Les jazzophiles ont tout d’abord pu faire connaissance avec le pianiste Ethan Iverson grâce à sa participation au sein du trio The Bad Plus, ensemble issu de Minneapolis qui, au début des années deux mille, avait su ajouter des teintes rock à la palette du trio jazz classique : piano, contrebasse, batterie. Cependant, l’homme n’est pas un réformateur à tous crins qui rejette en bloc la musique du passé. Au contraire, en lisant les écrits fouillés que l’on retrouve sur son blogue Do the Math et ses chroniques dans The New Yorker, on réalise qu’on a affaire à un érudit qui connaît son histoire du jazz comme pas un. De plus, certains des albums qu’il a publiés depuis qu’il a quitté The Bad Plus, en 2017, démontrent qu’à ses heures, Iverson peut être un traditionaliste qui s’assume. Sur Every Note Is True, son premier disque pour le prestigieux label Blue Note, notre homme renoue toutefois avec l’approche qu’il avait mise de l’avant avec son ancien groupe. Même si les relectures d’œuvres de Nirvana, d’Aphex Twin ou de Neil Young sont absentes du programme, Iverson se rapproche plus que jamais de l’esthétique qu’il avait préconisée autrefois. À cette fin, il s’est adjoint les services d’une paire de fameux instrumentistes habituellement très sollicités par leurs pairs : le contrebassiste Larry Grenadier et, derrière les tambours, le légendaire Jack DeJohnette, tous deux devenus plus disponibles à la suite de la pandémie qui sévit. Avec de tels collaborateurs, difficile de rater sa cible et, en effet, Every Note Is True est une réussite sur toute la ligne. Après une entrée en matière étonnante sur laquelle le pianiste est accompagné d’un chœur composé de quarante-quatre chanteurs amateurs, l’opus nous propose The Eternal Verities, une marche solennelle d’inspiration classique. Par la suite, pièce après pièce, les trois musiciens font des étincelles mais impressionnent particulièrement avec une reprise de Blue, composition de DeJohnette originalement endisquée à la fin des années soixante-dix, qui donne l’occasion au trio de briller de tous ses feux.
Tout le contenu 360
Critique de concert jazz
FIJM | Pour le centenaire d’Oscar Peterson, le plus célèbre Montréalais du jazz
Par Alain Brunet
Interview électronique/classique occidental/classique
FIJM | Jean Michel Blais & Lara Somogyi : fruits du désert
Par Alain Brunet
Critique de concert expérimental / contemporain/jazz
FIJM | Fievel is Glauque au dessert… Chargé!
Par Alain Brunet
Interview soul/R&B/jazz
FIJM | Alexis Lombre et l’Esprit Saint dans le South Side de Chicago
Par Alain Brunet
Critique de concert americana
FIJM | Concert apothéose d’Allison Russell dans sa ville natale
Par Michel Labrecque
Critique de concert
FIJM I Le mieux habillé, le plus possédé : Fantastic Negrito stupéfie la scène Rogers
Par Stephan Boissonneault
Interview Afrique/Hip Hop/jazz/soul/R&B
Nuits d’Afrique | Immersion dans l’univers de Stogie T
Par Michel Labrecque
Critique de concert
FIJM | Men I Trust brille de tous ses éclats sur la place des Festivals
Par Marilyn Bouchard
Critique de concert jazz
FIJM | Anomalie et Lettieri : nouvelle amitié musicale naît devant nous, en temps réel
Par Harry Skinner
Critique de concert jazz
FIJM | Linda May Han Oh, modèle pour les femmes contrebassistes
Par Alain Brunet
Interview latino/rock
Nuits d’Afrique | La Chiva Gantiva vue par Rafael Espinel
Par Michel Labrecque
Critique de concert soul/R&B/hip-hop/jazz
FIJM | Thundercat, félin en pleine liberté
Par Jacob Langlois-Pelletier
Critique de concert jazz
FIJM | Bill Frisell, Thomas Morgan et Rudy Royston « exposés »
Par Vitta Morales
Interview jazz/soul/R&B
FIJM | A propos de l’idée de Derrick Hodge sur la « couleur du bruit »
Par Alain Brunet
Critique de concert Afrique
FIJM | Reine des afrobeats, Ayra confirme son statut de méga… Starr
Par Sandra Gasana
Interview classique occidental/classique