baroque / classique occidental

Violons du Roy |  Jeux célestes pour un Bach cérémoniel

par Mona Boulay

Samedi le 3 mai a vu être performé le premier concert des Violons du Roy au Monastère des Augustines depuis la pandémie de COVID-19. Un retour remarqué en ces lieux somptueux, accordé autour de la musique de Bach.

Nous sommes avisés avant le début de concert : celui-ci se voudra proche d’une cérémonie, les applaudissements doivent être réservés pour la fin de la dernière pièce de programme. Ceci étant dit, petit hic, le dernier morceau inscrit sur ce dernier n’est pas le bon, ce qui causera des applaudissements au mauvais endroit, sous les regards gênés des musicien·ne·s.

Le concert s’ouvre sur trois extraits de L’Art de la fugue, BWV 1080 de Bach, le premier en formation complète orchestrale au centre de la pièce, et les deux suivants en trios. En groupe, on est marqué par un superbe effet de tension suspendue avant la section finale de l’extrait, tandis qu’en trio se révèlent les sons purs des musicien·ne·s, usant de vibrato avec parcimonie pour les rendre encore plus poignants.

S’en suivent alors deux pièces en solo : la première, « Allemande », extraite de la Partita pour violon nº2 en ré mineur,est interprétée au violon par Angélique Duguay, dans les hauteurs du jubé de la chapelle. L’ensemble est bien exécuté. La deuxième pièce est le « Prélude » extrait de la Suite pour violoncelle nº1, interprété pour l’occasion à l’alto par Jean-Louis Blouin, cette fois-ci de retour au centre du bâtiment. Son jeu riche en nuance et en vitalité nous laisse une agréable sensation de beauté en bouche.

Par la suite, le concert se déroule avec deux extraits de concertos de Vivaldi, dont le premier se distingue par un superbe accompagnement en lourés délicats de l’ensemble sur un solo de Katya Poplyansky au violon. Le deuxième extrait a quant à lui présenté des unissons d’ensemble d’une grande qualité, avec des envolées encore une fois très vivantes de Jean-Louis Blouin à l’alto.

Après ces retours en formation complète, les solistes sont de retour pour trois extraits de Bach. Raphaël Dubé nous interprète au violoncelle le « Prélude » extrait de la Suite pour violoncelle nº3 en do majeur, superbement joué, visage tendu vers le plafond, dynamique : une véritable effusion de joie. On poursuit avec l’« Adagio » de la Sonate pour violon nº3 en do majeur, interprété par Katya Poplyansky, une pièce avec des couleurs plus atypiques, notamment des débuts de valeur longue en appogiatures arpégées très rapides, rendues avec toute la subtilité de la musicienne. Enfin, c’est aussi au violon que Pascale Gagnon nous présente l’« Allegro », extrait de la Sonate pour violon nº2, dans un jeu riche et virtuose, dont les questions-réponses internes avec elle-même sont parfaitement rendues.

Approchant tranquillement son terme, le concert se poursuit avec le célébrissime Canon en  majeur de Pachelbel, avec de beaux échanges de motifs entre les pupitres, avant de se terminer sur l’« Air » extrait de la Suite pour orchestre nº3 en ré majeur de Bach, lui aussi très connu. S’il est à mon goût toujours risqué de reprendre ces mélodies (peut-être trop ?) éprouvées du public, la performance est réussie, le jeu de tension et des résolutions est maîtrisé. 

Le concert, d’une durée de 60 minutes, dans ce lieu magnifique, a offert des airs célestes, dont le public a semblé conquis.

crédit photo : Monastère des Augustines

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