« Comment souligner les 25 ans de mon ensemble La Pietà ? La réponse m’est venue naturellement par la musique. Par un album, entièrement pensé, conçu, joué et composé par des femmes, dont la parution sera suivie par la présentation d’un concert. ELLE, au singulier, parce que chaque femme est unique. »
Hormis le répertoire classique qu’elle investit depuis toujours, la violoniste et directrice artistique de La Pietà aime faire découvrir la musique de chambre de son temps et la « partager avec le plus grand nombre » comme elle l’affirme sans ambages.
Destinés aux cordes de son ensemble, les choix d’Angèle Dubeau sont diversifiés, très majoritairement consonants mais très ancrés dans les mouvances actuelles prisées par un vaste public mélomane, on pense essentiellement au néoclassicisme et au post-minimalisme.
Ainsi, la musicienne met son expertise et son art au service de 12 compositrices, via des arrangements faits sur mesure pour La Pietà avec le concert de l’altiste François Vallières, passé maître dans cette pratique. Sauf ce dernier, ELLE se veut « un album entièrement conçu, joué et composé par des femmes ».
Sauf les Montréalaises Ana Sokolovic et Katia Makdissi-Warren, associées à la musique contemporaine et donc à des propositions formellement plus exigeantes (et plus visionnaires), sauf la pionnière médiévale Hildegard von Bingen, première compositrice connue de l’histoire occidentale, les compositrices ici sélectionnées par Angèle Dubeau sont généralement associées aux musiques de chambre néoclassiques prisées par l’industrie cinématographique comme on le sait.
Julie Thériault (Québec), Dalal Bruchmann (Autriche), Elena Kats-Chernin (Australie), Jocelyn Pook (Royaume-Uni), Rachel Portman (Royaume-Uni), Rebecca Dale (Royaume-Uni), Caroline Shaw (États-Unis), Lera Auerbach (Russie), Isobel Noeline Waller-Bridge (Royaume-Uni) confèrent toutes un galbe actuel à des procédés compositionnels puisés dans les époques antérieures à la leur, périodes moderne, romantique, classique ou baroque.
L’exécution de la soliste et de ses collègues rend ici justice aux œuvres choisies, La Pietà ayant acquis une grande expertise sur ce territoire esthétique.