hip-hop / orchestre / rap

Festival International de Jazz de Montréal : Nas ILLMATIC: LIVE w/ Symphony Orchestra à la salle Wilfrid-Pelletier

par Rédaction PAN M 360

Le poète intemporel et maître de la rime Nas a sorti son premier album Illmatic en 1994. Nas a ensuite publié 14 albums, dont 8 sont multi-platines et platines, notamment : Nastradamus, Stillmatic, God’s Son et Street’s Disciple.
Avec 16 nominations aux GRAMMY, Nas a sorti King’s Disease en 2020, ce qui lui a permis de remporter son premier GRAMMY dans la catégorie « Meilleur album de rap », puis King’s Disease II, la suite de l’album récompensé par un GRAMMY, produit par Nas et Hit-Boy.
Plus récemment, Nas a sorti le troisième volet de la série King’s Disease. Sans aucun featuring, King’s Disease III a été produit par Hit-Boy et produit par Nas et Hit-Boy. Plus récemment, Nas et Hit-Boy ont sorti Magic 3, qui comprend 15 nouveaux titres, marquant ainsi le dernier chapitre de la carrière légendaire du prolifique duo rappeur-producteur. Magic 3 est le sixième album du duo au cours des trois dernières années et le troisième volet de la série Magic.
Légendaire magnat du hip-hop, cofondateur de Mass Appeal Records, acteur et producteur exécutif, le vaste catalogue de Nas parle de lui-même.

Timeless poet and rhyme-master Nas, delivered his first full-length album Illmatic in 1994. Nas went on to release 14 subsequent albums, 8 of which are multi-platinum and platinum including: Nastradamus, Stillmatic, God’s Son, and Street’s Disciple.
With 16 GRAMMY nominations, Nas released King’s Disease in 2020, giving Nas his first ever GRAMMY win for “Best Rap Album,” and released King’s Disease II, a sequel to the GRAMMY Award winning album, produced by Nas and Hit-Boy. Most recently, Nas released the third installment of the King’s Disease series. With no features, King’s Disease III was produced by Hit-Boy and executive produced by Nas and Hit-Boy. Most recently, Nas and Hit-Boy released Magic 3, featuring 15 brand new tracks, also marking the final chapter of the legendary run for the prolific rapper-producer duo. Magic 3 serves as the duo’s sixth album together in the last 3 years and serves as the third installment to the Magic series.
Legendary hip hop mogul, co-founder of Mass Appeal Records, actor, and executive producer, Nas’ extensive catalog speaks for itself.

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afro-soul / jazz-funk

Festival International de Jazz de Montréal : The Brooks au Club Soda

par Rédaction PAN M 360

De leurs premières prestations dans l’ambiance feutrée du Dièse Onze aux grandes scènes de prestigieux festivals, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, The Brooks s’est taillé une réputation de redoutable machine à groove. Au cœur du projet musical de ce supergroupe formé au début des années 2010 résident le plaisir de jouer, une véritable liberté artistique et un sens poussé de la collégialité. Électrisante sur disque comme sur scène, la musique de The Brooks est portée par des rythmiques bondissantes, des cuivres flamboyants, des claviers inventifs et d’envoûtantes lignes de guitare. Naviguant entre funk, soul, r’n’b, afrobeat et jazz, The Brooks réunit le bassiste Alexandre Lapointe, le vétéran chanteur et tromboniste Alan Prater, le guitariste Philippe Look et le percussionniste Philippe Beaudin, des virtuoses aux feuilles de route convaincantes. La formation a fait paraître cinq albums dont le plus récent, Soon As I Can (2024), qui propulse leurs grooves vers de nouveaux sommets. The Brooks est beaucoup plus que la somme de ses parties : c’est une célébration de plus de 50 ans d’évolution de la musique afro-américaine à la fois respectueuse de ses racines et bien ancrée dans le présent.

