Tout connaisseur de musique électronique sait qu’Autechre, tandem anglais jadis associé à la tendance IDM, est un incontournable. Depuis trois décennies, le duo britannique nous a offert des œuvres et concerts majeurs. Nous voilà au 14e album studio signé Rob Brown et Sean Booth et… Sign exige plusieurs écoutes avant que l’on puisse trancher. Ça démarre dans l’abstraction électroacoustique, on y ressent un bel esprit de recherche et… plus on avance au fil des onze pièces au programme, plus la proposition manque de souffle. Pourquoi cette impression ? D’aucuns reprochent à Autechre d’avoir fait trop compliqué depuis au moins une décennie. Ceux-là se réjouissent du retour de la mélodie, des motifs conviviaux, de la décroissance de hachures et des recherches texturales au profit de compositions ambient plus digestes. En revanche, d’autres mélomanes seront refroidis par ce qu’ils considéreront un retour en arrière ou, pis encore, une errance dans la facilité. Nous revoilà au cœur du sempiternel conflit entre les tenants de la pop culture réprouvant toute attention soutenue des structures chez l’auditeur et les défenseurs de la recherche fondamentale et des avancées historiques en matière de composition à l’ère numérique. Par les temps qui courent, la première tendance l’emporte largement sur la seconde, et on peut supposer que les artistes d’Autechre en ont pris acte, d’où ce retour à des formes plus consensuelles. Ainsi, les harmonies et mélodies ici proposées sont plutôt banales, chapelets de motifs répétés au synthé, assortis d’ornements synthétiques au service de progressions harmoniques pas plus complexes que celles d’une chanson pop ou d’une pop instrumentale destinée à des auditoires de masse. Le problème ici n’est pas tant le retour à la mélodie et l’harmonie consonante que de leur minceur et leur trivialité. Un équilibre entre accessibilité et recherche était probablement souhaité, mais la prévisibilité des formes persiste au fil des écoutes. Signe des temps ?
Tout le contenu 360
Critique de concert classique/période moderne
L’OSL et Naomi Woo : un parcours énergique au Nouveau Monde
Par Alexandre Villemaire
Critique d'album classique/classique occidental/trad québécois 2024
Karina Gauvin – Marie Hubert : Fille du Roy
Par Frédéric Cardin
Interview classique/classique occidental
Constantinople | Kiya Tabassian nous parle de Dimitrie Cantemir
Par Michel Labrecque
Interview classique occidental/classique
SMCQ | Comment vivre différentes temporalités? Sandeep Bhagwati propose une vaste métaphore
Par Alain Brunet
Interview Afrique/traditionnel
Oumou Sangaré | La superdiva du Wassoulou chante Timbuktu à MTL
Par Alain Brunet
Interview électronique/pop
Totalement Sublime| Totalement Immersif | L’univers ambient d’Albédo et Parhélie à la SAT
Par Jacob Langlois-Pelletier
Interview rock/électronique/Experimental/pop
À la table d’Annie-Claude Deschênes : entre ustensiles et expérimentation sonore
Par Louise Jaunet
Critique de concert
Université de Montréal | L’au revoir grandiose de Jean-François Rivest
Par Elena Mandolini
Interview classique/classique occidental/jazz
OSL | Naomi Woo | Musique du Nouveau Monde
Par Alexandre Villemaire
Critique d'album folk/americana/Chanson francophone/rock 2024
Jeannot Bournival – Confiture Printemps Comète Moustache Molle
Par Michel Labrecque
Critique d'album classique/jazz 2024
Nadia Labrie – Flûte passion – Claude Bolling : Suite for Flute and Jazz Piano Trio
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2024
David Jalbert – Prokofiev : Piano Sonatas vol. II
Par Frédéric Cardin
Interview électronique/pop/rock/jazz
Hawa B or not Hawa B ? L’EP « sadder but better » y répond !
Par Alain Brunet
Critique de concert
Willows et Soleil Launière : Une soirée post-éclipse lumineuse
Par Michel Labrecque
Critique de concert classique/classique occidental
L’Iran féministe de Bahar Harandi
Par Frédéric Cardin
Critique de concert classique/classique occidental/Afrique