jazz contemporain

L’OFF Jazz | L’ONJ au service de Michael Formanek

par Alain Brunet

Où en sommes-nous avec le jazz contemporain pour big band ? Parmi les contributions au genre, le contrebassiste et compositeur Michael Formanek fournit une réponse à travers ses œuvres et arrangements conçus pour grand orchestre de jazz. L’exemple le plus probant de ses travaux se trouve dans l’album The Distance, paru en 2016 sous étiquette ECM avec l’ensemble Kolossus, fait sur mesure pour interpréter son art et regroupant des artistes de très haut niveau – Mary Halvorson, Kris Davis, Tim Berne, Chris Speed, Mark Helias, etc.

L’album était constitué de la pièce titre de l’opus, suivie d’un prélude intitulé Exoskeleton précédant 8 parties distinctes regroupées en quatre mouvements. Il s’agissait bel et bien d’un projet d’envergure sous la gouverne de Michael Formanek.

Les choix rythmiques correspondent en bonne partie à ceux des compositeurs / improvisateurs les plus aguerris de cette génération. Il réussit à conserver le swing ou l’impression de swing tout en exploitant une variété rythmes à mesures composées, bien au-delà du binaire ou du ternaire. Les choix harmoniques puisent dans plus d’un demi-siècle de musique moderne ou contemporaine, écrite ou improvisée, européenne ou américaine.

Cette fois, une part congrue de l’élite jazzistique de Montréal participait à cette relecture intégrale des six pièces de Distance. Fort belle tablée de musiciens au service de Michael Formanek, on a eu droit à d’excellentes improvisations des trompettistes, particulièrement Bill Mahar et Jocelyn Couture, appuyés par les non moins compétents David Carbonneau et Aaron Doyle. Le plus expérimenté des saxophonistes a été le plus éloquent, Jean-Pierre Zanella a toutefois partagé l’exécution et les impros avec Annie Dominique, qu’on commence à connaîre, et des habités de haute tenue, côté Samuel Blais, Frank Lozano et Alexandre Côté. Les trombones nous ont révélé aussi des changements dans l’alignement avec Margaret Donovan. Teodora Joy Kadonoff et Taylor Donaldsonqui se joignaient à Dave Grott.

On aura observé que tout ce personnel s’est fort bien adapté aux défis harmoniques que posent les œuvres de Michael Formanek. On a aussi vu la pianiste Marianne Trudel et le guitariste Steve Raegele tenir un langage souvent atonal ou sériel, parfaitement en phase avec l’esthétique de vaste projet.

Pour que ces musiques de Distance gagnent en puissance, eh bien il faudrait que plusieurs ensembles les jouent et en transcendent les versions connues. Jeudi, en tout cas, l’exécution fut rigoureuse, studieuse, appliquée.

PROGRAMME

Chef d’orchestre | David Russell Martin

Artiste invité  | Michael Formanek (Contrebasse)

Orchestre national de jazz |

Saxophones | Jean-Pierre Zanella, Samuel Blais, Annie Dominique, Frank Lozano, Alexandre Coté

Trombones | Dave Grott, Margaret Donovan, Taylor Donaldson, Teadora Joy Kadonoff

Trompettes | Jocelyn Couture, Aron Doyle, David Carbonneau, Bill Mahar

Piano | Marianne Trudel

Guitare | Steve Raegele

Marimba | João Catalão

Batterie | Paulo Max Riccardo

1The Distance
(Michael Formanek)05:59

2Exoskeleton: Prelude
(Michael Formanek)09:04

3Exoskeleton Parts I-III: Impenetrable / Beneath the Shell / @heart
(Michael Formanek)21:34

4Exoskeleton Parts IV-V: Echoes / Without Regrets
(Michael Formanek)15:42

5Exoskeleton Parts VI-VII: Shucking While Jiving / A Reptile Dysfunction
(Michael Formanek)11:29

6Exoskeleton Part VIII: Metamorphic
(Michael Formanek)

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