Astronaute : 42 minutes dans l’espace… de Fredz

Entrevue réalisée par Jacob Langlois-Pelletier
Genres et styles : hip-hop / rap keb

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Sous étiquette E.47 Records, le rappeur Fredz sortira son deuxième album Astronaute, le 11 mars prochain. 

Fredz a commencé son aventure dans la musique en tant que beatmaker. Plus tard, il se lance dans l’écriture et s’enregistre sur ses propres productions. « J’ai débuté avec les moyens du bord », indique-t-il, sourire aux lèvres. Depuis, il connaît une ascension fulgurante dans le monde du rap. Né sur la Rive-Sud de Montréal, le jeune homme de 19 ans s’inspire d’artistes d’ici et d’ailleurs comme Koriass, Nekfeu, Roméo Elvis et le défunt Karim Ouellet. 

Non seulement il connaît du succès auprès des siens, mais il en connaît aussi outre-mer. Depuis sa sortie en septembre dernier, sa chanson À ce qu’il paraît cumule près de trois millions d’écoutes. Quelques jours avant le lancement de l’album, il était à Paris pour en promouvoir la sortie. Il est présentement en tournée à travers le Québec et sera sur scène au festival Osheaga cet été. 

Dans son deuxième album, Fredz souhaite démontrer qu’il est rêveur. Astronaute comprend 16 titres, dont sa dernière sortie 3 accords. C’est un amalgame de sonorités québécoises, françaises et américaines. C’est parfois rap, c’est parfois pop, mais chose certaine ça fonctionne à merveille. Avec ce projet, Fredz envoie un message clair : il souhaite être plus qu’une étoile filante sur la scène du rap. 

Pour en savoir plus sur son deuxième album et sa carrière, Pan M 360 s’est entretenu avec lui. 

PAN M 360 : Est-ce qu’il y a une histoire centrale au sein de ton album?

FREDZ : Dans Astronaute, il n’y a pas nécessairement d’histoire. Il y a plus une émotion récurrente et une certaine cohérence. L’amour et la réussite personnelle sont des thèmes que j’aborde dans presque toutes les chansons. C’est vraiment important pour moi d’avoir un certain fil conducteur dans mes albums. L’album a été réalisé pendant une certaine période de ma vie. C’est comme si on a figé un moment dans le temps et on l’a transformé en un album. Toutes les chansons ont été produites et mixées par le même réalisateur. De plus, j’ai rédigé toutes les paroles. Être seulement deux personnes à travailler sur l’album, ça aide à atteindre cette cohérence. 

PAN M 360 : Comment ce projet est-il né?

FREDZ :  C’est vraiment un pur hasard, je ne me suis jamais vraiment dit que je commençais à faire un album. Après mon premier album, j’enregistrais des chansons comme à l’habitude. Un jour, j’ai réalisé que j’avais six ou sept morceaux que j’aimais et qui avaient un lien. J’ai décidé de continuer à exploiter cette direction pour tenter d’en faire un album. Un an et demi et de multiples versions plus tard, on y est. 

PAN M 360 : La chanson Écart Type est une collaboration avec l’artiste français Kemmler. Comment êtes-vous entrés en contact?

FREDZ : Ce n’est vraiment pas compliqué. Je lui ai écrit via Instagram en lui disant que j’aimais sa musique et que j’aimerais faire un morceau avec lui. Il a tout de suite accepté. La collaboration s’est faite entièrement à distance, car il habite à Marseille et la collaboration s’est faite en temps de pandémie. 

PAN M 360 : Il a quelque temps, tu as publié sur TikTok une courte vidéo de Bigflo & Oli qui chantait ta chanson À ce qu’il paraît. Quelle est l’histoire derrière cette vidéo?

FREDZ : Bigflo & Oli aiment bien ma musique. Ils m’ont écrit à de multiples reprises pour me donner des conseils et m’encourager. C’est Oli qui m’a contacté le plus. Ce sont pendant ces échanges de messages qu’ils m’ont envoyé la fameuse vidéo d’eux en train de s’ambiancer sur un de mes sons. Ça m’a vraiment fait chaud au cœur de pouvoir compter sur leur appui.  

PAN M 360 : Dans le morceau Si ça ne marche pas, tu parles d’éducation. Est-ce important pour toi de terminer tes études, même si tu as du succès?

