Avec son premier mini-album, ce duo brésilien plante son drapeau au beau milieu d’un territoire encore non réclamé, le point de jonction entre les exhortations frénétiques du blues du désert nord-africain, les nuances souples du folk brésilien et l’anachronisme un peu déroutant de la musique médiévale européenne. Un croisement inouï et pourtant limpide même après une écoute rapide. Le fil conducteur le plus clair entre les trois est assuré par la bandurria, un instrument à cordes pincées en forme de poire et cousin germain du oud, du luth et du bandolim brésilien, dont joue ici Leo Venturieri. Ses motifs répétitifs sont envoûtants, bien qu’empreints d’une tension toute subtile. Lumineuse, la voix de Thalia Sarmanho, de son côté, est porteuse d’une foule d’émotions, valsant de pensive à enjouée, de sensuelle à sinistre, parfois dans la même mesure. Les quatre titres sont de merveilleuses petites incantations, des odes à quelque capricieux dieu du soleil chassé des panthéons connus.
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