Ils sont quatre, que le hasard a fait se rencontrer. Ah! le pouvoir fédérateur de la musique! Il sont d’abord trois, aux claviers, aux synthés, à la boîte à rythmes et à la programmation, il y a Maxime Corbeil-Perron, à la basse Sylvain Gagné et aux guitares Simon Trottier. Depuis des années, en même temps que chacun suit sa voie (Simon fait notamment partie de Timber Timbre), leurs routes à tous trois se sont croisées à plusieurs reprises, l’un jouant avec l’autre, l’autre jouant avec l’un… Puis arrive à Montréal la vocaliste japonaise Maya Kuro. On l’entend dans le duo Rippleganger avec Rainer Wiens, dans la chorale Joker, puis un jour, fortuitement… De la même façon que leurs chemins se sont croisés, tout ce beau monde tisse ensemble des trames savamment texturées où les nappes sonores se chevauchent et pulsent et gonflent avec juste ce qu’il faut de tension pour les maintenir captivantes. Au-dessus il y a la voix de Maya qui plane. On ne comprend rien à ce qu’elle raconte, mais ça ne fait rien, elle est d’une musicalité, si suggestive par son caractère nippon un chouïa fripon qu’elle réussit à évoquer un ailleurs exotique indéfinissable où l’on est transporté. Et où l’on a envie de retourner.
