Pourquoi Angèle Dubeau connaît-elle autant de succès avec Immersion? Une fois de plus dans sa carrière, pourquoi accomplit-elle cet exploit sur toutes les plateformes ? La violoniste québécoise dispose certes de la plus puissante machine classique au pays et… cette machine a acquis une part congrue de sa puissance à cause d’elle précisément. Voilà le scénario idéal, voilà l’entente parfaite entre artiste et production, de surcroît entre partenaires de vie. Le rayonnement exceptionnel de la musicienne ne peut donc être attribuable à une seule infrastructure, laissons cette explication en pâture aux esprits étroits. Depuis nombre d’années, en fait, la musicienne a judicieusement précisé la direction artistique de son ensemble à cordes La Pietà, elle a ainsi couvert beaucoup de distance sur les voies minimalistes et post-minimalistes, aussi chez ces as de la mélodie presque pop. Les plus connus de cet album sont Ludovico Einaudi ou Ólafur Arnalds, qui remplissent leurs propres salles, mais on ressent également le plaisir d’Angèle Dubeau à mettre de l’avant des alliés de création moins connus, Armand Amar, Uno Helmersson, Valentin Hadjadj, Dario Marianelli, Remo Anzovino. Pour la plupart, ces compositeurs ont en commun leur inclination pour la mélodie, tout en usant de constructions typiques de la grande famille minimaliste – Philip Glass et Steve Reich figurent au menu de cet album. Ces créateurs se situent davantage sur la frange post-minimaliste que de la tendance néoclassique souvent plus proche du romantisme et des premières musiques modernes. Qui plus est, Angèle Dubeau a eu le très bon flash d’amorcer cette recherche autour de Jonny Greenwood (Radiohead), dont les œuvres pour orchestres, ensembles ou bandes originales ont vachement progressé depuis le succès de la trame musicale du film There Will Be Blood et dont des extraits sont ici repris. On doit aussi souligner la qualité de l’exécution, des timbres, de la dynamique, de l’acuité rythmique. À travers ce nouvel album, La Pietà confère un lustre supplémentaire à son approche, celui de la pleine maturité dans l’interprétation d’un répertoire en parfaite tension entre grande musique et ce qui peut être parfois qualifié de pop instrumentale. D’où les vertus immersives… d’Immersion.
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