L’idée de ce champ verdoyant est clairement ironique chez Squid, dont l’opus récent tourne en boucle depuis sa sortie, le 7 mai dernier. Les textes de cet excellent Bright Green Field dénoncent l’industrie pharmaceutique, ony ironise sur les nouvelles victimes de la mode à l’ère numérique, on y ridiculise les appareils d’aérobie dans les gymnases, on n’y accorde aucune confiance au capitalisme et son expansion sauvage des deux dernières décennies, bref on y adopte une posture critique de l’opposant au système et on y met en rime des chroniques de société sans oublier les mauvais plis de nos vies privées chamboulées par nos existences virtuelles dans les médias sociaux. Musicalement ? Affirmer que cet art-rock composite aux allures post-punk adopte ici des formes révolutionnaires serait clairement exagéré, on peut néanmoins en louer les réformes qui contribuent à relancer la culture rock sans lui conférer une position dominante pour autant : mesures composées dans plusieurs cas, harmonies plus complexe , emprunts au jazz contemporain, à la musique contemporaine de tradition classique ou encore aux formes les plus aventureuses côtés prog ou math rock, et l’on ne compte pas les moments d’improvisation libre. Force est d’observer une fois de plus que la formation académique des musiciens rock d’aujourd’hui, enfin en grande majorité, est nettement supérieure à celle des autodidactes des générations précédentes. Les comparaisons artistiques sont toujours délicates, mais il est ici difficile d’éviter le legs de Talking Heads et David Byrne, ou encore des riffs emblématiques et les compositions anguleuses de Robert Fripp. L’esprit rock de Squid est néanmoins enrichi à satiété par de nouveaux nutriments. Le rock demeure l’esthétique dominante, excluant tout passéisme malgré les références prises en compte dans le processus créatif. En bref, c’est très très bon !
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