Cassandra Jenkins est liée à la nouvelle scène folk américaine, elle a collaboré entre autres avec Eleanor Friedberger, Lola Kirke, Craig Finn ou le projet indie rock Purple Mountains – brutalement interrompu après le suicide de son leader David Berman. L’autrice, compositrice et interprète new-yorkaise a mis du temps avant de créer An Overview on Phenomenal Nature, son premier remonte à 2017 – Play Till You Win. D’abord la plume, le fond, la forme : contre-plongées sur l’intimité des êtres, plans rapprochés sur des recoins de l’existence, réflexions sur la disparition, évocation catharsis et de guérison, émerveillement, onirisme. La parolière établit des liens entre la nature et l’art, entre la création et le principe féminin et plus encore. Le projet poétique de Cassandra Jenkins, en bref, consiste à transformer notre perception de ce qui n’a l’air de rien et qui, contre toute attente, peut générer des bouleversements insoupçonnés. Ces connexions apparemment incongrues ne sont pas sans rappeler les récits de Laurie Anderson, notamment dans la chanson Hard Drive. Ce verbe magnifique de Cassandra Jenkins est porté par une voix douce et calme, les arrangements folk de ses chansons sont assortis de dream pop, folk de chambre, électro ambient ou même jazz. Les assises folkies de l’édifice sont ainsi enrobées de beauté instrumentale ou électronique : cordes, bois, anches, guitares, basse, synthés, machines, réalisation très fine de Josh Kaufman. Apparemment simple, consonant et soyeux, brillant sur toute la ligne.
