Depuis qu’il s’est installé à Montréal il y a une dizaine d’années, je me penche assidûment sur le travail de Jean Sébastien Yves Audet au fil de ses pseudos : Faux Fur, Un Blonde, finalement Yves Jarvis depuis un bon moment déjà.
Le label Anti- l’a même vu dans sa soupe, on croyait à sa propulsion en première division. On attend toujours et, pourtant, l’intérêt est toujours là.
Yves Jarvis et ses prédécesseurs ont exploré plusieurs territoires de la musique, et ça continue.
Vendredi à la Casa del Popolo, nous étions tassés comme des cornichons pour apprécier ce trip de Jarvis mené à fond dans le power trio hendrixien, parfois enclin aux harmonies de Joni Mitchell , puis au roots reggae et plus encore on s’en doute bien. Blues, rock, funk, folk, reggae, jazz, et une image de John Coltrane sur le thorax. Rien à l’épreuve de cet homme toujours jeune, si doué, si libre.
Yves Jarvis peut user certes de références connues, mais il est tout sauf le clone d’un classique pop-rock.
Ce vendredi, on a vu et entendu que l’homme a gagné énormément de maturité pour ainsi occuper l’espace avec autant de ressources et prendre autant de temps pour accorder ses guitares.
Excellent riffer à la guitare, très bon soliste, chanteur doué, accompagné par basse et batterie. Solide sur toute la ligne, l’épisode power trio est palpitant et illustre une fois de plus cette totale liberté de pensée qu’exprime Yves Jarvis. Incarnation de l’anti-stratégie, Yves Jarvis pourra-t-il encore cheminer longtemps sur les routes secondaires et ansi alimenter son personnage ? L’avenir nous le dira.