From their early performances in the intimate setting of Dièse Onze to major stages at prestigious festivals on both sides of the Atlantic, The Brooks have earned a reputation as a formidable groove machine. At the core of this supergroup, formed in the early 2010s, lies the pure joy of playing, true artistic freedom, and a deep sense of camaraderie. Electrifying both on record and on stage, The Brooks’ music is driven by infectious rhythms, blazing horns, inventive keyboards, and hypnotic guitar lines. Blending funk, soul, R&B, afrobeat, and jazz, the band features bassist Alexandre Lapointe, veteran singer and trombonist Alan Prater, guitarist Philippe Look, and percussionist Philippe Beaudin—seasoned musicians with impressive résumés. The band has released five albums, including their latest, Soon As I Can (2024), which pushes their grooves to new heights. More than just the sum of its parts, The Brooks is a celebration of over 50 years of Afro-American musical evolution, staying true to its roots while remaining firmly grounded in the present.

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expérimental / contemporain / grindcore / jazz / Métal

FIJM | Clown Core : le théâtre des extrêmes, entre Grippe-Sou et Krusty

par Frédéric Cardin

Clown Core est un duo de musiciens anonymes, portant des masques de clowns et qui a atteint depuis 2010 le statut de culte. Malgré seulement trois albums, dont le plus long fait 17 minutes, les vidéos homemade totalement truculentes (dans une toilette chimique, dans une van, etc.) et surtout le mélanges des genres qui s’entrechoquent violemment ont rendu Clown Core célèbres dans une frange de l’underground. 

Les deux gars (on suppose) du Nevada ont enflammé le M Telus hier soir. Comment décrire le produit CC? Niveau musical, on passe du grindcore infernal additionné de free jazz à la muzak cheapo, du growling profond à la ritournelle post-polka enfantine, sans aucune transition et dans des envolées qui ne durent pas plus de quelques dizaines de secondes, pour les plus étendues. On dirait des héritiers spirituels de Mr. Bungle, moins intellos. Tout cela avec un saxophone, une batterie, et de l’électro.

Mais un show Clown Core, c’est bien plus. Le visuel et la mise en scène tiennent de l’art trash-absurdiste, façon happening. Un écran géant projette des images à une vitesse époustouflante, de l’épique cosmique au morphing de parties génitales et de porn 3e âge en passant par des écoeuranteries organiques ou de bouffe malsaine. Quelques pauses dynamiques nous emmènent dans une banlieue états-unienne, ou dans des récifs numériques de morceaux de steak sur une mer étrange. 

La crowde, essentiellement issue du métal, était ravie, bien que parfois impatiente devant l’intro très lente qui a mené, finalement, au show en tant que tel. Clown Core est un peu provoc’, voyez-vous. Exemple : pendant une vingtaine de minutes avant leur entrée (elle-même introduite par de longues minutes de rien pantoute sur fond d’images astronomiques de planètes), un type masqué (qu’on voit dans leurs vidéos) s’asseoit devant le public, fume une clope et écoute des tounes planantes sur son téléphone….

Cela dit, l’attente a été récompensée par une prestation qui défonce autant les tympans que les conventions. Le public a crié très fort (de joie). Le band montréalais Karneesh a chauffé adéquatement la salle auparavant, mais c’est surtout une photo de quatre mignons chatons blancs-roux qui a excité tout le monde avant l’arrivée des clowns (une erreur de bonne foi, ou stratégique?). Tellement que quand on l’a enlevée, tout le monde a voulu la ravoir et s’est mis à crier ‘’Les chats, les chats, les chats’’! Qui a dit que le cœur des métalleux était dur comme l’acier? 

Clown Core est inclassable et surtout mémorable. N’y amenez jamais votre grand-mère, sauf si c’est la plus cool de l’Histoire. 

avant-garde / expérimental / contemporain / free jazz / musique contemporaine

Suoni | Farida Amadou ++ : apothéose de l’in’’ouïe’’

par Frédéric Cardin

Je ne suis pas allé à tous les concerts de ce Suoni 2025 (il me faudrait posséder le don d’ubiquité pour ça), mais ma menue expérience de shows de toutes sortes me permet d’affirmer que la soirée d’hier était probablement l’une des plus mémorables de cette édition du festival de musiques d’avant-garde et expérimentales. 

