Ça ne va pas particulièrement bien pour L. Teez sur The Index to My Inner Thoughts. Désillusionné, le rappeur montréalais y déplore avec une certaine amertume l’hypocrisie de l’amour et de ses jeux de séduction, comme en témoignent d’emblée des titres assez évocateurs tels que Pain et No More Love Letters. Heureusement, l’auteur-compositeur-interprète qui a signé avec Hydrophonik Records (branche hip-hop du label rock québécois Indica), sait nous attirer avec autre chose que sa désolation sur ce deuxième EP en carrière. Écrit entre Montréal, Tokyo, Séoul et Paris, des villes qu’il a visitées dans la foulée de quelques concerts donnés en soutien à son premier EP The Half Full, le mini-album témoigne d’une évolution tangible de la part du rappeur, même si celle-ci n’a rien de très audacieux. Excellente entrée en matière, Questions met la barre bien haut avec ses réflexions sommaires mais sincères sur la situation assez catastrophique dans laquelle semble s’enliser l’humanité. L’urgence du texte est décuplée par la remarquable trompette de Jérôme Dupuis-Cloutier, qui y ajoute une saisissante profondeur. On ne retrouve pas la même intensité dans le reste de The Index to My Inner Thoughts. Bien construites, les chansons manquent néanmoins d’originalité et de saveur dans leur mélange de jazz et de rap. Portée par de chaleureuses teintes soul, l’ultime Hold On, en collaboration avec la chanteuse Lea Keeley (qui participe à la moitié des chansons), termine ce mini-album sur une meilleure note, autant au niveau musical que poétique. Comme la promesse d’un jour meilleur.
