Sur cette deuxième parution de Red Mass, Roy Vucino et sa compagne Hannah Lewis nous entraînent dans une descente aux enfers, teintée de luxure, de drogues et de meurtres. Le binôme qui mène la destinée du groupe à géométrie variable s’est entouré de nombreux amis pour mener à bien cette nouvelle aventure, parue il y a quelques mois, mais désormais disponible en vinyle sur le label montréalais Mothland. On parle ici de plus de 30 collaborateurs – et pas des moindres – dont King Khan, Mike Watt, MacDemarco, Evan Dando, Rick Froberg, Hugo Mudie, John Kastner et même une chorale d’enfants. Sur A Hopeless Noise, on assiste à la chute de Diamond Girl, la suivant dans sa débauche et ses excès, toujours plus profondément dans les abysses du vice. Malgré ce semblant de trame narrative, A Hopeless Noise n’est pas un album-concept pour autant et, Dieu merci, encore moins un opéra-rock. C’est un disque écrit par quelqu’un qui est revenu de loin, qui a côtoyé la mort à quelques reprises et qui sait mettre en paroles et en musique les hauts comme les bas (surtout) d’un(e) junkie. Tous ces invités donnent chacun à sa façon une couleur à l’album, ce qui résulte en une certaine disparité (sur le plan du son et du niveau de production notamment), heureusement jamais trop criante. On reste donc dans ce que Roy Vucino, vétéran de la scène garage-rock montréalaise, sait faire de mieux, avec des incartades quelques fois free jazz, disco-punk ou psychédélique. A Hopeless Noise est une œuvre touffue et torturée, une proposition assez originale dans le registre souvent prévisible du punk/garage. Red Mass détonne et étonne.