FREDZ : C’est extrêmement important pour moi de ne pas lâcher l’école et de terminer mon parcours scolaire. C’est ce que je compte faire à moins d’un succès planétaire, mais ça m’étonnerait grandement. Au-delà de l’aspect éducatif, l’école c’est ce qui me permet de garder les pieds sur terre. J’ai besoin de rencontrer des gens et de discuter. Si je reste enfermé dans mon studio, je n’aurai plus rien à raconter et plus aucune émotion à véhiculer dans mes textes.

PAN M 360 : Quel morceau de l’album a été le plus difficile à compléter? 

FREDZ : Il y en a plusieurs qui ont été difficiles à terminer, ça ne se passe pas toujours comme prévu. Journal de bord a été particulièrement ardu à faire. L’idée de la pièce venait d’un freestyle que j’avais réalisé et publié sur mes réseaux sociaux. Évidemment, la partie que j’avais déjà écrite n’était pas assez longue pour en faire une chanson, je devais prolonger le tout. C’était vraiment compliqué, car quand tu reprends l’écriture d’un texte des mois plus tard, tu dois trouver un moyen de te replonger dans ta pensée à ce moment précis. Ainsi, tu te retrouves à écouter sans cesse les mêmes 20 secondes que tu avais déjà enregistrées pour essayer de comprendre ce que tu voulais dire et exprimer à travers ce freestyle. Ça m’a pris énormément de temps, mais j’ai fini par réussir. 

PAN M 360 : Quel sujet la chanson Guitar Héro aborde-t-elle?

FREDZ : Guitar Héro, c’est un titre très réconfortant. C’est une des premières chansons que j’ai écrites pour l’album. Ça parle d’un gars qui vient de se séparer. Je ne parle pas de moi dans cette chanson, je ne sortais pas d’une relation au moment de l’écriture. Je parle de ces jours lorsque, au réveil , tu sais déjà que ça ne sera pas ta journée. Ces jours où tu es triste et que tu as envie d’être triste. Guitar Héro, c’est lorsqu’on accepte d’être triste, qu’on écoute des vieilles cassettes et qu’en l’occurrence dans ma tête, on joue à Guitar Hero

PAN M 360 : Tu es énormément présent sur les réseaux sociaux. Comment tu te sens par rapport à cela?

FREDZ : C’est ce qui m’a permis de connaître le succès que j’ai aujourd’hui. Sans les réseaux sociaux, je serais sûrement inconnu. Par contre, c’est sûr que ça prend énormément de mon temps et que ça m’épuise. Je n’ai pas le choix d’être omniprésent sur les plateformes, j’ai entièrement le contrôle sur ce que je publie. C’est certain que ma maison de disques pourrait le faire pour moi. Des artistes comme Vincent Vallières et Louis-Jean Cormier ne publient pas aussi souvent que moi. Par contre, moi ça me permet de rejoindre mon public plus facilement. C’est un peu une phobie pour moi de laisser ma maison de disques et gérer mes réseaux sociaux, parce que je ne veux pas que mes comptes deviennent trop commerciaux et que les publications projettent une image de moi que je ne suis pas. 

PAN M 360 : Au début de ta carrière, tu réalisais tes propres productions musicales et clips musicaux. Est-ce que ça te manque de tout faire toi-même? 

FREDZ : Oui, c’est certain que ça me manque. Par contre, ça serait presque impossible de tout faire en étant un étudiant à temps plein à l’université. J’ai dû faire un choix et j’ai décidé de me concentrer sur l’écriture. Maintenant qu’on est deux à travailler sur ma musique, ça me permet d’avoir du recul face à ma musique et d’avoir l’opinion de quelqu’un lorsque je crée. 

PAN M 360 : Quelle est ta coupe Stanley dans la musique?


FREDZ : Ça serait d’avoir un disque d’or. Ça serait un énorme accomplissement pour moi. Dans ma carrière, j’aimerais aussi remplir de grandes salles de spectacles. Sur une note plus réaliste, j’aimerais tout simplement continuer d’avoir du succès dans ma carrière musicale. Je me suis déjà rendu plus loin que je pensais, je crois que je l’ai déjà gagnée ma coupe Stanley.

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