Y La Bamba, c’est du indie-rock ? De l’alternatif latin? De l’introspectif? Tout cela, sans doute.
Lucha est le septième album du groupe de Portland, Oregon. Sans contredit, l’âme de Y La Bamba est Luz Elena Mendoza, chanteuse, parolière et guitariste. Cette mexicaine américaine, qui assume pleinement sa double identité, possède une voix qui allie intimité et intensité. Qu’elle chante en espagnol ou en anglais – c’est a peu près moitié moitié -elle créé un univers vraiment personnel. Parfois on croirait qu’elle chante un boléro latin, mais, juste après, nous sommes dans un univers folk ou dream rock.
Eight, la première offrande, nous emmène dans un univers que Björk ne désavouerait pas. Des guitares, douces, avec un piano en écho, puis les voix de Luz se multiplient, frôlent la dissonance avant de revenir dans la douceur. Avec Dibujos de mi Alma, il y a davantage de rythmes, mais sommes nous dans le rock ou dans les beats latin? Avec des explosions de cuivres, probablement synthétiques. Et les guitares électriques avec beaucoup de réverbération, qui sont une grande marque de commerce de Y La Bamba. Suit La Lluvi de Guadalajara, une courte pièce expérimentale et méditative. Ce n’est qu’avec Collapse, la quatrième pièce qu’on se retrouve davantage dans un climat alternatif-rock. On trouve aussi une remarquable version de I’m So Lonesome I Could Cry, du chanteur country Hank Williams, dont l’original date de 1949. C’est une relecture totale, mais fabuleuse. Mais ne vous y trompez pas : il y’a une cohérence exceptionnelle dans cet album créé en pleine pandémie, qui vous donne le gout de vous rendre jusqu’à la fin. A partir du neuvième morceau, j’ai commencé à sentir un peu de redondance. Mais les dernières chansons m’ont donné complètement tort.
Sur son site, Y La Bamba évoque qu’il s’agit d’un album concept, qui raconte essentiellement les questionnements de Luz Elena Mendoza, sur l’identité, la dimension queer, la solitude, la solidarité, l’amour Lucha, c’est lutte en espagnol. Reste à souligner la participation du venezulano-américain Devendra Banhart à la chanson Hues. Qui se ressemble se rassemble.
J’ai adoré cette Lucha. Sans bémols.