Après l’épisode Somebody’s Knocking de 2019, où Mark Lanegan flirtait avec la new wave et la pop alternative des années 80 dans un mode un peu plus upbeat que ce à quoi il nous a habitué au fil de ses nombreux albums, le torturé chanteur revient nous hanter avec ses démons. Straight Songs of Sorrow, douzième album de Lanegan, est en quelque sorte le complément sonore de sa récente autobiographie Sing Backwards and Weep. Après l’écriture de ses mémoires et les souvenirs douloureux dans lesquels il s’est plongé, l’ex-Screaming Trees a senti le besoin de mettre un peu tout ça en paroles et musique. Écorché vif qui a côtoyé la mort plus d’une fois et a vécu son lot de malheurs, Lanegan puise toute son inspiration dans ses peines et ses blessures; et il les chante de sa voix rauque d’outre-tombe, avec émotion et sincérité. En 15 titres allant de la sinistre ballade à la complainte mécanique, à grand renfort de cordes, de piano, de l’incontournable outillage d’instruments rock et de quincaillerie électronique, Straight Songs of Sorrow ramène magnifiquement ce rescapé du grunge dans les ténèbres, là où il se sent le plus en vie.
