Un 18 août à la Virée classique : programmation, causeries, expositions, Schumann, Stravinsky, Mendelssohn et plus encore!

par Rédaction PAN M 360

L’équipe de PAN M 360 est très présente à la Virée classique, présentée par l’OSM. Nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 20 août.

Virée classique 2023 : une programmation remplie de surprises et de découvertes!

La Virée classique en est cette année à sa 10e édition. La programmation propose d’ouvrir un espace où l’on raconte des histoires et où l’on fait des rencontres inattendues et inusitées. Les responsables de la programmation, Marianne Perron et Ronald Vermeulen, ont offert un tour d’horizon des événements offerts en salle et gratuitement. Ils nous ont promis une virée (en fait, un marathon) diversifiée et excellente du début à la fin, mais signalent tout de même quelques événements incontournables : les prestations du quintette Obiora, Carmina Burana dirigé par Rafael Payare, les Vêpres de la Vierge de Monteverdi et la création canadienne du concerto pour trompette de Wynton Marsalis.

Cette édition de la Virée classique, une célébration urbaine et accessible de la musique classique, propose également des incursions dans la musique dite classique provenant du monde entier. Citons en particulier la série autour du gamelan, ou les prestations du groupe Oktoecho. Une place de choix est également réservée à la pratique musicale en amateur. En effet plusieurs ensembles de jeunes et de musiciens non professionnels prendront la scène tout au long de la fin de semaine.

Ces trois jours s’annoncent pleins de (re)découvertes et de merveilleux moments de musique!

Elena Mandolini

Des installations qui amènent l’orchestre à vous!

La Virée classique n’est pas seulement des concerts en salle ou sur la scène. C’est l’entièreté de la Place des Arts qui prend vie, animée par l’amour de la musique classique d’ici et d’ailleurs! Ce vivarium culturel est entretenu par un fil de concerts presque inarrêtable du vendredi soir au dimanche après-midi, mais aussi par des activités qui parsèment l’espace.

Le Salon urbain, en face de la Maison symphonique, et le lieu de résidence d’une exposition fort intéressante qui fait un retour pour l’édition 2023 de la Virée. « Les instruments sortent de l’orchestre » est l’occasion d’en apprendre plus sur l’instrumentation d’un orchestre symphonique. Les kiosques sont animés par des experts, appartenant à des ateliers spécialisés, qui sont en mesure d’éduquer les visiteurs sur les particularités des familles d’instruments. On note un bel éventail de vents et une bonne démonstration du processus de fabrication des violons, un plus d’un amusant assortiment de percussions. Les orgues Casavant Frères, soulignent quant à eux le prochain 10e anniversaire de l’orgue Pierre-Béique de la Maison Symphonique.

Une autre installation à noter est sa section consacrée aux expériences de réalité virtuelle, à l’Espace Sainte-Catherine juste à gauche de l’entrée de la Place des Arts. Deux expériences sont disponibles : Partitura, où vous incarnez un chef d’orchestre, et Innere Musik qui vous transporte au cœur de l’orgue de la Maison symphonique. Tout le monde semble y trouver son plaisir, autant les enfants que les adultes.

