Ce petit EP Closer Than Hell est ma première introduction à la soulful R&B locale, Hanorah, et quelle perle! Il y a une teinte intemporelle et nostalgique dans cette combinaison de folk, de soul et de rock shoegaze. Le premier morceau, « Matty », commence par l’enregistrement de la voix d’un enfant qui parle de son expérience à l’école, puis se transforme en une ode estivale sur le fait de regarder la vie passer.
La voix de Hanorah peut rappeler celle de Tina Turner ou de Gladys Knight, mais l’instrumentation prend une teinte plus maximaliste sur le morceau « Barbed Wire », avec des cordes, des synthétiseurs, une guitare lourdement réverbérée et un saxophone très agréable. C’est un morceau colossal, emmené par la voix puissante d’Hanorah, qui fait parfois écho à l’effondrement du monde. « Heavenly One » est le morceau le plus doux de Closer Than Hell, une lente combustion qui fait tomber de sa chaise. C’est dû à la tonalité country traînante de l’ensemble du morceau, qui se termine par une outro nostalgique de chœurs gospel.
Ce ton doux se poursuit avec la conclusion de l’EP, sans titre « (i left my body to love you) », une ballade de cinq minutes au piano, avec une clarinette qui respire (presque un écho d’Andy Shauf), et qui se transforme à nouveau en une vibration maximaliste avec un solo de guitare qui fait fondre le visage. Closer Than Hell est une excellente introduction à l’évolution fantastique de Hanorah. Il sera intéressant de voir comment le tout sera façonné en direct au Montreal Jazz Fest.