Pays : Québec Label : Audiogram Genres et styles : dance-punk / funk-rock / party / post-punk / prog-punk Année : 2025

Choses sauvages – III

· par Marilyn Bouchard

Apparus avec les albums éponyme I et II en 2018 et 2021, et réputés depuis pour être hypnotiques sur scène, les Choses Sauvages nous présente III, suite logique mais différente des précédents, de laquelle ils ont lancé trois extraits. Fidèle à un son funky teinté d’influences punk, la formation portée par Félix Belisle (La Sécurité) revient avec neuf chansons remplies de claviers des années 80, de guitares bien ficelées et de basse endiablée qui donnent envie de danser pour fuir un monde de plus en plus suffocant que nous dépeint l’écriture automatique de Félix.

Tournant autour des thèmes du temps qui passe, de la quête de soi, de la fuite et de manière générale de notre rôle dans ce monde, les chansons nous entraînent vers des réflexions à la fois existentielles et personnelles. Le ton intimiste de la réalisation, avec les voix très crues et les textes coupants et introspectifs, projette un caractère brut qui nous happe dans le processus. Toujours rythmé, exception faite de la très belle Chaos Initial avec Lysandre, où on ralentit l’espace d’un instant pour apprécier l’apparition de la voix féminine légère sur ce vol d’oiseau rêveur et atmosphérique.

L’opus rappelle à certains moments The Kills, comme sur Incendie au paradis à la french-touch suave où on aborde le sujet de l’intelligence artificielle avec une texture de guitare rappelant Jamie Hince, et parfois Bloc Party, comme sur Faux Départ, où l’envie d’explorer la vie pendant qu’elle passe s’accompagne de 8-bit interstellaire. Level up à l’intérieur, collaboration avec Comment Debord, nous fait penser à un mariage entre la voix de Stefie Shock et Jimmy Hunt sur fond de quête de soi et de changement, une métamorphose.

Le thème de la fuite est décliné sur Fixe, qui ouvre l’album de manière rythmée et crissante, et aussi sur Cours Toujours, qui verse dans des arrangements un peu plus country folk qui ne sont pas inintéressants et qui viennent particulièrement bien supporter les chœurs, se terminant sur une belle progression instrumentale.

La toxicité du monde alimente le martèlement d’En joue, avec ses synths galactiques, ses claps saturés et sa guitare résolument funk. Sur Deux Assassins, un peu plus sombre et assurément rock, on assiste en boucle au spectacle des épiés qui s’embrassent sur la guitare fracturée et les synth galactiques, agrémenté d’un petit intermède électro. On nous laisse sur Big Bang, une pièce presque instrumentale, où la basse, la guitare et le clavier se croisent et se donnent la réplique en s’intensifiant, un peu à la manière d’un signal ou d’une communication, en évoluant vers un jam atmosphérique qui se termine en douceur avec une touche de piano.

Un album absolument dynamique et bien construit, avec des relents de vieux jeux vidéo et de dissonance, qui met en perspective notre place au milieu de tout ce qui se passe. C’est fait dans une écriture simple et efficace, qui ouvre le champs des possibles et qui nous mène à nous demander « Faut-il compter les jours qu’il nous reste ou plutôt danser? ».


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