Arkells en duel contre la pandémie

Entrevue réalisée par Justin Vézina

Arkells s’est démarqué pendant la pandémie pour sa gestion hors pair des réseaux sociaux, soit en s’appliquant à informer et divertir leur fans.

Genres et styles : dance-pop / indie rock / jazz-rock / pop-rock

renseignements supplémentaires

Entrevue avec le chanteur du quintette ontarien, Max Kerman, qui discute de la gestion de cette étrange année passée par la formation et le prochain chapitre à venir dans leur carrière. 

Pan M 360 : Comment avez-vous vu votre rôle comme groupe alternatif durant la pandémie? 

Max Kerman : Nous apprenions au fil du temps. Normalement, nous passons beaucoup de temps à planifier comment nous allons faire nos prochains concerts, mais avec tout ce temps libre nous avons décidé d’interagir de la façon la plus honnête possible avec le public. Il y a plus d’une centaine de choses que tu peux faire sur internet. J’ai donc choisi ce que je voulais faire et ce qui pouvait être utile dans la vie des gens. C’est pour ça qu’au début de la pandémie nous avons enseigné, sur Instagram, comment jouer nos chansons à la guitare, mais après 58 jours, eh bien, nous avions passé tout le matériel en revue et pas le choix de prendre un prochain appel. Ensuite nous avons vraiment attaqué Campfire Chords pour répondre à la demande de ce genre de musique de chalet. Sinon, plus récemment, c’est venu par TikTok. En fait TikTok est tellement un gros vecteur de la musique depuis les neuf derniers mois qu’on savait que l’on devait y en faire partie. Comment? Clairement pas avec des danses à chaque jour (rire), mais il y a d’autres choses que je peux faire de façon créative et intéressante. 

Pan M 360 : Vous avez sorti une tonne de singles (Years In The Making, Pub Crawl, YCGI, Quitting You, A Little More) depuis la sortie de votre dernier album de musique originale, alors ? L’avenir d’Arkells a pour pierres d’assise les singles ?

Max Kerman : Oui et non. En fait, l’an dernier, nous avons dû faire un virage à 180˚ puisqu’on allait dévoiler un album dans lequel Years in the making était le premier extrait. Donc nous nous sommes dit : qu’est-ce qu’on peut faire qui serait plus approprié pour le monde dans lequel nous vivons? Sachant que les gens allaient être à la maison, en camping ou dans leur cours autour d’un feu, nous avons opté pour un style très réconfortant avec Campfire Chords qui est un album dans lequel nous reprenons nos plus grands succès de façon acoustique. Nous avons enregistré le tout dans nos maisons respectives et nous avons senti que c’était approprié pour l’année 2020. De plus, nous avons toujours rêvé de faire une chanson pour le temps des fêtes, normalement nous pensons à écrire une chanson pour Noël vers la fin novembre, donc c’est toujours irréalisable. Nous avons écrit Pub Crawl en plein cœur du mois d’août. Par contre, à l’heure actuelle il y un nouveau optimisme que la vie reprendra son cours, donc nous devrions aller de l’avant pour un prochain album. Chose certaine nous allons continuer à sortir des albums sous le format classique que les amateurs du groupe pourront apprécier dans son entièreté.

Pan M 360 : Est-ce que le nouvel album contiendra Years in the making ou avez-vous modifié votre album dans la dernière année? 

Max Kerman : Oui. Ça va être plutôt cocasse puisque ça fera deux ans qu’elle sera sortie, mais elle fera partie de l’album. Pour faire du pouce sur la question précédente, nous allons continuer de sortir des chansons avec parcimonie avant la sortie de l’album qui viendra en 2021. Nous aimons rendre publique notre musique à un rythme constant. 

Pan M 360 : Comment êtes-vous parvenus à créer votre dernier single : You Can Get It ?

