The Brooks : comment résister au groove?

Entrevue réalisée par Maude Bélair
Genres et styles : funk / groove / soul/R&B

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Qui n’a pas rêvé de jouer dans un groupe de musique avec ses meilleur.e.s ami.e.s? Réuni.e.s au sein de The Brooks, des ami.e.s proches n’ont pas attendu que les astres s’alignent, ils l’ont simplement fait. Et il est une chose que les membres de la formation aiment rappeler : alors qu’une bande de potes peuvent bien aller jouer au hockey les mardis soirs, The Brooks se retrouvent et décompressent ensemble. Une seule chose compte lors de ces réunions : danser, pour l’amour de Dieu! 

Au départ, The Brooks était une formation montréalaise composée de huit membres. Aujourd’hui, il n’en reste que cinq : Alexandre Lapointe à la basse, Maxime Bellavance à la batterie, Phillippe Look à la guitare et au chant, Dan Thouin aux claviers et synthétiseurs et, finalement, Alan Prater au chant et au trombone. Et, décidément, cette bande ne fait rien à moitié! En plus de ces derniers, The Brooks fait souvent appel à des collaborateurs.trices de tous genres en plus de travailler avec un impressionnant orchestre dans le cadre d’un dernier album lancé en octobre 2020, Any Day Now. Au menu : symbiose d’un son vintage des années 70 avec des sonorités plutôt futuristes, assorties de cuivres et de la voix éraillée du charismatique Alan Prater. 

Les membres, qui sont de véritables mélomanes en plus de travailler à la pige pour divers artistes québécois, cherchent à rester humbles et à faire de leur mieux afin de garder leur musique accessible à ceux.celles qui ne connaissent pas l’univers entraînant de la soul-funk. Et la mission est accomplie : bien que The Brooks ait été qualifié de « secret le mieux gardé du funk canadien » (La Presse), le groupe a déjà des concerts programmés de l’Allemagne à la Côte d’Ivoire. En attendant de traverser l’Atlantique, The Brooks sera en spectacle ce vendredi 17 septembre dans le cadre du Festival de jazz de Montréal.

PAN M 360 s’est entretenu avec Alexandre Lapointe pour parler un peu plus de la formation, des ses inspirations musicales et, surtout, de la famille.  

PAN M 360 : Comment as-tu fait la rencontre des autres membres de la formation? 

ALEXANDRE LAPOINTE : Au départ, nous étions huit membres. Aujourd’hui, nous sommes cinq. Toutefois, il faut bien préciser que nous serons quand même huit musiciens lorsqu’on monte sur scène. Mais oui, j’ai fondé le band avec Maxime Bellavance et Philippe Look et le band s’est un peu formé de manière décousue avec des ami.e.s qui souhaitaient s’ajouter. Et, au départ, nous voulions faire de la musique de film et non être un band sur la route. Mais nous avons rapidement vu une demande se créer à la suite des soirées que nous organisions au Dièse Onze, un club de jazz à Montréal. 

PAN M 360 : Et en plus de vous cinq, de nombreux.ses collaborateurs.trices font affaire avec the Brooks! Quel est le processus de sélection pour ces musicien.ne.s de tous genres? 

ALEXANDRE LAPOINTE : Généralement, les personnes qui désirent travailler avec nous, ce sont des ami.e.s. Et nous avons beaucoup de chance, car nous sommes très bien entourés! Nous essayons de maintenir un cercle restreint, car nous voulons vraiment garder cette énergie familiale. D’Antoine Gratton, qui s’est occupé des arrangements de l’orchestre, à Christophe B. De Muri qui a travaillé sur la pochette d’Any Day Now, les gens avec qui nous travaillons font partie de notre cercle proche.   

PAN M 360 : Votre premier projet, Adult Entertainment, est sorti en 2014. Entre-temps, un deuxième album, Pain and Bliss, est paru en 2016, suivi d’un court EP, Freewheelin’ Walking en 2018. Any Day Now est votre dernier album, sorti en novembre 2020. Peut-on voir une certaine évolution dans votre son? 

