Pour sa troisième émergence, Alexandre Larin, qui s’exprime sous le pseudo/diminutif Larynx, n’avait vraiment pas l’air d’avaler de travers pour un gars qui n’en finit plus d’émerger après trois offrandes: Ma troisième émergence (septembre 2024), Applaudissez, bande de chameaux (2022) et J’aimais mieux les maquettes (2022).
Avant d’émerger pour de bon au 3e essai et gagner le 1er jeu (soyons conformes au football canadien), Larynx peut se gargariser sans gêne, car il compte sur un répertoire considérable.
Débarqué à La Sala Rossa un peu par hasard en ce mercredi 25 septembre, j’ai découvert un humoriste de l’absurde, doublé d’un parolier et compositeur déjà prolifique, entouré de ses musiciens disposés au milieu du parquet. Tordant, lorsqu’il se fait emboucaner exagérément de glace sèche, lorsqu’il confie affectueusement à son public qu’il le gerce (« Habituez-vous, l’hiver s’en vient! ») ou lorsqu’il qu’il recommande à ses fans de « se déplacer par là parce que c’est cool par là”. Haha!
Frontman hilarant et communicatif, Larynx est un artiste déjà prolifique qui maîtrise l’art de faire des chansons. Pour cela, il peut compter sur de fort bons musiciens enclins au psychédélisme, au prog rock, aux éléments fondamentaux de l’americana (country, folk, rock). Les harmonies vocales sont belles, les claviers sont riches, les guitares bien tricotées. Qui plus est, le propos n’est pas que clownesque, on peut en observer la vulnérabilité et la sensibilité épidermique.
La voix du soliste est certes ténue mais cela n’est pas un irritant vu la hauteur et le charisme du personnage et de son propos qui sait faire se bidonner et aussi faire sortir le méchant.