IE est basé à Minneapolis, une ville qui, dans la psyché collective, n’est peut-être pas associée spontanément à la culture musicale DIY underground, comme Montréal ou Berlin, mais qui de toute évidence sait nourrir des fruits très intéressants. Reverse Earth est probablement l’album le plus accessible du groupe à date. Alors que les précédents baignaient dans l’expérimental, le drone et une certaine saturation sonore, dans celui-ci, l’atmosphère est plus aérée. J’aime beaucoup les anciens, qui continuent de m’impressionner, mais Reverse Earth marque un changement de méthode subtil, quoique notable, et surtout rafraîchissant.
On est vite imprégné du plaisir d’écoute que procure ces cinq panoramas électro, tout en légèreté et en pulsation allègre. Si le terme underground vous instille une impression de noirceur, cet underground-ci est au contraire baigné d’une belle clarté avec des scintillements épars qui ponctuent les trames de base de pétillants éclats (même si c’est parfois dans une perspective d’urbanité nocturne, comme dans Dark Rome). Une voix fantomatique (Mariel Oliveira) post-Cocteau Twins plane au-dessus de la mêlée, une flûte vaguement jazz tourbillonne occasionnellement autour des beats, basse et bongos assurent la solidité des lignes rythmiques alors que le clavier ajoute des traits et des patch de textures sur l’ensemble.
Ça se laisse écouter comme une balade optimiste, genre upbeat chill.
Michael Gallope, claviers
Meredith Gill, batterie
Sam Molstad, guitare et bongos
Mariel Oliveira, basse, voix, flûte
Travis Workman, guitare et claviers