ALEXANDRE LAPOINTE : Le truc, c’est que l’évolution ne porte pas sur les paroles, puisque celles-ci dépendent du moment présent. Ce que je veux dire par là, c’est que nous essayons de trouver des sujets, des thèmes intemporels auxquels nous avons beaucoup pensé et dont nous avons parlé, à un moment ou un autre. Par exemple, la chanson The Crown sur Any Day Now parle de l’incendie qui a ravagé Notre-Dame-De-Paris en 2019. Donc, nous essayons de parler de l’actualité, d’événements qui nous touchent plus que d’autres… Mais l’évolution se trouve davantage dans la musique. Dans le premier opus, nous sommes plus « classic soul » des années 60 puisque nous écoutions beaucoup de Al Green, de Marvin Gaye… Mais déjà dans le deuxième projet, on se rapprochait plus de la sonorité des années 70 avec le funk et les synthétiseurs. Le EP, pour sa part, était plus dans le hip-hop et finalement, avec Any Day Now, nous désirions mélanger beaucoup d’éléments. Nous voulions intégrer un orchestre classique pour aller chercher ce que Ray Charles faisait et améliorer la qualité du son, aussi. On n’a pas cherché un son en particulier, mais plutôt à capter le moment présent. 

PAN M 360 : Justement, nous entendons bien l’importance que vous avez accordée aux instruments – notamment, la présence de l’orchestre ainsi qu’une fanfare à la fin de la chanson ZENDER (The MTL). D’où est venu l’idée d’amalgamer ces éléments à votre son soul-funk?

ALEXANDRE LAPOINTE : Avoir intégré un orchestre ne vient pas de la volonté d’être différent.e. Nous écoutons beaucoup de musique et savions déjà que cela n’avait rien de nouveau, rien de spécial. Nous cherchions simplement à revenir à la source. Nous voulions revenir à Sam Cook, qui a écrit l’une des plus belles chansons, à mes yeux en tout cas, A Change Is Gonna Come, une chanson avec une orchestration incroyable. Donc, tout ça n’a rien de nouveau, mais cela s’est peut-être perdu avec le temps. Nous voulions juste ramener cet élément, faire un clin d’œil.   

PAN M 360 : Vous avez été le « secret le mieux gardé du funk québécois ». L’êtes-vous toujours? 

ALEXANDRE LAPOINTE : Je pourrais dire oui et non. Je crois que The Brooks a déjà fait tout ce qu’il y avait à faire au Québec. Il faut bien comprendre que ce n’est pas notre musique qui passera à la radio avec ses huit longues minutes, nous allons plutôt passer à des émissions de variétés comme Belle et Bum, par exemple. Mais peu de gens peuvent réellement mettre un visage sur The Brooks. Mais sur des plateformes en ligne, nous voyons beaucoup d’achalandage en provenance de l’étranger. Alors je crois que la réponse simple serait de dire oui, il y a beaucoup de gens qui peuvent encore nous découvrir.

PAN M 360 : Avant l’arrivée de la COVID-19, vous aviez un horaire extrêmement chargé! Non seulement aviez-vous des spectacles prévus au Québec, mais aussi aux quatre coins du globe ! Évidemment, tous les spectacles ont été mis sur pause. Tout d’abord, cette tournée fait-elle encore partie de vos projets et deuxièmement, quel effet cela produit en vous de jouer à l’étranger? 

ALEXANDRE LAPOINTE : C’est vraiment spécial parce que peu importe l’endroit où nous jouons, le feeling reste toujours le même. À chaque fois nous sommes touchés et fiers de nos accomplissements. Pour ce qui est de la tournée, c’est sûr que ç’a été décevant sur le coup, mais nous n’étions pas fâchés puisque tout le monde était dans le même bateau. De plus, ce n’est que partie remise; beaucoup de spectacles ont été reportés, et non annulés.

PAN M 360 : En attendant, vous serez en prestation ce vendredi 17 septembre dans le cadre du Festival de jazz de Montréal, sur la scène du Parterre symphonique! À quoi peut-on s’attendre pour cette performance? 

ALEXANDRE LAPOINTE : On peut certainement s’attendre à de petites surprises. On peut s’attendre à danser, à avoir chaud, à faire le party et à entendre de nouvelles chansons. Je crois que l’esprit sera à la fête et avec raison; nous venons de passer les deux dernières années encabané.e.s, on doit bouger et avoir du fun.

PAN M 360 :  Pas de nouvel album à l’horizon? 

ALEXANDRE LAPOINTE : Non, malheureusement. Avec la COVID, l’enregistrement est très compliqué. Nous sommes nombreux.ses, nous avons une section de cuivres… la distanciation est très difficile à maintenir. Pour l’instant, nous souhaitons passer plus de temps avec nos familles que de travailler sur un nouveau projet.  

The Brooks se produit le vendredi 17 septembre à 21 h 15, sur la scène du Parterre symphonique, à l’occasion du Festival international de jazz de Montréal.

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