Crédit photo: Jerome Fino
Le Nigérien Mdou Moctar n’est pas du genre à attendre que les choses arrivent. Ayant grandi dans un village où la musique était interdite, il a construit sa première guitare avec des morceaux de bois. En 2008, il s’est rendu au Nigeria pour enregistrer son premier album, mêlant blues-rock touareg et afro-électro, qui s’est répandu comme une traînée de poudre sur le circuit des téléphones portables d’Afrique de l’Ouest. Il a ensuite produit et joué dans le premier film en langue touarègue, un remake de Purple Rain. À coups de licks de guitare incendiaires, il s’est taillé une place à l’avant-garde du son psyché-désertique nord-africain popularisé par Tinariwen à partir de 2001. Son plus récent album, Ilana : The Creator (le premier avec un groupe convenable et un réalisateur), est une œuvre étonnante, débordante d’énergie où, sa section rythmique toujours sur ses talons, son timbre âpre et brillant et ses envolées incandescentes atteignent des sommets vertigineux.