David Handler : Life Like Violence

David Handler : Life Like Violence

Festival de Lanaudière | Collectif9 : la musique contemporaine à travers le groove et le folk

Festival de Lanaudière | Collectif9 : la musique contemporaine à travers le groove et le folk

Sam Dickinson – Gemini Duets

Sam Dickinson – Gemini Duets

Monkey House – Crashbox

Monkey House – Crashbox

Nuits d’Afrique | Sarab, chants syro-libanais rissolés au métal et au jazz-rock

Nuits d’Afrique | Sarab, chants syro-libanais rissolés au métal et au jazz-rock

Tyr Jami – Morphic Subduction

Tyr Jami – Morphic Subduction

Arve Henriksen, Trygve Seim, Anders Jormin, Markku Ounaskari – Arcanum

Arve Henriksen, Trygve Seim, Anders Jormin, Markku Ounaskari – Arcanum

Steve Holt Jazz Impact Quintet – Impact

Steve Holt Jazz Impact Quintet – Impact

Isabelle Faust/Les Siècles; François-Xavier Roth – Ligeti : Concertos

Isabelle Faust/Les Siècles; François-Xavier Roth – Ligeti : Concertos

Festival de Lanaudière | Le couronnement de Poppée, le triomphe d’Octavie et la maîtrise d’Alarcon

Festival de Lanaudière | Le couronnement de Poppée, le triomphe d’Octavie et la maîtrise d’Alarcon

FIJM | Sun Ra Arkestra Toujours dans le monde physique mais…

FIJM | Sun Ra Arkestra Toujours dans le monde physique mais…

FIJM | Esperanza Spalding entre deux chaises sur la place des Festivals

FIJM | Esperanza Spalding entre deux chaises sur la place des Festivals

FIJM | La saxophoniste et chanteuse Camille Thurman, trésor caché… à Montréal !

FIJM | La saxophoniste et chanteuse Camille Thurman, trésor caché… à Montréal !

Festival de Lanaudière | Bruckner et Payare : bâtisseurs de cathédrales

Festival de Lanaudière | Bruckner et Payare : bâtisseurs de cathédrales

Festival de Lanaudière | Magistrale ouverture

Festival de Lanaudière | Magistrale ouverture

Inscrivez-vous à l'infolettre