Il y a déjà quelques compositeurs, ou compositrices (pensons à Nicole Lizée), qui ont fait entrer le tourne-disque à l’orchestre symphonique. Gabriel Prokofiev (oui, oui, le petit-fils de Sergueï) est compositeur et DJ, mais ce n’est pas pour lui-même qu’il a composé ce concerto en 2006, commande qu’il a commencée par refuser d’ailleurs, craignant que le projet ne soit qu’une façon idiote de « rajeunir l’image de l’orchestre ». Heureusement que son commanditaire a réussi à le convaincre, parce que cette pièce vaut le détour. Le soliste, Mr. Switch (Anthony Culverwell), est un véritable virtuose de la platine (4 fois champion du monde!) et il utilise tous les trucs du catalogue au fil des cinq mouvements du concerto. L’écriture de Prokofiev est très hachurée, avec une place importante pour les percussions, du pizzicato à profusion et, bien sûr, l’univers sonore du tourne-disque, qui décuple les possibilités de l’orchestre. Le compositeur prouve dans sa note de programme qu’il connaît l’histoire de cet instrument et sa pièce n’est pas, en effet, qu’une simple démonstration visant à attirer du jeune au concert. Son concerto a déjà été joué près de 60 fois un peu partout, avec le même soliste. Le Concerto pour violoncelle a été commandé pour une création, en 2014, à la Philharmonie de Saint-Pétersbourg, et le compositeur, qui est né à Londres, y laisse parler ses racines un peu plus fort qu’à son habitude, ce qui donne une œuvre d’un style plus « traditionnel » (ce qui ne signifie certes pas sans intérêt). Le jeu du soliste Boris Andrianov n’est pas exagérément à l’avant-plan, mais au contraire, il se mêle souvent à une masse orchestrale dont les textures font varier ses reflets. Un très bon disque.
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