PAN M 360 PRÉSENTE SON TOP 100 DE 2021! (TROISIÈME PARTIE, DE JUIN À AOÛT)

par Rédaction PAN M 360

Le dévoilement des 100 meilleurs albums de 2021 selon PAN M 360, en cinq tranches et autant de jours, se poursuit avec d’autres titres fabuleux parus de juin à août.

L’équipe de Pan M 360

Billie Eilish
Happier Than Ever
Interscope

La colorée sensation pop et icône de la génération Z, qui passe du ton chuchoté à l’aérien, a encore une fois composé cet album avec son frère Finneas dans le sous-sol de ce dernier. Auréolée de deux Grammy en 2021, dont un pour la pièce No Time to Die (chanson-thème du dernier James Bond), après une pléthore de récompenses prestigieuses sur les deux côtés de la grande mare en 2020, Eilish s’impose comme l’une des artistes incontournables de cette nouvelle décennie. Majeur. (Claude André)

Dobet Gnahoré
Couleur
Cumbancha

Couleur est une ode à la femme, un éloge de la francophonie, une lettre d’amour à la maternité, une célébration de la musique africaine… Mais avant tout, un excellent album! Dobet Gnahoré nous offre un tour de force qui contient un petit quelque chose pour tous. Ceux qui aiment l’afro-pop trouveront leur compte dans les rythmes envoûtants de la diva africaine. Ceux qui veulent élargir leurs horizons pourront découvrir un tout nouvel univers musical entraînant. Ceux qui veulent danser auront de quoi se trémousser jusqu’au petit matin! (Louis Garneau-Pilon)


Etana
Pamoja
Freemind Music

La chanteuse Etana avait sorti un album autoproduit intitulé Gemini en 2020. Déjà de retour cette année avec Pamoja, qui signifie « ensemble » en swahili, la Jamaïcaine s’est entourée de nombreux artistes sur l’album, provenant pour la plupart du continent africain. On y trouve aussi l’incontournable Vybz Kartel, Damian « Junior Gong » Marley et les Européens Alborosie et Patrice. En matière de rythmes, elle a puisé dans l’afrobeat, le dancehall et, bien sûr, le reggae-roots auquel elle nous habitué depuis ses débuts. Très riche en influences, réalisé de main de maître et interprété par l’une des chanteuses majeures de la scène actuelle, Pamoja marque un grand coup en 2021. (Richard Lafrance)

René Lussier
Complètement marteau

ReR Megacorp / Circum Disc

Plus qu’à l’extraordinaire guitariste ou au compositeur déjanté, c’est à un René Lussier chercheur de sons que l’on a affaire ici. Sauf pour le quatuor de contrebasses (4 fois Hugo Blouin) que l’on peut entendre dans Le clou (1999), c’est Lussier qui joue de tout, incluant « tout un lot de percussions maison faites de frottements, de bruits de bouche, de spatules à gâteau, de broches à barbecue et de styromousse sur une vitre mouillée », sans compter, bien sûr, du daxophone et des guitares. Un bon cru! (Réjean Beaucage)


Ofer Pelz, Meitar Ensemble
Trinité
New Focus

Après des études à Jérusalem, puis à Paris, c’est à l’Université de Montréal qu’Ofer Pelz a obtenu un doctorat en composition. Il utilise différentes méthodes de travail, comme l’exploration du concept de « répétition instable », la rétro-ingénierie et des manières de composer qui sont inspirées des mathématiques ou dérivées de l’électroacoustique (spirale logarithmique, accumulation de boucles, etc.). L’ensemble Meitar est basé à Tel-Aviv, mais ce disque offre néanmoins plusieurs occasions d’entendre, fût-ce par la bande, « le son de Montréal ». (Réjean Beaucage)

King Gizzard and the Lizard Wizard
Butterfly 3000
KGLW

Il est parfois dur de trouver l’inspiration pour un premier album. Trouver l’inspiration pour le 18e l’est probablement tout autant. Pourtant, le très prolifique septuor King Gizzard and the Lizard Wizard réussit son pari. KGLW délaisse légèrement l’intensité du prog-rock pour des boucles de synthé de style dream-pop. Le résultat est épatant. Les textes ont aussi évolué, délaissant les histoires fantasques d’autrefois pour s’intéresser au monde ambigu du rêve. Butterfly 3000 est peut-être un détour inattendu pour la sensation prog australienne. Or, puisqu’il s’agit d’un groupe spécialisé dans les détours inattendus, celui-ci en vaut largement la peine. (Louis Garneau-Pilon)


Greentea Peng
Man Made
AMF/EMI

Après deux EP et de nombreux simples, la Britannique Greentea Peng signe Man Made, un premier album d’une étonnante cohésion. Fille d’un père acteur d’origine arabe et d’une mère africaine, Aria Wells – de son vrai nom –  et son groupe The Seng Seng Family proposent 18 titres de néo-soul lascive, largement colorée d’effluves psychédéliques, R&B, dub, funk, acid-jazz, bhangra, trip-hop et hip-hop, qui viennent appuyer des textes aux forts contours sociopolitiques, bien que parfois un peu naïfs. Si son style peut légèrement faire penser à celui de Lily Allen ou d’Erykah Badu, les comparaisons s’arrêtent là, la Londonienne ayant un truc définitivement bien à elle. (Patrick Baillargeon)

