Après la sortie de l’album Cordoba, premier projet solo du prolifique créateur montréalais Hugo Mudie, on imagine que celui-ci a jeté un œil dans le rétroviseur en conduisant sa caisse. Le cadre : la nostalgie, le punk et l’amour au temps du corona. Il n’est pas étonnant de constater que l’auteur-compositeur-interprète, ancienne flamme du projet The Sainte Catherines, soit revenu à son vieil amour musical. Après tout, c’est une icône du punk québécois. Cela dit, il y a toujours trace du folk et du rock qui ont teinté ses autres aventures comme Miracles et Yesterday’s Ring. Concerta Fantasio a l’allure d’un album concept. Les thèmes de son enfance y sont omniprésents. Une démarche consciente? Allez demander à Mudie. Au fond, on ne serait guère surpris que ce père de famille quadragénaire ait revisité son passé (Pennywise & Cypress Hill, Secondaire 4, L’exorcisme, Toujours froid). Quand on regarde grandir les siens, on se projette toujours en arrière un brin. Aux rayons des musiques : guitares électriques pesantes, batterie énergique et histoires racontées-chantées donnent une idée générale de cet encodé très accessible. C’est peut-être du punk, mais ce n’est rien de bien méchant. Certes, il y a quelques boosts (comme la délirante Hang out avec Kesha), mais c’est somme toute assez tendre (Alien et la touchante ballade La maladie d’amour). De temps en temps, on à l’impression de retrouver des sonorités entendues dans les années 1990, période qui correspond à l’adolescence de Mudie. Par exemple, le morceau Secondaire 4 laisse échapper des effluves de Green Day. Même l’ancienne vedette de la NBA, Magic Johnson, a sa place dans l’imaginaire du musicien, qui se déploie en 11 chansons bien tassées. Alex Ortis (chanteur-musicien de We Are Wolves) a de nouveau assumé la réalisation de cet album trempé dans le français, tout comme le précédent opus, paru il y a trois ans. « Try to love again ».
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