La SMCQ présente du 3 au 5 novembre un véritable marathon pianistique. Une série de huit concerts sera présentée à la salle de concert du Conservatoire de musique et d’art dramatique de Montréal et se présente comme un rendez-vous à ne pas manquer en piano contemporain. L’équipe de PAN M 360 assiste à cet événement et vous font part de leurs impressions tout au long de ces trois jours.
Wiegenmusik et Guero, œuvres d’Helmut Lachenmann créées respectivement en 1963 et en 1969, se penchent sur les sonorités que produisent le toucher des ivoires et de la table d’harmonie, sans que des notes en bonne et due forme soient déclenchées par l’instrument, sauf exception.
Le pianiste Daniel Áñez devra ensuite changer d’instrument pour un autre, car le Conservatoire ne permet aucune intervention interne sur ses meilleurs pianos. Le soliste revient sur scène et cette fois, c’est Turkey Track Horizon de Gordon Monahan. Le discours mélodico-harmonique est fragmenté, les notes sont éparses, le discours on ne peut plus minimaliste. Puis les phrases s’enrichissent, la main gauche joue des notes plus fortes et plus franches pour ensuite retourner progressivement au calme initial.
Vient ensuite Sempre d’Émilie Girard-Charest, créée en 2019, consacrée à la répétition de motifs atonaux très simples et très percussifs, martelés pendant de longues minutes avant de faire place à un seule note quelques fois répétées avant la reprise du martèlement.
Le deuxième volet pianistique du programme est assuré par l’interprète Brigitte Poulin, qui se consacre d’abord à 2 extraits de Rivers d’Ann Southam, créée en 1981. Une séquence introspective, soit la partie 6 de l’œuvre, précède la partie 6, soit la fort belle cascade d’un même motif exécuté par les deux mains et qui se rend à bon port.
Puis se succèdent de courtes œuvres exécutées par Brigitte Poulin, Six Encores de Luciano Berio, cette fois consonantes, tonales, méditatives, de plus en plus fortes en volume jusqu’au fil d’arrivée.
On se dirige alors vers une œuvre de Jocelyn Morlock, Korybantic, véritable foisonnement d’harmonies modernes assorties de notes plus agressivement générées par l’interprète avant qu’elle n’actionne un motif de la main gauche en soutien à une main droite élaborant un solide complément.
Le programme se termine par une autre intervention de Marie-Annick Béliveau, cette fois 3 extraits bien sentis des Chants du capricorne de Giacinto Scelsi, une œuvre vocale contemporaine imaginée au long des années 60.