Plus j’en connais en musique et plus j’en découvre. Il en est ainsi de cette offrande galloise d’un musicien qui aime revitaliser la musique folklorique de son territoire. Shimli est un brillant album folk que ne renierait pas feu l’Anglais Nick Drake, musicien culte au début des années 70.
Le Pays de Galles fait partie de la Grande-Bretagne et, comme l’Écosse, a obtenu des pouvoirs spéciaux avec un parlement régional. On en parle moins que de l’Écosse, parce que ce territoire n’a pas de grande volonté indépendantiste. Mais 47% des habitants de cette société distincte parlent le gallois, une langue celte très jolie à entendre. Qui ressemble à certains égards au breton de la France.
Cynefin, qui signifie « lieu ou on se sent bien » dans la langue gaélique, est le pseudonyme que s’est donné le jeune Gallois Owen Shiers pour sa carrière de musicien. Shimli est sa deuxième offrande, un formidable mélange de tradition et de liberté musicale. De la guitare, des envolées de cordes, parfois de cuivres, de la contrebasse et des percussions. On y entend aussi du glockenspiel et de la triple harpe celtique.
Tout ça coule de source, comme on peut en imaginer des tas dans ce pays de collines qui longe la mer. Une musique qui évoque parfois le brouillard, mais également le soleil lorsqu’il jaillit. On y entend des extraits de paysans ayant raconté leur histoire à Owen Shiers, qui s’est servi de certains propos pour en créer des chansons, en plus de reprendre de nombreux airs traditionnels.
La voix d’Owen Shiers est très agréable à écouter, bien qu’on n’y comprenne que dalle. Pas grave, on se laisse bercer. En cette époque, nous avons besoin de berceuses apaisantes. Avec l’ogre de Washington en toile de fond.