Comme on dit en Amérique : « It takes two to tango ». Et c’est exactement ce que font ici ces récidivistes, deux musiciens magnifiques: les Français Vincent Peirani (accordéon chromatique Bayan, à boutons) et Émile Parisien (sax soprano). Abrazo est une accolade musicale et fusionnelle entre deux musiciens liés par une solide amitié depuis déjà depuis plusieurs années. En 2014, ils avaient bien gagné ensemble le prix « Révélation instrumentale » au gala Victoire de la musique jazz. Jusqu’en 2020, ils ont continué d’alterner sans cesse les collaborations en duo comme en groupe dans des projets très créatifs et très divers comme La belle époque, Living Being, Thrill Box et File Under Zawinul, entre autres. C’est donc avec les fenêtres grandes ouvertes sur les musiques sud-américaines que le tandem magique aborde ce nouveau défi. On reconnait ici, inévitablement, l’écriture du géant argentin Astor Piazzolla, faite de violence vitale, de giclées d’amour, de hachures et de drames. Du tango lent, délié, mélodique, comme de la musique de chambre ou de la musique de film romanesque. Du tango mordant, intense, rapide et fougueux, intime ou spectaculaire, parfois très mellow et même triste, mais toujours du tango en majorité et en toute sincérité. Possiblement un des albums importants de cette année cruciale.
