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Crédit photo : Jean-François Cyr
Sé Montréal, sé Haïti, sé créole, sé kompa, sé cumbia électro, sé la tradition mélangée à des musiques très contemporaines. Parus le 25 mars, le nouvel album de huit titres de Fwonte, Danser avec mes démons, pourra enfin être entendu en salle. L’artiste n’attendait qu’une occasion pour contaminer les gens de son intelligente musique métissée : Pop Montréal sera la rampe de lancement de ce disque sorti à l’aube de la pandémie. Kerns Olibrice, alias Fwonte, fait partie de la cohorte d’invités du festival et il en est bien heureux.
« Quand j’ai vu ce qui ce passait sur la planète, j’ai décidé de ne pas avoir trop d’attente envers le nouvel album. Les choses allaient se passer éventuellement… Je devais juste être patient. J’ai sorti mon album, comme c’était prévu. J’étais pas mal certain qu’il trouverait son chemin avec ou sans la pandémie. De toute façon, je ne m’attendais pas à ce que mon album produise une explosion mondiale. Malgré la crise, les gens intéressés à mon travail ont trouvé et entendu les nouveaux morceaux… D’ailleurs, ils ont écouté davantage ces chansons par rapport à celles de mes projets antérieurs. La majorité des gens ont affirmé que c’est mon meilleur album (rire). Tant mieux (rire). Je veux porter un autre regard sur la tradition; je veux amener la culture haïtienne plus loin, ailleurs; je veux éclairer autrement la musique de mon pays natal…»
Danser avec mes démons, pour une première fois
En raison de la crise provoquée par le coronavirus, l’album n’a jamais été présenté dans sa forme scénique.
«Ce sera la première fois que je vais partager mes nouvelles pièces devant public, en salle. Je n’ai jamais joué au Rialto, mais je connais bien l’endroit. J’y suis déjà allé pour assister à différents concerts. Pour mon spectacle, l’audience sera limitée à une trentaine de personnes. Je pense qu’elles seront debout, en autant qu’elles respectent les mesures sanitaires. Ce que je fais, c’est dansant. J’espère juste que les gens pourront bouger un peu! Je pense que l’espace sera suffisant pour qu’elles puissent s’amuser, malgré les restrictions. Normalement, dans mes shows, les gens bougent du début à la fin…
Afin de partager les chansons de l’album Danser avec mes démons, Fwonte sera accompagné de deux personnes sur scène : «Un DJ s’occupera des séquences, tandis qu’une autre sera chargée des percussions (des tambours haïtiens) et de la batterie. Je m’occuperai de la voix et de l’ambiance. Il est possible que je m’amuse quelques fois aux percussions. En fait, je vais m’adapter à cette foule particulière. Chose certaine, ce concert de trente minutes me permettra, en formule réduite, d’évaluer comment les gens réagissent à mes nouveaux morceaux, en salle…»
Éventuellement, Fwonte aimerait bien proposer un spectacle dans une formule à grand déploiement, qui serait idéale pour certains festivals.
«Pour célébrer le dixième anniversaire de mon arrivée à Montréal, j’ai travaillé sur un concept de méga show incluant des danseurs d’afrobeat et plusieurs musiciens (dont l’ajout d’un guitariste électrique, d’un claviériste). J’ai aussi demandé de l’aide auprès de certains metteurs en scène. À cause de la COVID-19, j’ai toutefois mis ce projet en pause. Ça viendra…»
Le plus récent travail musical de Fwonte, à la fois sombre et joyeux, est fait dans le respect de la tradition haïtienne, certes, mais il est insufflé d’une bonne dose d’avant-gardisme qui permettra à la plupart des spectateurs de trouver leur compte durant la performance prévue dans le cadre du festival Pop Montréal. Du moins, on l’espère. Mieux, on y croit.
Fwonte, au Clubhouse Pop (le Rialto) – vendredi 25 septembre, à 18 h.