Pays : Islande Label : Deutsche Grammophon Genres et styles : musique contemporaine / néoclassique Année : 2023

Iceland Symphony Orchestra, Daniel Bjarnason – Johann Johannsson : A Prayer to the Dynamo

· par Frédéric Cardin

Le compositeur islandais Johann Johanssonn s’est largement fait connaître pour ses trames sonores de films, en particulier The Theory of Everything sur la vie de Stephen Hawking, et deux chefs-d’œuvre de Denis Villeneuve : Sicario et Arrival. Cela dit, avant de mourir prématurément en 2018 à l’âge de 48 ans, il avait amorcé une exploration de la musique de concert. 

A Prayer to the Dynamo a une origine canadienne car l’œuvre en trois mouvements est issue d’une commande de l’Orchestre symphonique de Winnipeg, octroyée à l’occasion du New Music Festival de 2012 (un festival qui rend le Montréalais en moi très envieux). 

Il s’agit de l’œuvre classique la plus ambitieuse du compositeur, réclamant un grand orchestre ainsi que des échantillonnages sonores. Johannsson s’est inspiré de la centrale hydroélectrique désactivée de Ellidaar, près de Reykjavik, mariant sa fascination pour la technologie avec son talent de compositeur et son intérêt pour les sons concrets, ici ceux de l’espace industriel abandonné, ajoutés à la partition orchestrale. 

Il en résulte une trame ample, riche et opulente, où une pulsation lente, vibrante dans les basses profondes, est accompagnée de thèmes grandioses joués aux cuivres. Le résultat est impérialement séduisant, rappelant par endroits la force tranquille mais irrémédiable, appuyée d’une trame néo-romantique, du Cantus Arcticus de Rautavaaraa ou même de la Symphony of Sorrowful Songs de Gorecki. Un hommage à un vestige de la modernité industrielle comme s’il s’agissait d’une cathédrale. 

Le programme est complété par deux suites tirées des trames sonores de Johannsson, Sicario et The Theory of Everything. Le premier mouvement de Sicario (Target) témoigne des affinités percussives et expressionnistes de Johannsson avec des accords lourds et puissants, parsemés de jaillissements menaçants aux cordes. Le deuxième (Desert Music) est résolument romantique avec son poignant solo de violoncelle rendant bien l’aspect désolé du paysage mis en scène, alors que le troisième mouvement (Melancholia) fait exception avec son écriture pour guitare électrique solo lente et mélancolique, formée d’arpèges pointés.

The Theory of Everything est très différente : la musique se fait plus solaire et enjouée, bien que l’ombre d’une indéfinissable nostalgie plane constamment. Plus allante aussi, son orchestration légère et finement détaillée fera penser (et plaira) à ceux et celles qui aiment déjà les musiques de films d’Alexandre Desplat ou Thomas Newman.

Les trois pièces sont des premières mondiales et viennent étoffer la représentation que l’on pourra se faire de ce compositeur qui n’en était qu’à l’aube d’une carrière très prometteuse. On devra en rester là, mais c’est déjà appréciable.

Tout le contenu 360

Doug Wilde – The Sixth Dimension

Doug Wilde – The Sixth Dimension

Amanda Martinez – Recuerdo

Amanda Martinez – Recuerdo

Yoro Ndiaye – Yaay Kan

Yoro Ndiaye – Yaay Kan

Richard Carr – August Light

Richard Carr – August Light

Gabriel Evan Orchestra – Island Hopping

Gabriel Evan Orchestra – Island Hopping

Hybreed Chaos – Subliminal Abyssal Carnage

Hybreed Chaos – Subliminal Abyssal Carnage

Alcest – Les chants de l’Aurore

Alcest – Les chants de l’Aurore

Senyawa – Vajranala

Senyawa – Vajranala

Wormed – Omegon

Wormed – Omegon

Présence autochtone 2024 : on vous jase de la programmation

Présence autochtone 2024 : on vous jase de la programmation

PAN M 360 au Festif! Flashs d’une super soirée

PAN M 360 au Festif! Flashs d’une super soirée

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Dernière soirée à saveur congolaise et colombienne

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Dernière soirée à saveur congolaise et colombienne

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique | Retour sur le triomphe de Rutshelle Guillaume en clôture

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique | Retour sur le triomphe de Rutshelle Guillaume en clôture

Festival de Lanaudière 2024 | Marc-André Hamelin, l’OM et Yannick Nézet Séguin, « tradition lanaudoise »

Festival de Lanaudière 2024 | Marc-André Hamelin, l’OM et Yannick Nézet Séguin, « tradition lanaudoise »

Domas Žeromskas – Meditations on Providence and Perseverance, Vol.1

Domas Žeromskas – Meditations on Providence and Perseverance, Vol.1

Catharine Cary – AIR CAKE and other summery occupations

Catharine Cary – AIR CAKE and other summery occupations

Festival de Lanaudière 2024 | Hommage à Mémoire et Racines sur fond de retrouvailles trad/classique

Festival de Lanaudière 2024 | Hommage à Mémoire et Racines sur fond de retrouvailles trad/classique

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique – Les Aunties, de Ndjamena à Montréal

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique – Les Aunties, de Ndjamena à Montréal

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique – Une pluie de bénédiction pour Fredy Massamba

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique – Une pluie de bénédiction pour Fredy Massamba

Festival de Lanaudière 2024 | OSM/Levanon : on a sauvé le match en deuxième demie

Festival de Lanaudière 2024 | OSM/Levanon : on a sauvé le match en deuxième demie

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Sofaz groove!

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Sofaz groove!

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Naissance d’une étoile haïtienne

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Naissance d’une étoile haïtienne

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Joyce N’sana en pleine ascension

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Joyce N’sana en pleine ascension

Festival d’art vocal de Montréal 2024 | Le rôle de pianiste-accompagnateur raconté par Francis Perron

Festival d’art vocal de Montréal 2024 | Le rôle de pianiste-accompagnateur raconté par Francis Perron

Inscrivez-vous à l'infolettre