Étaient présents (et pas à peu près) sur scène : le duo albertain de Jairus Sharif et Mustafa Rafiq, le quartette montréalais Egyptian Cotton Arkestra et la bassiste bruxelloise Farida Amadou. L’intensité, ou plutôt les intensités musicales offertes ont dessiné un large sourire sur les mélomanes de la Casa del popolo (nombreux). 

Jairus Sharif et Mustafa Rafiq Suoni 2025 cr.: Pierre Langlois

Sharif et Rafiq (saxo et guitare + modulations électroniques) ont amorcé la soirée avec leurs vagues d’abstraction moléculaires, s’amplifiant vers une marée de saturation timbrale enveloppante. Ont suivi les quatre membres du Egyptian Cotton Arkestra (James Goddard, saxophone, Lucas Huang, percussion, Markus Lake, basse, et Ari Swan, violon) et leurs constructions lentes mais irrémédiables, et surtout irrésistiblement excitantes, façon gros build-up qui part de presque rien pour atteindre un déchaînement de puissance free. Ce groupe est au jazz ce que Godspeed est au rock. 

Farida Amadou, seule avec sa basse, ne s’en est pas laissé imposer. La dame extrait une remarquable force de frappe sonore de son instrument, qu’elle joue de façon totalement originale, souvent comme un instrument de percussion (posé à plat sur ses genoux, et frappé de toutes les manières et avec toutes sortes de baguettes). Ses architectures sonores, sculptées avec soin, sont faites de saturation et de drones rythmiques à travers lesquels se faufilent quelques motifs thématiques. Du bruitisme pulsatif inspirant et addictif!

ÉCOUTEZ L’ALBUM WHEN IT RAINS IT POURS DE FARIDA AMADOU, SUR BANDCAMP

Et puis, comme un gros bonus pour le public attentif et participatif, Jairus, Mustafa et les quatre acolytes de l’Egyptian Cotton Arkestra sont venu rejoindre Farida et ont jammé ensemble deux décharges d’adrénaline jouissives, véritables tsunamis sonores de liberté et d’incandescence créative. On en aurait pris une autre heure, facile. On se permettrait même de suggérer à Jairus, Mustafa et Farida de s’installer à Montréal juste pour les réentendre régulièrement nous offrir ce genre de catharsis holistique et libératrice. C’est vache pour l’Alberta et pour Bruxelles, mais quand c’est bon comme ça, on est justifié d’être égoïste. 

Encore! Encore!

Alternative / pop-rock

Festival International de Jazz de Montréal : Amanda Marshall au Théâtre Maisonneuve

par Rédaction PAN M 360

Amanda Marshall, autrice-compositrice-interprète, est reconnue pour avoir assuré la première partie de Whitney Houston lors d’une tournée mondiale.  Elle a sorti trois albums multi-platines depuis 1995.
Son premier album éponyme est l’un des 18 albums canadiens à avoir atteint le statut de Diamant au Canada et, à ce jour, il s’est vendu à plus de 6 millions d’exemplaires dans le monde.
En 1999, elle a sorti Tuesday’s Child, produit par Don Was (B-52’s, Joe Cocker, Bob Dylan, Elton John, Michael McDonald, Iggy Pop, Bonnie Raitt, The Rolling Stones), et comprenant des collaborations avec des poids lourds de l’écriture de chansons, Carole King et Eric Bazilian.
En 2001, Everybody’s Got A Story marque un changement de style et de son pour Marshall, avec une orientation R&B plus marquée. Produit par le légendaire Peter Asher (James Taylor, Linda Ronstadt, Carole King), l’album a produit trois singles classés dans le Top 10 et a été certifié quadruple disque de platine dans les dix semaines qui ont suivi sa sortie.

Amanda Marshall, singer-songwriter, is known for opening for Whitney Houston on a world tour.  She has released three multi-platinum albums since 1995.
Her eponymous debut is one of only 18 Canadian albums to ever achieve Diamond status in Canada, and to date it has sold more than 6 million copies worldwide.
In 1999, Marshall released Tuesday’s Child, produced by Don Was (B-52’s, Joe Cocker, Bob Dylan, Elton John, Michael McDonald, Iggy Pop, Bonnie Raitt, The Rolling Stones), and featuring collaborations with song writing heavyweights Carole King and Eric Bazilian. 
2001’s Everybody’s Got A Story marked a change in style and sound for Marshall, with a more noticeable R&B direction. Produced by the legendary Peter Asher (James Taylor, Linda Ronstadt, Carole King), the album produced 3 Top 10 hit singles and was certified quadruple platinum within 10 weeks of its’ release.

