indie pop / indie rock / rock

POP Montréal I The Dears sortent l’artillerie lourde

par Lyle Hendriks

Ce n’est pas tous les jours que l’on va voir un groupe indie-rock canadien et que l’on aperçoit 14 personnes monter sur scène. C’est pourtant ce qui s’est passé pour The Dears à POP Montréal, dans le magnifique Théâtre Rialto du Mile End.

Le groupe de cinq musiciens dirigé par Murray Lightburn et Natalia Yanchak était soutenu par un incroyable ensemble de neuf musiciens composé de cordes, de cuivres, de bois et même d’un chef d’orchestre. Ne connaissant pratiquement rien des Dears et de leur histoire riche de 24 ans de pop de chambre indie, je ne savais pas trop à quoi m’attendre de ce petit orchestre.

En jouant l’intégralité de leur album No Cities Left de 2003, nous avons eu droit à un set aux proportions épiques. Presque toutes les chansons s’étirent sur au moins cinq minutes, avec de nouvelles sections et parties qui s’écrasent encore et encore comme des vagues sur le rivage.

Lightburn, surnommé « The Black Morrissey » en raison de son chant puissant et mélodique, a fait une démonstration de son talent au micro, à la guitare et même au mélodica. Chaque ballade pourrait facilement servir de numéro culminant dans une comédie musicale indie sleaze, avec ses tons de ténor perçant à travers le réseau dense d’instrumentation fourni par l’énorme ensemble sur scène. La claviériste et chanteuse Natasha Yanchuk est une artiste incroyable, avec des mélodies au piano à la fois sinueuses et décisives, qui ne finissent jamais là où on les attend. Lorsque Yanchuk et Lightburn s’harmonisent, c’est avec l’assurance et la grâce que seule une grande familiarité peut apporter, ce qui est logique si l’on considère que les deux musiciens ont été mariés pendant la plus grande partie de leur relation de travail, qui dure depuis des décennies.

Des arrangements décalés, des guitares perplexes et minimalistes et une batterie immaculée ont fait du noyau dur de cinq musiciens un succès retentissant. Bien que les autres musiciens aient parfois rehaussé ces arrangements, je me suis retrouvé à souhaiter que les Dears fassent plus avec leur flotte de musiciens – en particulier les cuivres, qui semblaient rester là à se balancer pendant la majeure partie du concert, obtenant une ou deux phrases de temps de jeu pour chaque trois chansons jouées par les Dears. C’est le seul reproche que j’ai à faire à The Dears. Alors que les cordes ajoutent une profondeur et une texture magnifiques aux effets pop orchestraux de The Dears, pour élever cet album emblématique, je me suis retrouvé à vouloir plus d’espace pour les cuivres et les cordes, en les incorporant dans les arrangements plutôt qu’en les reléguant sur la touche.

Malgré tout, The Dears a offert un spectacle revigorant, et Lightburn et son armée de musiciens n’ont rien laissé derrière eux sur la scène. La foule a trouvé leur performance sensationnelle, y compris la mère de Lightburn, qui a assisté au spectacle depuis le balcon VIP, rayonnante et chantant chaque mot. The Dears n’est peut-être pas exactement à mon goût, mais leur passion est indéniable et a fait plaisir à voir lors de la dernière soirée de POP Montréal.

Photos : Stephan Boissonneault

Publicité panam

Tout le contenu 360

Louise Bessette en Nouvelle-Angleterre… chez Ives et MacDowell

Louise Bessette en Nouvelle-Angleterre… chez Ives et MacDowell

Hay Babies, Tintamarre acadien

Hay Babies, Tintamarre acadien

London Symphony Orchestra – Elijah

London Symphony Orchestra – Elijah

Florence K : un spectacle tout en douceur et … en humour

Florence K : un spectacle tout en douceur et … en humour

Les Hay Babies – Tintamarre

Les Hay Babies – Tintamarre

David Bujold – Le sol ou le ciel

David Bujold – Le sol ou le ciel

Caxtrinho – Queda Livre

Caxtrinho – Queda Livre

Jordi Savall | Les larmes coulent, le feu consume, les âmes sont nourries

Jordi Savall | Les larmes coulent, le feu consume, les âmes sont nourries

FLUX | Conversation brève et polie entre Wadada et Sylvie Courvoisier

FLUX | Conversation brève et polie entre Wadada et Sylvie Courvoisier

Djely Tapa – Dankoroba

Djely Tapa – Dankoroba

FLUX | Orchestre de gongs: dans la catégorie « il fallait y être »

FLUX | Orchestre de gongs: dans la catégorie « il fallait y être »

Jorge Aragão n’a pas déçu les Montréalais

Jorge Aragão n’a pas déçu les Montréalais

FLUX – Création musicale et diversité cognitive

FLUX – Création musicale et diversité cognitive

QMP 2024 | Conjuguer intensité et intimité

QMP 2024 | Conjuguer intensité et intimité

Schulich | Dans les conditions, excellente performance du MGSO

Schulich | Dans les conditions, excellente performance du MGSO

L’OFF jazz | Formanek + Raegele, rencontre à MTL

L’OFF jazz | Formanek + Raegele, rencontre à MTL

L’OFF jazz | Apprivoiser le Drome Trio

L’OFF jazz | Apprivoiser le Drome Trio

QMP | L’art de faire musique dans Ce qui reste quand la peau se détache du corps

QMP | L’art de faire musique dans Ce qui reste quand la peau se détache du corps

Kamra – Shift Circuit

Kamra – Shift Circuit

Teri Parker’s FreeSpirits – Peaks and Valleys

Teri Parker’s FreeSpirits – Peaks and Valleys

Lex French – In the World’s First Summer

Lex French – In the World’s First Summer

Barbara Hannigan / Royal Academy of Music and Juilliard School Ensemble – Stravinsky Chamber Works

Barbara Hannigan / Royal Academy of Music and Juilliard School Ensemble – Stravinsky Chamber Works

Joel Frahm Trio – Lumination

Joel Frahm Trio – Lumination

Inscrivez-vous à l'infolettre