Loïc Desplanques fut musicien-collaborateur jusqu’en 2012, année où il aboutit à la rive du Rubicon de l’auteuriat-composition-interprétariat. Il franchit ce fleuve sans trop de soucis, armé d’une impériale nonchalance et d’un sens inné de la rime. Desplanques fit paraître l’album Chansons intéressantes en 2016. Il égrena ensuite les simples Qu’est-ce qu’on est con et Ça va, accompagnés de clips. Aujourd’hui, Loïc Desplanques nous propose le recueil Chansons légèrement profondes (ou inversement). À l’écoute de la dizaine de chansons réunies ici, on flaire l’influence des aïeux Vian, Brassens et Perret, ainsi que des moins vieux Fersen et Juliette. Desplanques fait partie de la plus récente cohorte de ces nobles artisans-bricoleurs de chansons délicieusement caustiques, aux côtés de GieDré et Oldelaf. Il disserte donc sur La classe moyenne, se fait sociologue sur Consommons et se lâche lousse sur Du rythme (avec pont prog au milieu!). Extrait de Petite chanson radioactive, pour situer le musicophile : « Petite chanson radioactive – Il y a des chances qu’elle nous survive (…) Ma chansonnette est terminée – Mais c’est bizarre – Je saigne du nez – Je vomis – Je me nécrose – J’ai dû forcer la dose. » Visionnez le clip de Ça va – où l’alter ego marionnette de Loïc ressemble étrangement au Compte von Comte de Sesame Street –, ça vous mettra la frite à coup sûr.
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