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avant-garde / expérimental / contemporain / post-minimaliste

Suoni | Bozzini + Sarah Hennies : chocs et contrastes dans le post-minimalisme

par Frédéric Cardin

Sarah Hennies est une percussionniste et compositrice états-unienne qui enseigne actuellement au Bard College dans l’État de New York. Suoni per il popolo l’accueillait hier soir dans une proposition en deux temps fortement marqués par des post-minimalismes contrastés. 

En première partie, elle était accompagnée de son collègue Tristan Kasten-Krause à la contrebasse, dans une pièce au déroulement lent et à la construction en arche dynamique. Des drones exécutés par frottement, tant à la contrebasse qu’au vibraphone (Hennies frotte les touches de l’instrument avec l’archet) amorcent la pièce, laquelle est perturbée éventuellement par l’utilisation d’objets tels une barre de métal, des cloches à vache et autres instruments résonnants. Puis retour aux frottements dans l’extrême-aigu, plongeant la Sala Rossa dans un bain d’acouphène intense. Si minou et pitou avaient été là, ils auraient fait une crise d’épilepsie. Cela dit, j’ai bien aimé cette proposition, sorte d’étude de timbres autant fusionnels que entrechoqués. 

En deuxième partie, Hennies a laissé toute la place au Quatuor Bozzini, qui a interprété sa partition Borrowed Light, dont c’était la création canadienne. Une œuvre substantielle et exigeante d’une durée d’une heure, où une concentration soutenue est nécessaire afin de saisir les subtilités des transformations opérées dans des motifs inlassablement répétés. 

La première moitié m’a semblé manquer de souffle et de propos discursif. De séduction aussi. J’en aurais coupé une bonne partie. Dans ce genre, Morton Feldman fait mieux, et surtout de façon plus poétique. J’allais déclarer forfait quand la deuxième demie heure a pris de l’élan, et son développement s’est fait plus intéressant, avec des constructions architecturales plus dynamiques, soutenant mieux l’attention. Une amie présente sur les lieux, habituée de l’avant-garde et possédant des oreilles aguerries, a pensé le contraire : la première moitié lui a plus, la deuxième beaucoup moins. Je n’ai bien entendu aucune prétention à la vérité. 

Au final, une soirée de musique de qualité et suscitant des plaisirs mitigés, mais néanmoins d’une qualité impressionnante. 

classique occidental

Festival de musique de chambre de Montréal | C’était un joli concert…

par Frédéric Cardin

L’avant dernier concert du Festival de musique de chambre de Montréal, samedi dernier, soulignait deux journées associées au 21 juin : le 40e anniversaire de l’Ordre national du Québec et la Journée nationale des Peuples autochtones. Après une bénédiction du leader spirituel Kevin Deer, le thème ‘’officiel’’ de l’Ordre, une miniature neo-romantique composée par Steve Barakatt, a été jouée par un quatuor à cordes, ce qui a été suivi de quelques airs chantés par Elisabeth S-t-Gelais, en grande forme. Deux mélodies de Ian Cusson, compositeur d’origine Métis, baignaient dans une écriture post-mélodie française, et ont été logiquement suivies par deux exemples (mélodiquement supérieurs) de Cécile Chaminade, Villanelle et Infini, que la soprano innue a d’ailleurs enregistrées sur son album paru l’an dernier (un bijou, dont vous pouvez LIRE LA CRITIQUE ici). Une courte pièce pour violon et piano de Andrew Balfour enchaînait (Karakett Nitotem) avant de passer au répertoire ‘’classique’’ de la soirée : la Sonate pour violon et piano en sol mineur, L. 140 de Debussy et la Sérénade pour cordes de Dvorak. La violoniste mohawk Tara-Louise Montour a offert une prestation caractérisée du Debussy, et les cordes du Festival ont joué le Dvorak avec élan. 

