Après sept ans d’attente, le voici enfin ce nouveau Strokes. Mais l’attendions-nous vraiment ce disque? Plusieurs n’y croyaient plus et bien d’autres étaient passés à autre chose. Reste qu’une nouvelle offrande des New-Yorkais passe toujours mieux que bien des retours d’anciennes saveurs du jour (inscrivez le nom du groupe auquel vous pensez ici) et, bon, ils ont aussi donné récemment un show pour Bernie Sanders, ce qui leur assure un certain capital de sympathie. Réalisé par Rick Rubin, The New Abnormal – titre fort approprié – nous ramène la bande là où elle s’était grosso modo arrêtée en 2013 avec Comedown Machine, mais avec un angle plus pop et moins frénétique. C’est donc indéniablement du Strokes pur jus qu’on retrouve sur ce sixième effort; même style, même jeux de guitares, même chant un peu détaché et même son. On y trouve aussi quelques belles exceptions, notamment les étonnantes envolées vocales de Casablancas sur Eternal Summer et The Adults Are Talking, ou les petites touches new wave, électro et funky ici et là, avec au passage un petit clin d’œil à Gen X et aux Psychedelic Furs. Sans décevoir, ce nouveau Strokes n’a rien de réellement surprenant; le groupe reste dans sa zone de confort, sans prendre trop de risques. « We are trying hard to get your attention », chante Julian Casablancas en ouverture d’album. À vous maintenant de décider s’ils l’ont ou non.
