À 85 ans, Mavis Staples a prouvé qu’elle était une légende vivante de la soul, du gospel et du rhythm and blues. Sa prestation au Festival de jazz de Montréal a été une véritable leçon d’authenticité. Sa voix, bien qu’elle ait mûri, était toujours aussi claire – elle ne se contentait pas d’interpréter des chansons, elle disait la vérité. Soutenue par un groupe soudé et sinueux, avec la guitare de Rick Holmstrom, Staples est passée sans transition des classiques des Staple Sisters comme Respect Yourself à For What It’s Worth de Buffalo Springfield.
Staples a imprégné chaque note d’histoire, de conviction et de joie. Le groupe de musique soul a fourni la base parfaite, lui permettant de briller tout en gardant l’énergie serrée et concentrée. La performance était intemporelle, à la fois église, protestation et fête.
Ce qui a rendu cette soirée inoubliable, ce n’est pas la nouveauté, c’est le don de Staples pour créer une expérience commune, un élan partagé qui transcende la simple nostalgie. Qu’elle interprète des classiques de la soul ou des hymnes à la justice sociale, elle réaffirme le pouvoir de la musique à relier les générations et à inspirer. À 85 ans, elle ne s’est pas contentée de jouer, elle a prêché, célébré et défié.
Son spectacle à Montréal était plus qu’un concert, c’était un rappel vibrant que certaines voix, comme la sienne, ne sont pas seulement entendues, elles sont ressenties. Si la musique soul est enracinée dans l’esprit humain, Mavis Staples en est le battement de cœur vivant.
photos by Productions Novak