C’était un joli concert, même si la cohérence du programme laissait dubitatif. Votre humble serviteur a eu l’impression qu’on avait ‘’collé de l’autochtone’’ artificiellement, comme pour cocher l’élément sur une ‘’to-do list’’. Mais ce concert baignait surtout dans un sentiment de tristesse infinie car le public de la salle Bourgie était famélique, et je pèse le mot. Environ 50 personnes étaient présentes (et combien d’entre elles avaient reçu des entrées gratuites?). Bourgie peut en accueillir 450. C’est 10% de la salle. 10%. Je me suis renseigné : la saison 2025 a été ‘’difficile’’, question fréquentation. Pas autant que ce 10%, qui était la pire performance, mais des moyennes autour de 50%, ce qui est décevant. Le concert final du lendemain à la Maison symphonique a fait mieux, le violoniste Kerson Leong exerçant son fort tirant bien sûr, mais dans une jauge particulière et réduite (public sur scène et dans les gradins arrière). 

Que se passe-t-il avec le Festival de musique de chambre de Montréal? Mise en marché? Marque de commerce de l’événement? Personnalité? Programmation? Si l’on compare avec le Festival Montréal Baroque, qui se déroulait (et se terminait, car beaucoup plus court) le même week-end, la différence est frappante : ce dernier donne une impression de dynamisme, de jeunesse et d’incarnation dans la communauté. Plusieurs concerts font salle comble (mais dans des salles plus petites, certes), la plupart sont remplis à des niveaux appréciables (LISEZ MES CRITIQUES DE DEUX CONCERT DE MONTRÉAL BAROQUE ICI et ICI). L’un a de l’énergie, l’autre semble en panne. 

Bref, un travail de réflexion s’impose pour assurer l’avenir du Festival de musique de chambre. Une ville comme Montréal ne peut pas ne pas avoir un événement d’envergure et rassembleur lié à cette musique, ce serait une honte. Or en ce moment, on se demande combien de temps cela pourra durer. 

baroque

Montréal Baroque 2025 | 4 saisons : bienvenue au 21e siècle et dans la crise climatique, M. Vivaldi

par Frédéric Cardin

Des quatre saisons de Vivaldi, il semble que l’on puisse tirer toutes sortes de concepts expressifs et de symboliques contemporaines. C’est en vérité la marque d’un chef-d’œuvre bien vivant que tant d’artistes y puisent des signifiances multiples, n’en déplaise aux puristes constipés. 

Le concert final du Festival Montréal Baroque 2025 présentait une version accrochée à notre modernité climatique des fameuses Quatre saisons. Sur scène, en plus de l’ensemble Pallade Musica, des personnages évoquant la Nature et des humains qui la salissent. Entre chacune des saisons, une composition de Mathias Maute rappelant les thèmes de celle-ci, mais triturés afin de souligner le dérèglement de la nature. Les quatre partitions pour flûte à bec solo, souvent d’une redoutable virtuosité, ont été impeccablement rendues par Vincent Lauzer. 

La chorégraphie/mise en scène a eu la bonne idée de ne pas abuser de la présence des personnages. En effet, le problème que je constate parfois dans les ‘’collages’’ de chorégraphies sur de la musique classique existante, c’est l’insuffisance d’idées pour accompagner sans arrêt la musique. Ici, les apparitions étaient occasionnelles, bien que nombreuses, laissant suffisamment de pauses pour revenir à la musique seule. Le personnage de Dame Nature était continuellement présent, mais souvent en retrait, comme un observateur. Bref, l’équilibre était réussi. 

Côté musique, soulignons le jeu rugueux, voire violent, de Pallade Musica, qui a construit des Saisons caractérisées par une rare intensité émotionnelle et physique, déviant souvent du principe du ‘’beau son’’ pour aller au bout de sa vision incendiaire. Sur certaines notes, la justesse était parfois escamotée, ce qui ne devrait pas être sous-estimé ou négligé (à corriger, donc), mais au-delà de ce détail, nous avons eu droit à une vision post-punk 21e siècle, et une démarche qui, en vérité, ne détonne absolument pas avec la Crise climatique en cours.

