Autre pierre précieuse ciselée à Chicago, Sundial est le deuxième album studio de la très douée trentenaire américaine Noname après Room 25 sorti en 2018, sans compter le mixtape Telefone en 2016. Eryn Allen Kane, Jay Electronica, Common, Billy Woods, Ayoni, y participent. Une douzaine de beatmakers s’y consacrent, dont le brillant Saba. Subtil et évocateur dans ses opus précédents, le propos de la poétesse et rappeuse se montre plus cinglant, plus hyper-réaliste, moins doux qu’amer. L’engagement de cette femme noire capable d’explorer ses ambivalences et paradoxes (ce qui explique ce silence discographique de 5 ans) , parfaitement consciente de tous les enjeux de sa vie d’artiste en Amérique, fait bon ménage avec ses inclinations poétiques visant le micro et le macro de l’existence humaine dans la Ville des Vents. De solides trames groovy jazzy soul en soutiennent le propos, de très bons musiciens et de très bons échantillonnages en font gracieusement planer le flow.