Max Kerman : Nous essayons toujours de trouver de nouvelles combinaisons sonores, car lorsque tu emploies toujours la même recette, ça devient lassant autant pour nous que les amateurs du groupe. Et pour cette chanson en particulier, nous croyons que c’était amusant de collaborer avec une nouvelle personne. J’adore la personnalité de Kristine (K.Flay) que j’ai appris à mieux découvrir lors de mon podcast, et naturellement je chéris sa musique. Donc lorsqu’on était à L.A., nous [Arkells] l’avons invité au studio et les choses sont tombées en place rapidement. Il y avait une très bonne connexion entre elle et nous et je crois que cela s’est ressenti sur la chanson. 

Pan M 360 : Comment avez-vous réussi à concevoir le vidéo-clip de YCGI?

Max Kerman : Avec toutes les restrictions sanitaires ici en Ontario c’était assez complexe. Ajoutons à ça, le fait que Kristine est à L.A., ça rend le tout drôlement ardu (rire). Nous nous sommes alors dit que si nous faisions quelque chose devant un fond vert, nous pouvions simuler nos présences, mais oui les vidéoclips sont difficiles à produire en ce moment surtout que tu peux aller dans toutes sortes de directions. 

Pan M 360 : Si je ne m’abuse, c’est la première fois que vous faites une collaboration pour une chanson originale, est-ce un exercice que vous allez reproduire? 

Max Kerman : Clairement, ce qui est ironique, c’est que nous sommes reconnus comme un groupe très ouvert, autant aux nouvelles idées qu’aux nouvelles personnalités. Lors de concerts il y a de fortes chances que le groupe qui a fait la première partie revienne lors du rappel et performe avec nous. Nous sommes aussi accompagnés d’une grande section d’instruments à vent, de quelques chanteuses aussi… Par contre, tu as bien raison, nous avons très peu de chansons originales avec des collaborations et je crois mordicus que c’est ce genre de projets qui caractérisera notre évolution.

Pan M 360 : Si vous pouviez collaborer avec un artiste vivant — donc qui serait une possibilité — quel artiste choisiriez-vous ? 

Max Kerman : Oh ça ce n’est pas facile à dire, j’aime tellement d’artistes différents. J’imagine que cela dépendrait de la chanson elle-même, mais en voici quelques-uns : HAIM, Phoebe Bridgers, Kanye West, Bruce Springsteen, Paul McCartney, JAY-Z, Kendrick Lamar, Brandon Flowers et tellement plus, mais voici ceux qui me viennent à l’esprit. 

Pan M 360 : Qu’est-ce que les groupes alternatifs peuvent apprendre de la popularité monstre du genre hip-hop en ce moment?

Max Kerman : Clairement les rappeurs réussissent à sortir plus de matériel. L’archétype du groupe rock’n’roll c’est : tu sors un album aux deux ans et demi et tu recommences. Alors que dans le hip-hop, tu peux sortir de la musique constamment, tu reçois toujours plein de beat. Tu as une plus grande liberté qui vient avec le genre, alors que chaque chanson n’a pas besoin d’être un grand chelem. Je crois que tout cela résulte de la technologie. Les gens écoutent plus de musique que jamais auparavant, et le type de consommation très rapide, voire fast-food, cadre mieux avec le genre du hip-hop. Donc si nous avons du matériel que nous voulons dévoiler, nous n’avons pas besoin d’attendre que le pressage du vinyle, nous pouvons y aller doucement.  

Pan M 360 : Vous avez déjà fait cinq albums, sentez-vous qu’il y a encore de nouveaux sons à explorer? Vous êtes passé d’un style plus rudimentaire à un côté festif et jazz… La suite ?

Max Kerman : Il n’y a aucune drogue plus addictive que de découvrir un nouveau sujet, une nouvelle approche, un nouveau son et de vouloir en faire sa propre version. Ç’a été plaisant avec Campfire Chords de toucher au style folk. J’adore le style dance, le style hip-hop avec les enregistrements d’instruments à vent comme le saxophone. Ce qui m’excite vraiment, c’est que les barrières entre les genres sont de plus en plus poreuses, donc tu vois des inspirations, mais tu n’es plus obligé de te tenir dans une seule voie. Arkells continuera d’explorer, c’est certain.

