Katja Zakotnik est slovène et Naila Alvarenga Lahmann d’origine brésilienne, ce qui explique le programme largement centré sur du répertoire pour violoncelle et piano provenant de ces deux pays. De jolies découvertes sont à faire ici, comme cette Summer Sonata, Op. 8 de Blaž Pucihar (né en 1977), de facture romantique avec des affects très bellement folkloriques, ainsi que la Suíte Brasileira d’André Mehmari (également né en 1977), où le Brésil parfois festif, parfois nostalgique, s’invite à travers des harmonies riches. Notons la présence de trois courtes pièces d’une compositrice brésilienne du tournant du 20e siècle, Chiquinha Gonzaga (1847–1935), dont on pourrait rapprocher le style créole de celui de Louis Moreau Gottschalk au États-Unis. Très sympathique. La Slovène Urška Orešic (née en 1981) expose cinq Little Diamonds modernistes et élaborés (on y retrouve les harmonies les plus chromatiques de l’album), taillés avec précision. Le programme est bonifié par quelques pièces du plus grand des Brésiliens musicaux, Villa-Lobos (le romantique Prelúdio, Op. 20, No. 2, l’impressionniste O Canto do Cisne Negro (le chant du cygne noir) et l’incontournable Aria de la Bachianas brasileiras no 5) et se complète avec la substantielle Sonate pour violoncelle No. 1 en mi mineur, Op. 38 de Brahms. Jolie lecture de Zakotnik et Lahmann, avec du muscle mélodique et une architecture harmonique claire. Saluons un programme varié, fait de découvertes et de valeurs sûres, dans des interprétations de bonne et belle tenue.