Évidemment, ce genre d’attitude peut déplaire souverainement à des professeurs-du-bon-goût autoproclamés, du genre de ceux qui officient dans un quotidien montréalais bien connu. C’était à prévoir. Une critique récente du personnage en question fait la comparaison avec les mêmes Quatre saisons présentées par le festival de musique de chambre de Montréal à la Maison symphonique, avec le génial Kerson Leong en tant que soliste (lien vers l’article en bas de page). Inutile de mettre les deux versions dos à dos : leur nature est totalement différente. 

En effet, Leong est souverain en tant que soliste, et ce tout du long (chez Pallade Musica, un.e soliste différent.e était à l’œuvre pour chaque saison). C’est l’un des plus éclatants violonistes de sa génération. Lui et son ensemble ont effectivement construit un édifice lumineux et parfaitement équilibré, tonalement idéal et techniquement sans accroc. Des saisons pures et inspirantes. 

Mais l’argument, sous-entendu, de ce critique bien connu est que c’est l’unique façon de concevoir ce chef-d’œuvre. Encore une fois, je souligne la médiocrité argumentaire manifestée par monsieur, comme je l’avais déjà fait précédemment sur un autre sujet (LISEZ L’ÉDITORIAL La diversité n’est pas un punching-bag). 

Un chef-d’œuvre qui ne pourrait stimuler diverses interprétations, et justement les plus extrêmes, serait condamné à l’empoussiérage. Libre à chacun d’apprécier ou pas, bien sûr, mais l’insinuation qu’une façon de faire est justifiée et l’autre pas est ridicule. 

En fin de compte, ces Quatre saisons de la Crise climatique offrent un commentaire original et particulier du monument vivaldien, troquant ‘’perfection plastique’’ pour incarnation symbolique provocante et mémorable. 

Lien vers l’article mentionné plus haut:

https://www.ledevoir.com/culture/musique/894091/critique-concert-deux-fois-quatre-saisons-cloture-festivals

baroque

Montréal Baroque 2025 | Zarzuela, mon amour

par Frédéric Cardin

C’est la toute première fois que j’assistais à un concert dans l’atrium des Grands Ballets canadiens. En m’y installant, un doute m’a assailli : du béton, un mur de brique, quelle sorte d’acoustique allait-il en résulter? Eh bien, comme un petit miracle exaltant, le résultat a été emballant. Une acoustique parfaite pour des instruments peu résonants tels un clavecin et des cordes en boyaux, mais surtout pour des voix, ici une soprano et une mezzo. 

C’est l’ensemble espagnol Harmonia del Parnàs, en format réduit à deux violons et un violoncelle baroques, et un clavecin, qui a offert un programme consacré à l’art lyrique ancien de la péninsule ibérique. Au menu, donc, des extraits de zarzuelas (des opérettes espagnoles), d’opéras et de cantates de compositeurs aussi peu connus, mais méritoires tellement ils savaient manier la mélodie accrocheuse et les rythmes enlevants, que de Castro, Corradini, Duron, de Nebra, Hernández y Llana et Castel. Rien à envier à Vivaldi, Corelli ou Handel ces messieurs. 

Ç’aurait déjà été un moment agréable même avec un jeu musical correct. Mais c’était heureusement bien plus que cela. Une leçon de précision, d’énergie participative et de qualité tonale a été offerte par les Espagnols (et Argentins, a-t-on précisé), qui ont soutenu des performances vocales hors norme de la soprano Ruth Rosique et de la mezzo Marta Infante. Celles-ci, manifestement, se délectaient de ce répertoire parfois pétillant, parfois trempé dans une mélancolie poignante. Des incarnations engagées, voire truculentes, des personnages évoqués (femme jalouse, amante éplorée, etc.) ont complété une expérience qui restera imprimée dans la mémoire des spectateurs présents. 

Ne reste plus qu’à espérer que ces chanteuses et cet ensemble instrumental reviennent très bientôt. 