Tout le contenu 360

Virée classique | Orchestre de Jeux Vidéo : Quand Mère Nature rencontre carte mère

Virée classique | Orchestre de Jeux Vidéo : Quand Mère Nature rencontre carte mère

12e Virée classique de l’OSM expliquée par Marianne Perron | La nature sublimée par la musique

12e Virée classique de l’OSM expliquée par Marianne Perron | La nature sublimée par la musique

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Présence autochtone 2025 | Forestare présente le conte musical  »Passeurs »

Présence autochtone 2025 | Forestare présente le conte musical  »Passeurs »

Présence autochtone | Incantations maories, aborigènes et inuites pour les baleines

Présence autochtone | Incantations maories, aborigènes et inuites pour les baleines

Changement de baguette à l’Orchestre de la Francophonie: le chemin vers la succession dans les mots d’Hélène Archambault

Changement de baguette à l’Orchestre de la Francophonie: le chemin vers la succession dans les mots d’Hélène Archambault

Présence Autochtone 2025 | « Montréal est la ville la plus anti-MAGA d’Amérique » (et on parle de la programmation avec le directeur)

Présence Autochtone 2025 | « Montréal est la ville la plus anti-MAGA d’Amérique » (et on parle de la programmation avec le directeur)

Ensemble Obiora : musique afro-classique dans les parcs

Ensemble Obiora : musique afro-classique dans les parcs

Vitta Morales, notre collègue aux multiples chapeaux

Vitta Morales, notre collègue aux multiples chapeaux

Festival d’art vocal de Montréal | La Flûte enchantée pour conclure le mois lyrique de l’ICAV

Festival d’art vocal de Montréal | La Flûte enchantée pour conclure le mois lyrique de l’ICAV

Festival de Lanaudière | Kent Nagano : l’éternel, et attendu, retour

Festival de Lanaudière | Kent Nagano : l’éternel, et attendu, retour

Festival de Lanaudière | Sol Gabetta et les rencontres fortuites

Festival de Lanaudière | Sol Gabetta et les rencontres fortuites

Orford 2025  | Collectif9 : le folk qui innove et qui groove

Orford 2025  | Collectif9 : le folk qui innove et qui groove

Festival de Lanaudière | Les étincelles de Strauss, Schumann et Brahms à Joliette

Festival de Lanaudière | Les étincelles de Strauss, Schumann et Brahms à Joliette

Festival de Lanaudière | Franco Fagioli et la voix du bel canto

Festival de Lanaudière | Franco Fagioli et la voix du bel canto

Le féminin est pluriel au Festival d’opéra de Québec

Le féminin est pluriel au Festival d’opéra de Québec

Festival d’art vocal de Montréal | Former la relève en art lyrique, de la voix à la mise en scène

Festival d’art vocal de Montréal | Former la relève en art lyrique, de la voix à la mise en scène

Nuits d’Afrique | El Gato Negro, le son de la pop subtropicale

Nuits d’Afrique | El Gato Negro, le son de la pop subtropicale

Nuits d’Afrique | Glowzi, en mode soundsystem

Nuits d’Afrique | Glowzi, en mode soundsystem

Nuits d’Afrique | Le konpa à l’honneur avec Baz Konpa

Nuits d’Afrique | Le konpa à l’honneur avec Baz Konpa

Nuits d’Afrique 2025 | Saïd Mesnaoui : la fusion gnawa au coeur d’un artiste solaire

Nuits d’Afrique 2025 | Saïd Mesnaoui : la fusion gnawa au coeur d’un artiste solaire

Festival de Lanaudière | Paulus & Elias : Les oratorios de Mendelssohn interprétés par Akamus

Festival de Lanaudière | Paulus & Elias : Les oratorios de Mendelssohn interprétés par Akamus

Inscrivez-vous à l'infolettre