Haepaary
Born by Gorgeousness
Flipped Coin

Après le succès retentissant de la formation sud-coréenne Leenalchi, voici le duo Haepaary, de Séoul, qui modernise lui aussi les traditions enracinées localement. Compte tenu de sa vision plus large, Haepaary s’apparente au groupe japonais Kuunatic, tout aussi mystique, et à Prairie WWWW de Taiwan. Le duo pratique une sorte d’électro-confucianisme subversif et rituel, revisitant la musique des temples royaux de la dynastie Joseon. Les deux chanteuses s’opposent également au patriarcat en explorant le genre vocal traditionnellement masculin appelé namchang gagok. Le résultat est envoûtant, voire obsédant. (Rupert Bottenberg)


Hélène Barbier
Regulus
Michel / Celluloid Lunch

Avec Regulus, Hélène Barbier s’impose bien modestement comme la reine du bricolage avant-pop lo-fi. Sur ce ce deuxième album solo, qu’elle a pas mal fait toute seule dans son coin à la maison (pandémie oblige), la chanteuse et multi-instrumentiste Française – exilée à Montréal depuis une dizaine d’années – créé un univers intime, peuplé de petites chansons faussement approximatives, entre no-wave soft et post-punk minimaliste, une musique engageante et originale au charme fou. Regulus est l’œuvre d’une créatrice ingénieuse et inventive qui n’a pas peur du risque. (Patrick Baillargeon)

Hildegard
Hildegard
Chivi / Section 1 (RoW)

Nous avons ici un cas patent de synergie, Ouri et Helena Deland sont ici inspirées par la nonne Hildegarde von Bingen, rarissime femme de lettres au Moyen-Âge, compositrice, artiste, grande mystique. Les Montréalaises ont débusqué ce qui les élève au-delà de leurs accomplissements individuels (électro et chanson indie-folk-pop) fort louables, au demeurant. Les formes chansonnières y sont déconstruites à souhait, les mélodies vocales et les textes se trouvent au service d’œuvres construites telles des pièces électroniques ou instrumentales; les arrangements, traitements et transmutations des sources (voix, instruments, claviers, cordes, sons) témoignent d’une finesse hors du commun. (Alain Brunet)


Sleater-Kinney
Path of Wellness
Mom + Pop Music

Path of Wellness est le dixième ouvrage de cette formation passée récemment de trio à duo, après le départ de la percutante batteuse Janet Weiss. Les guitaristes-chanteuses Corin Tucker et Carrie Brownstein ont réalisé elles-mêmes ce nouvel opus. L’esthétique rythmique de Janet Weiss est pérennisée ici par trois batteurs qui se relaient efficacement. Rien de bien inusité sur Path of Wellness, pas grand-chose qui ne correspond pas au mode opératoire de S-K. Outre ces claviers qui parent avantageusement plusieurs pièces. Mais chez ces femmes d’Olympia dans l’État de Washington, même le non inusité est olympien. (Luc Marchessault)

Amenra
De Doorn
Relapse

Le groupe flamand, actif depuis 1999, présente un délectable album cette année. En pleine maîtrise de ses moyens, il nous catapulte dans un espace où la gravité règne. En dépit de cette lourdeur extrême qui caractérise leur esthétique, les pièces respirent : les atmosphères sont précautionneusement installées, et le cri primal de Colin H. Van Eeckhout donne la pleine mesure de la souffrance. Il est parfois rejoint par le chant de Caro Tanghe (Oathbreaker), instillant des parcelles d’espoir. On comprend que cette douleur ne confine pas à une simple plainte, mais charrie une catharsis, aussi grave qu’est âpre « de doorn », c’es-à-dire « l’épine », titre de l’album. (Geneviève Gendreau)


Anika
Change
Sacred Bones

Après un premier album en 2010 puis un EP en 2013, Anika n’a plus rien fait paraître sous son propre nom (préférant se joindre à d’autres artistes, notamment la formation mexicaine Exploded View), jusqu’à ce Change, sorti au cours de l’été. Avec sa beauté froide, son phrasé rappelant celui de Nico et ses chansons art-pop mécaniques, Annika Henderson n’a eu aucun mal à (re)séduire un public aux goûts plus avant-gardistes. Coréalisé par la principale intéressée ainsi que Martin Thulin d’Exploded View, Change voit la chanteuse germano-britannique créer ses propres chansons, alors que presque tous les morceaux de son premier effort étaient des reprises. Change amène aussi Anika hors des sentiers néo-dub et un peu plus près du krautrock et du post-rock, tout en demeurant toujours audacieuse, expérimentale et fort élégante. (Patrick Baillargeon)

