La Montréalaise Hanorah a livré une prestation triomphale à la scène TD du Festival de jazz de cette année, devant une foule toujours plus nombreuse qui s’est déversée sur la Place des Arts. S’appuyant sur les riches textures de son nouveau EP Closer Than Hell, elle a offert une performance soul et R&B qui a mis en évidence sa croissance en tant qu’auteure-compositrice et femme de tête.
Soutenue par un groupe de quatre musiciens et des choristes, Hanorah a glissé à travers une setlist qui a équilibré les slow burners doux comme du velours avec des grooves infectieux et dansants. Des titres comme Matty et Barbeb Wire ont mis en valeur la dynamique de sa voix – à parts égales entre la gouaille et la grâce – tandis que la production teintée de shoegaze a conféré une qualité brumeuse et onirique à ses moments les plus introspectifs. Sa présence sur scène était magnétique : elle dansait, racontait des blagues et, à un moment donné, s’est installée au premier rang, tendant la main au public comme un prédicateur partageant l’évangile de l’amour de soi et de la survie.
Au moment où elle a terminé son set, le concert de midi ressemblait davantage à une libération collective. S’il y avait encore un doute sur la place de Hanorah dans le canon néo-soul du Canada, cette performance l’a effacé.
photo Benoit Rousseau