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Pays : États-Unis / France Label : 37d03d Genres et styles : indie folk / indie pop Année : 2020
Mina Tindle

Sister

· par Isabelle Marceau

Faisant suite à Parades lancé en 2014, Mina Tindle, née Pauline De Lassus, nous présente Sister produit par Thomas Bartlett alias Doveman. Naviguant les eaux nuancées d’un indie pop ∕ folk iridescent, pour ce troisième album elle fait escale sur les rives de l’atmosphérique : sous forme de pauses contemplatives, celles-ci mettent en valeur sa voix délicate qui nous rappelle Feist et par moment Jeff Buckley sans l’excès. Synthétiseurs, piano, guitares et violoncelle tour à tour définissent le paysage sonore sous forme d’accords langoureux, de notes jouées avec fougue ou alors au passage.

D’origine française et ayant vécu à New York, elle écrit dans les deux langues et à l’occasion les deux se rencontrent joliment dans la même phrase. Depuis Parades, l’autrice-compositrice-interprète a puisé ses influences et multiplié les collaborations, entre autres avec The National (elle est d’ailleurs mariée avec Bryce Dessner). En résulte des compositions chaleureuses aux rythmes parfois chaloupés, aux ambiances suaves et atmosphériques, chaque instrument sachant s’éclipser comme pour accroître notre conscience du moment présent. À travers ce fin tricot est parfois crocheté un piano ou des cordes ponctuant les pièces d’accords répétitifs tandis que chantent chœurs et voix. Sur l’éblouissante Triptyque, pièce phare de l’album d’une durée de 10 minutes, la contemplation est à son apogée et est embellie de chants d’oiseaux. Puis nous sommes réconfortés sur Is Anything Wrong, la pièce évoquant une berceuse de boîte musicale. Et qui d’autre que Sufjan Stevens pour soutenir cet élan en contribuant à l’album avec une pièce jamais officiellement lancée mais connue de son public, la sublime Give a Little Love, où il cède sa place pour y chanter les chœurs. La voix de Mina sur sa musique nous fait découvrir leur fraternité esthétique.

Si ses textes abordent les joies et les tribulations de l’amour, le désir et la nostalgie, comme dans Belle Pénitence où elle chante “I can’t make it alone, il y a le tonnerre sans toi, l’hiver je tombe là où naît le vent”, son univers est doux et porteur d’espoir. Sister est un sentier constellé de réflexions intimes et lumineuses et l’on s’y aventure avec la légèreté d’un cœur d’enfant.

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