Un 8 juillet au FIJM: The Brooks, Braxton Cook, Édelène Fitzgerald, High Klassified

par Rédaction PAN M 360

Au Festival International de Jazz de Montréal, les experts de PAN M 360 assistent aux concerts qui secouent les mélomanes. Suivez notre équipe !

The Brooks enchante la place des festivals en clôture du FIJM

Crédit photo : Benoit Rousseau

Appelé en renfort mercredi dernier afin de remplacer Macy Gray qui devait initialement se produire sur la grande scène du FIJM, Place des Festivals, le groupe jazzy funk montréalais The Brooks a assuré avec brio le concert de clôture de l’édition 2023. Mené entre autres par Alan Prater au chant et Alexandre Lapointe à la basse, l’octuor a su se tailler au fil des années une place sur la scène groove et briller au Québec et au-delà de nos frontières.

Samedi soir, le band a navigué avec aise dans le funk, le jazz et la soul. The Brooks a exécuté ses meilleurs titres tels que Priceless et Pain & Bliss et a offert une musique qui fait assurément bouger. Tout au long du spectacle, chacun des membres du collectif a eu son moment pour briller, donnant lieu à un solo enlevant du guitariste Philippe Look. Le chanteur et musicien du groupe, Alan Prater, est un véritable showman et a tout donné; Prater était en pleine maîtrise sur la grande scène.

En prime, The Brooks a fait appel aux très aimées chanteuses Dominique Fils-Aimé et Hanorah. Dès son arrivée, Fils-Aimé a fait chavirer le rythme en transportant le public dans son univers plus calme et ombragé. Quant à elle, la deuxième invitée a su charmer le public avec sa reprise du célèbre titre I Try de Macy Gray, probablement une mince consolation pour les amateurs qui souhaitaient voir l’Américaine au festival. Après près 90 minutes de prestation, Alan Prater avait un dernier tour dans son sac et a laissé place à un invité afin qu’il demande sa copine en mariage. Évidemment, la principale concernée a accepté la grande demande et c’était l’extase. Difficile de demander mieux pour clore le FIJM.

Jacob Langlois-Pelletier

Braxton Cook, voir de près une étoile qui monte

Braxton Cook et son quatuor ont illuminé la scène de la tente du Pub Molson hier soir avec une performance passionnée, fougueuse , émouvante. Le travail magistral de Cook au saxophone est toujours un plaisir à écouter, mais cette soirée a également été une vitrine pour le côté auteur-compositeur-interprète de Cook, étoile montante dans le firmament du jazz.

Braxton a inauguré le concert avec l’une de ses compositions les plus connues, No Doubt., un numéro rythmé et émouvant que le groupe chevronné a parcouru avec facilité. Il a enchaîné avec M.B, le premier morceau de son dernier album, Who Are You When No One is Watching, un morceau lourd avec une sorte de rythme trap qui est une dédicace à Ma’Khia Bryant, l’une des les nombreuses victimes de la brutalité policière et du racisme systémique aux États-Unis.

Cook avait une présence scénique charismatique qui n’exclut pas la gentillesse. Il a pris le temps d’entrer en communication avec le public et d’engager ce dernier tout au long du set, offrant un aperçu de comment et pourquoi ceci ou cela a été écrit.

Le groupe a ensuite pris un virage plus pop, avec une interprétation de certaines des chansons du dernier album de Cook, comme 90’s qui présente Masego sur l’original. La voix de Cook a certes brillé mais le choix du lieu n’était pas le mieux adapté pour les moments intimes entre le public et l’interprète. Qu’à cela ne tienne, les spectateurs semblaient vraiment avoir du plaisir. Et je suis sûr que quelques personnes dans ce public ont découvert leur nouvel artiste préféré.

Varun Swarup

High Klassified et ses amis s’éclatent en fin de soirée

Crédit photo : Benoit Rousseau

Le tout dernier spectacle de la mouture 2023 du FIJM était confié au producteur montréalais High Klassified, et sa prestation était très attendue à en juger la masse de festivaliers présents sur l’Esplanade de la Place des Arts, vers 23h. Au cours des dernières années, le beatmaker a connu une ascension fulgurante dans le monde de la musique notamment en étant celui derrière Comin Out Strong de The Weeknd et Future.

En voyant son nom au menu de la soirée au FIJM, on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Accompagné sur scène du pianiste Nathan Dumont, du batteur Alexis Gagnon et du bassiste Paul Charles, il a proposé un « set 100% Klassified » composé de ses morceaux les plus populaires réimaginés en formule band, allant du R&B à l’EDM en passant par la drum’n’bass. Soutenant qu’il était le « chef d’orchestre de la soirée », le producteur a essentiellement fait jouer les enregistrements de ses différents titres étoffés par le travail des trois musiciens. Pendant le spectacle, High Klassified a plutôt agi en tant qu’animateur en lâchant quelques mots au micro ici et là. Il faut aussi dire que les moments de silence entre les différents morceaux brisaient le rythme du concert, surtout dans le premier droit.

Heureusement pour le public, High Klassified a fait appel à trois artistes au courant de son set, soient Hubert Lenoir, Zach Zoya et Cherry Lena. Les différents invités ont interprété certains de leurs titres produits par le Québécois, dont DIMANCHE SOIR pour Hubert Lenoir. Une chose est certaine, il est intéressant de voir le Lavallois évoluer sur scène, mais cette formule devra être retravaillée. Saluons néanmoins les efforts du producteur afin de transformer ces morceaux pour l’occasion.

Jacob Langlois-Pelletier

Edelène Fitzgerald, Prix Oliver-Jones parfaitement justifié !

On peut d’ores et déjà parler d’une consécration locale: Édelène Fitzgerald a reçu samedi le Prix Oliver-Jones et s’imposait du coup parmi ces jeunes artistes québécois  qui s’élèvent au-dessus de la mêlée. Présent en toute générosité malgré ses 89 ans, le fameux pianiste lui a décerné le prix qui porte son nom, estimant que le “talent québécois est là” et qu’il faut “être fier de notre jeunesse”. 

Édelène se lance avec un nom de famille plutôt connu (!!!) dans le monde du jazz, voilà une arme à double tranchant. Pour l’instant, en tout cas, ça ne tranche que du bon côté! Tromboniste pendant huit ans et plus, elle s’est finalement consacrée au chant vu ses aptitudes évidentes: voix chaude d’alto, diversité de textures vocales, bon sens de l’improvisation, puissance à revendre. 

Elle peut fort bien s’approprier la musique “qui décoiffe”  de Nubiyan Twist ou de Genevieve Artadi, tout en adaptant Queen B de belle façon ou même A Night In Tunisia de Dizzy Gillespie. C’est à mon sens cette avenue  qui lui va le mieux pour se distinguer clairement de ses pairs.  

L’accompagnement est généreux, il faut dire: claviers, basse, batterie, guitare électrique, saxophone, trompette. Ce n’est pas toujours impeccable, on cherche parfois le fil conducteur à ce répertoire. On voit rapidement qu’Édelène Fitzgerald et ses collègues, tous très prometteurs au demeurant,  ne sont pas encore très loin de leur propre éducation musicale et qu’ils réunissent plusieurs de leurs apprentissages au sein d’un même set sans en souder les liens esthétiques.  

Mais… plus d’une heure de concert permettent de conclure à du talent brut qu’il faut absolument développer.  Prix justifié !

Alain Brunet

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