Montréalaise d’origine, Aline Homzy est une violoniste qui fait sa marque depuis quelques années sur la scène torontoise. Avec Michael Davidson au vibraphone, Thom Gill à la guitare, Dan Fortin à la basse et Marito Marques à la batterie, elle complète l’ensemble Étoile magique (un nom surprenant mais qui a le mérite de rester en mémoire). Sur Éclipse, un premier album pour la jeune musicienne, s’ajoutent occasionnellement Joāo Frade à l’accordéon, Felicity Williams à la voix et David Travers-Smith aux synthétiseurs. La première plage de l’album laisse présager des constructions serrées, charpentées au millimètre prêt. Une musique presque écrite. Mais la suite infirme cette première impression. Les textures, mais surtout les rythmes et les harmonies se libèrent et explorent un espace de possibilités qui aiguise l’attention mais qui demeure agréable et accessible. Occasionnellement, quelques détours atonaux étonnent et la pulsation s’éparpille, mais en revenant toujours sur le chemin initial. La projection sonore, la justesse tonale et la précision technique laissent deviner une solide base classique, même si je ne peux le confirmer. Malgré le sérieux de sa démarche artistique, on sent chez Homzy un parti pris pour une légèreté sincèrement assumée et un plaisir bon enfant autant dans l’écriture que dans l’exécution des pièces, toutes des compos originales. Il y a très peu de violonistes jazz de qualité dans le monde, et encore moins au Canada. Aussi bien que celle que l’on a soit bonne! Et Homzy l’est, en plus d’avoir une personnalité musicale unique, différente mais d’aussi bonne qualité que celles d’un Jean-Luc Ponty, Regina Carter ou Didier Lockwood