Ruth Rosique, soprano

Marta Infante, mezzo-soprano

Hiro Kurosaki et Lucía Luque, violons baroques

Hermann Schreiner, violoncelle baroque

Marian Rosa Montagut, clavecin et direction

Hip Hop / rap / rap français

Francos | Retour dans le temps avec Saïan Supa Celebration

par Sandra Gasana

Même si la fête de la musique n’est pas officiellement célébrée le 21 juin à Montréal, comme c’est le cas en France, Saïan Supa Celebration tombait à point pour l’occasion. Alors qu’ils n’étaient pas au complet, deux des membres du collectif s’étant retirés, ils ont tout de même réussi à recréer l’atmosphère festive à laquelle ils nous avaient habitué il y a 20 ans.

Un batteur et un clavier, c’est tout ce dont ils avaient besoin en termes de musiciens, puisque le reste se faisait à travers le chant, le rap et le beat box. Des enregistrements de voix se faisaient entendre par moments, comme au tout début du concert, mais il n’en a pas fallu plus pour que la foule se mette à hurler. Ils débutent avec « Raz de marée », un de leurs plus gros succès qui figure dans leur premier album KLR paru en 1999, classique du rap français.

Leur énergie sur scène n’a pas changé, certains ont pris un petit coup de vieux, alors que d’autres se sont maintenus bien en forme. D’ailleurs, ils ont voulu voir si leurs fans étaient tout aussi en forme en les faisant danser, mais surtout en leur demandant de se baisser et se relever sur un de leurs morceaux. La moyenne d’âge dans la salle tournait autour de 45-50 ans mais j’étais surprise de voir autant de jeunes dans la vingtaine et trentaine.

De petites chorégraphies, du breakdance, des pas de danse saccadés, et une maitrise totale de la scène. Avec quatre membres, ce n’est pas toujours évident de trouver sa place et de l’occuper sans que ça fasse trop chaotique. Parfois, l’un d’eux était seul sur scène, puis en duo, puis en trio pour revenir au complet. Bref, on a eu droit à tous les scénarios possibles, mais à chaque fois, la complicité entre les artistes était palpable, notamment dans « Soldat », lorsque l’un chante, l’autre poursuit avec du rap.

Ils ont lancé un défi à la foule afin de « voir si on a de la voix à Montréal », pari relevé avec brio. Ils s’amusent sur scène, se taquinent, interagissent avec humour mais c’est clairement Sly Johnson qui a volé la vedette ce soir-là. Avec sa voix soul qui donne des frissons, il a fait une courte reprise de Sexual Healing de Marvin Gaye, ce qui n’a laissé personne indifférent. Il maitrise également l’art du beatboxing, utilise l’humour sur scène.

Bien évidemment, ils n’ont pas joué que leurs hits, mais on a eu la chance de découvrir des morceaux moins connus, en plus d’un morceau inédit « Étranger » qu’ils ont voulu tester sur le public montréalais. Nous avons même eu droit à un dialogue entre beat box et batterie, une pépite de la soirée alors que sur « À demi-nue », de l’album x raisons, ils ont reçu un très bel accueil du public.

Il a fallu attendre le rappel pour entendre LA chanson que j’attendais toute la soirée : « Angela », et qui a rendu ce groupe légendaire. Pourquoi a-t-on remplacé Crew par Celebration ? C’est d’ailleurs une question qu’on aurait aimé poser au groupe mais la demande d’entrevue n’a pas donné suite. Une prochaine fois peut-être ? D’ici là, on se contentera de se replonger dans nos années de jeunesse en se faisant un retour dans le temps en musique.

Crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin

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poésie / slam

Francos | Honneur au slam avec Grand Corps Malade

par Sandra Gasana

Qui a dit que le slam n’avait pas sa place sur LA plus grande scène extérieure des Francos ? Grand Corps Malade a prouvé vendredi soir qu’il est possible de faire du slam, de la poésie, du chant même par moments, et offrir un concert digne d’une rock star.

Sur la même scène que Tiken Jah Fakoly quelques jours plus tôt, celui qui a élu domicile dans notre métropole la dernière année a su charmer son public par ses mots et ainsi rassemblé plusieurs dizaines de milliers d’amoureux de la langue française. Accompagné pour l’occasion par plusieurs instruments : trombone, trompette, violoncelle, guitare, piano et batterie, l’homme de plus 2 mètres surplombait la place des arts, apparaissant sous divers jeux de lumière. Il a d’ailleurs débuté son concert avec « J’ai vu la lumière », avant d’enchainer avec « La sagesse », puis « Saint-Denis ».

