Lorsqu’on sait qui sont les proches de Medhane (Earl Sweatshirt et MIKE), on comprend vite le climat musical de l’album Cold Water. Infusé d’ondes hip-hop lo-fi, son flow dense et concis donne de la profondeur à cet album. Le rappeur de Brooklyn raconte un chemin fait de blessures et ouvre une voie vers l’apaisement, par des vers tels que « through the lows, I can see the gold » (Truth and Soul). Ses pistes à la Mick Jenckins, rappelant parfois aussi Isaiah Rashad, privilégient les basses graves, allant de pair avec le ton de son rap, et sont parsemées de touches de piano jazz et de cordes diffuses, de quoi donner du corps à l’ensemble. C’est une progression en eaux froides d’abord, dans les remous d’une vie sombre dont Medhane tire ses leçons, vers des morceaux plus solaires comme Don’t Fuck Around, accumulant chœurs, trompettes et beats. Et pour couronner le tout, les invités, dont KeiyaA, Maxo, Navy Blue et JadaSea, viennent sublimer cet album déjà bien abouti. Avec son écoute claire et limpide et son message simple, cet album mérite qu’on lui reconnaisse son brio.
