Le Montréalais d’origine burkinabè Dicko Fils (Moulaye Dicko) joue de la kora et du n’goni (une guitare traditionnelle ouest-africaine), chante, compose et produit une musique aux accents d’Afro-Pop, aux rythmes dance-worthy et aux harmonies solaires, trempées dans l’optimisme. On embarque assez vite dans l’atmosphère souriante et contagieuse qui accompagne la plaquette de huit plages, d’une durée de trente-quelques minutes. C’est même un peu court, considérant la nature accrocheuse des constructions de Dicko, au travers desquelles on reconnaîtra des sources d’influences qu’on peut facilement nommer : Salif Keita et Oumou Sangaré auxquelles j’ajouterais des artistes actuels comme Kabza De Small, Issa Babayogo et même un peu Baaba Maal. Les textures électros, très contemporaines, tissent des liens supplémentaires avec l’Afro futurisme. Excellent.
Fait notable sur M. Dicko : il a fondé au Burkina Faso une organisation appelée Jaango qui oeuvre pour l’éducation et la scolarisation des jeunes filles et luttant contre l’excision et les mariages forcés. Résultats de cet engagement noble : il a été menacé et à dû prendre la route (d’où le titre de l’album) pour arriver à Montréal il y a peu de temps. Son album sera lancé le 8 mars au Balattou, date symbolique s’il en est une. Chapeau pour la belle réalisation musicale, mais aussi pour la dignité de l’engagement social.
Un album réjouissant derrière lequel se profile un artiste humaniste et courageux.