Par moments, on n’entendait rien dans la foule, un silence de mort et seule la voix de GCM résonnait. Le public était pendu à ses lèvres, et buvait chaque parole.

Chaque morceau était unique et l’orchestration impeccable : sur certains la trompette servait d’introduction alors que sur d’autres, tous les musiciens débutaient en même temps, donnant une atmosphère festive à ce qui allait suivre. Le jeu d’éclairage avait toute sa place et enveloppait chaque chanson de manière originale.
J’ai particulièrement aimé « Roméo Kiff Juliette » où l’on voit clairement le talent de storyteller de l’artiste. Il sait raconter des histoires et selon le couplet, la musique suit fluidement, plus intense quand l’action est mise en avant, et plus douce au début et à la fin de la pièce.
Il prend le temps de s’adresser au public, sans se presser, surtout lorsqu’il parle de ses enfants et de leur réaction après l’écoute de son plus récent album.

Après « 2083 » qui est un peu intense en termes de rythme, il retourne vers la douceur avec
« Retiens tes rêves » où slam et chant cohabitent, sur fond de violoncelle. On aperçoit même des ombres de danseuses durant le morceau, ce qui rajoute une autre dimension au spectacle. D’ailleurs, ce procédé d’ombrages a également été utilisé pour le morceau hommage à Aznavour, « A chacun sa Bohème », qu’il a repris à sa manière.

Mais le moment le plus fort à mon goût a été durant son duo avec Camille Lellouche, qui apparaissait que sur écran, « Mais je t’aime ». Je l’ai découverte récemment grâce à mon fils. D’ailleurs, une festivalière française qui était tout près de moi et mes fils connaissait toutes les paroles par cœur et semblait ravie de voir son compatriote en spectacle.

Deux surprises sont venues agrémenter la soirée : la première, lorsqu’Emma Peters est venue sur scène pour chanter « Sauf quand je pense à toi » alors qu’elle venait de terminer son propre concert au Club Soda. Autre surprise : MCO, le plus jeune des rappeurs, qui est monté sur scène pour « C’est moi qui écris mes textes » et qui a drôlement un air de famille avec Grand Corps Malade. Est-ce son fils ? On s’en doute mais il ne le confirme pas.

Le public a apprécié « Montréal » puisque tout le monde autour de moi avait un sourire aux lèvres durant ce morceau écrit en 2009, dans un café de Montréal.

Il n’aurait pas pu terminer sans jouer « Mesdames », ce morceau dans lequel il rend hommage à la gente féminine. Mais c’est avec « Deauville » que le concert exceptionnel des événements spéciaux des Francos 2025 a pris fin, nous laissant avec une lueur d’espoir dans ce monde de brutes où poésie et slam ont toujours leur place.

Crédit photo: Victor Diaz Lamich

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alt-pop / emo / indie rock

Sub Urban au Ritz PDB

par Rédaction PAN M 360

Les instrumentaux inquiétants et les voix fantomatiques et vaporeuses sont des éléments clés du pop sombre teinté d’EDM de Sub Urban. L’artiste solo originaire du New Jersey a exploré des thèmes d’isolement et des images cauchemardesques sur des singles comme « Cradles » (2019), qui a atteint les sommets des charts, et « Freak » (2020) feat. Rei Ami, ce dernier apparaissant sur son premier EP Thrill Seeker. Son premier album complet, Hive, est sorti en 2022, suivi de son deuxième album, If Nevermore, en 2025.

Eerie instrumentals and haunted, vaporous vocals serve as key ingredients for Sub Urban’s dour, EDM-tinged pop. The New Jersey-based solo artist explored themes of isolation and nightmarish imagery on singles like 2019’s chart-topping « Cradles » and 2020’s « Freak » (feat. Rei Ami), the latter of which appeared on his debut EP Thrill Seeker. His first full-length effort, Hive, appeared in 2022, and his sophomore effort, If Nevermore, followed in 2025.

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Ce contenu provient d’AllMusic et est adapté par PAN M 360

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