U-Roy
Solid Gold

Trojan Jamaica

Solid Gold est paru quelques mois après la mort de U-Roy et propose plusieurs nouvelles collaborations impressionnantes avec des poids lourds comme des nouveaux venus. L’album reconfirme la pertinence de papa U-Roy avec ses reprises de classiques jamaïcains, dont les surprenantes Man Next Door avec Santigold, ainsi que Stop That Train en compagnie de Rygin King. Big Youth offre une relecture convaincante de Every Knee Shall Bow et Richie Spice, un Wear You to The Ball qui aurait même satisfait Duke Reid… Ziggy Marley propose une version énergisée de Trenchtown Rock et Shaggy accompagne le doyen DJ dans un style old-school bien assumé sur Rule The Nation. (Richard Lafrance)


Arjun Vagale
Time Top
Quartz Rec

Arjun Vagale est resté sous silence quelques années pour se consacrer à la création de son label et de son projet Asymetrik. Ce sont deux entités stylistiques complètement distinctes. Arjun nous a créé cinq titres de dub techno hypnotique. Au fil de l’écoute, on se laisse paisiblement glisser dans la charmante noirceur de Scatter Dos, après avoir piétiné sévère sur Time Cop. Sustain Sequence, éphémère et envoûtante, vous laisse sur une note acidulée pour, énergiquement, en redemander. (Salima Bouaraour)

Rodrigo Amarante
Drama
Polyvinyl

Cruellement méconnu dans l’hémisphère nord, Rodrigo Amarante jouit d’une grande notoriété au Brésil d’où il est originaire, puisqu’il a fait partie de Los Hermanos, formation indie rock assez célèbre pour remplir les stades. Ayant élu domicile aux États-Unis, il enregistre maintenant en solo des albums qui sont des bijoux d’inventivité et de finesse. Son petit dernier, Drama, marie subtilement folk, rock, samba et bossa nova. De sa voix suave et réconfortante, il chante en anglais et en portugais des textes qui abordent les grandes questions de l’existence, sans toutefois se prendre au sérieux. (Steve Naud)


Giri
Antichthon
Axis

Avec Antichthon, Giri explore le thème du cosmos et des voyages dans l’espace. Antichthon, c’est la planète qui pourrait accueillir l’humanité puisqu’elle doit quitter la Terre. L’équipe scientifique de la mission Discovery Behind The Sun voyage à bord du Cyrillia. Sur le chemin, elle croise un vaisseau jumeau avec, à bord, une équipe venue d’Antichthon qui se dirige vers ce qui semblerait être leur futur lieu de vie : la Terre. Rêve ou réalité? À la manière d’un récit de science-fiction, la tension se bâtit tant à l’échelle micro d’une pièce que macro de l’album. Force est de constater que Giri est un excellent conteur. (Elsa Fortant)

Emma Jean Thackray
Yellow
Movementt

Sorti sur l’étiquette qu’Emma-Jean Thackray a créée, Yellow propose un son riche et organique, enregistré en studio. Peut-être pourrait-on le ranger dans la catégorie « musique lègère » grâce à des titres particulièrement accrocheurs comme Say Something? Une chose est sûre, Yellow est plus accessible que Um Yang, son EP précédent (2020), qui jouait dans la cour free-jazz. Les quatorze compositions convoquent des noms comme J Dilla ou Fela Kuti. Amatrice d’afro-beat, la bandleader emprunte à la house ses motifs rythmiques kick-hi-hat-snare, ce qui confère un groove imparable à son travail. (Elsa Fortant)


Lingua Ignota
Sinner Get Ready
Sargent House

La dialectique dure de Sinner Get Ready est relativement comparable à celle observée dans les enregistrements précédents de Lingua Ignota : enchevêtrement, accrochage, collision, déchirure, suture, symbiose. Ses récentes allégations d’agression par Alexis Marshall (du groupe Daughters), avec qui elle a eu une liaison, contribuent à épaissir les états évoqués dans cet album excellent. Cette Lingua Ignota, langue inconnue si vous préférez, marie les musiques sacrées et folklores d’Europe et d’Amérique, le chant des Appalaches, le chant choral et cette magnifique voix de contralto. Avec ceci en prime : la portion plus soyeuse et plus douce de son expression n’a jamais atteint de tels sommets. (Alain Brunet)

Susumu Hirasawa
Beacon
Teslakite

Icône de la techno-pop audacieuse du Japon des années 1980, Susumu Hirasawa est surtout connu pour les inoubliables musiques des films de Satoshi Kondu, défunt maître de l’animation japonaise. Les décennies n’ont pas entamé la sensibilité d’Hirasawa, qui allie la gravité hymnique à l’humour ironique et pince-sans-rire. On retrouve, sur son quatorzième album solo, ses figures mélodiques familières, sa grandeur opératique et ses envolées de fausset, tout comme son étrange mais séduisante juxtaposition de dureté martiale, d’absurdité ludique, de candeur et de sons électroniques déconcertants. L’élément crucial réside dans la sympathie et l’optimisme qu’Hirasawa ne manque jamais de projeter, cette lumière qui fend éternellement les ténèbres, comme le phare que suggère le titre de l’album. (Rupert Bottenberg)

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