Depuis la deuxième moitié des années 70, l’est du Dominion du Canada engendre des formations qui amalgament le rock et les airs traditionnels. L’Acadie nous aura fourni 1755 et son trad country-folk-rock, tandis qu’en Ontario franco et au Québec cartonnait Garolou et son trad blues-hard. Vinrent ensuite des formations de rock-trad rural comme le regretté Henri Band, qui s’inspiraient des très populaires punks celtiques Pogues. La mouvance néo-trad-rock apparut ensuite avec Les Batinses et, plus récemment, des groupes comme Carotté et Bodh’aktan. Ce n’est sans doute pas un hasard si Rob Langlois, ex-membre de cette dernière formation, a réalisé Élixir, le deuxième album des Rats d’Swompe. Le quintette d’Ottawa nous propose une dodue galette de quinze titres. Tout est rodé au quart de tour, les 50 doigts de Simon Joly (batterie), Patrick Pharand (violon), Yan Leduc (chant et guitare), Martin Rocheleau (basse) et Brandon Girouard (guitare) jouent comme mus par un cerveau commun. Les changements de tempo soudains et fréquents n’effraient nullement ces gaillards. Élixir commence par l’instrumentale Le calme avant la tempête, agrémentée de guimbarde. Dans Icitte à soir, pièce très représentative du son des Rats, le violon de Patrick Pharand part sur les chapeaux de roues. Un peu loin, on entendra Martin de la chasse-galerie, reprise d’une création de Michel Rivard qui figure sur La Mistrine, album-phare de la grande époque de La Bottine souriante. Dans l’cabanon honore une tradition rock inusable : le récit de tournée. Qui dit musique trad dit légendes : Le tombeau de Rebecca est celle d’une sorcière acadienne, alors que dans Nanabijou il est question d’un phénomène mystérieux à Thunder Bay. Autre reprise, Les Raftmans, chanson née dans la vallée de l’Outaouais, « Bing sur la ring – Bing-bang »! Compendium sincère et réussi des constituants trad-rock francophones de l’est du pays, cet Élixir réchauffe comme un cordial qu’on s’envoie derrière le gorgoton.
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