Alexis Ruel

Virée classique 2023 : Derrière la caméra avec la musique de film

Pour les passionné.e.s ou simples curieux-curieuses de l’aspect musical du 7e art avait lieu hier une sympathique conférence sur les secrets (bien ou moins bien gardés) de la musique de film. Animée par Marie-Claude Codsi, elle-même compositrice et doctorante sur le sujet, les quelque 45 minutes de la conférence en ont appris un peu plus sur le royaume musical des Korngold, Herrmann (malheureusement absent des exemples de l’animatrice), Williams, Zimmer et consorts. L’espace OSM, situé juste à côté de l’entrée de la Maison symphonique, était rempli par un public attentif. L’animatrice a fait un tour d’horizon assez succinct de l’histoire du médium. Ça aurait mérité d’être plus complet, tellement l’évolution de ce genre musical est riche en détails, mais Mme Codsi a su utiliser le peu de temps qui lui était imparti en fournissant d’intéressantes anecdotes et même le partage d’un recueil dont j’ignorais l’existence : un gros livre datant d’un siècle (en vérité, une copie, mais tout de même…) dans lequel des dizaines de partitions étaient répertoriées selon ambiances, émotions ou situations scéniques (poursuite, chute, avion, nuit, etc.). Ce recueil était utilisé par les musiciens qui agrémentaient les séances de projection des premiers films muets! Fascinant! Le public a eu la rare occasion de voir également un exemple de scène de film iconique (ici, la finale de Star Wars Épisode IV) SANS sa musique. Ayoye. Pour plusieurs, ce fut une révélation de l’importance de cette dimension de l’art cinématographique. Quelques notions de Mickey-Mousing, de Temp Tracks, de Punch and Streamer ont complété un cours 101 de la musique de film qui a su montrer aux spectateurs que cette musique, après plus d’un siècle d’existence, a beaucoup de substance et mérite qu’on la respecte.

Frédéric Cardin

Vols d’oiseaux mélancoliques et lyrisme romantique avec Noémie Raymond-Friset et Zhenni-Li Cohen

Des oiseaux ont fait leur nid à l’Espace culturel Georges-Émile Lapalme de la Place-des-Arts. C’est en effet sur cette thématique centrée autour du chant des oiseaux que la violoncelliste Noémie Raymond-Friset accompagnée par la pianiste Zhenn-Li Cohen on introduit la première partie de ce concert de tout au plus une heure préfigurant la Sonate pour violoncelle et piano de Rachmaninov. En ouverture, les deux musiciennes ont interprété Le Cygne de Saint-Saëns dans une énergie langoureuse énergique et aérienne. Avec des lignes mélodiques et une harmonie similaire, quoique plus dramatique elles ont enchaîné avec Le Cygne noir de Villa-Lobos avant de conclure la première partie de ce concert par Le chant des oiseaux de Pablo Casals, un arrangement d’une chanson folklorique catalane : un berceuse empreinte de nostalgie.Pièce de résistance de la performance, la Sonate de Rachmaninov, contemporaine de son célèbre concerto pour piano, a été composée, comme l’a présenté Noémie Raymond-Friset, suite à une dépression suivant l’accueil désastreux qu’avait reçu sa première symphonie. La tristesse, la colère, la joie, toutes ces émotions brutes ont été mises dans la partition par le compositeur et ont été traduite avec justesse par le duo de musiciennes par un touché rigoureux et souple au piano et les lignes expressives et énergiques au violoncelle. Il nous faut saluer la concentration de Noémie Raymond-Fiset dans un cadre de prestation moins formel que celui des salles de concert où l’aspect ouvert de la scène offre son de légère distraction avec les bruits environnants. Par moment le cadre rendait ardue l’appréciation du caractère de la pièce et nous avons senti que les interprètes ont dû s’ajuster à quelques reprises au niveau du volume. Ces détails mineurs mis de côté, la belle performance de Noémie Raymond-Friset et Zhenn-Li Cohen aura attiré le regard et les oreilles d’une centaine de passants.

Alexandre Villemaire

Incursion musicale dans le monde des mots

Crédit photo : Laurence Labat

Musique et littérature vont main dans la main, et parfois plus souvent qu’on le pense. C’est ce que nous fait remarquer dans son club d’écoute Katerine Verebely, animatrice et chroniqueuse culturelle à la radio de Radio-Canada. Puisque deux autres séances de ce club d’écoute auront lieu au courant de la fin de semaine, nous ne vendrons pas la mèche à nos lecteurs qui désirent y participer prochainement. Nous dirons simplement ceci : on fait de belles découvertes musicales à ce club d’écoute! On y découvre, par l’évidente passion de Katerine Verebely pour le sujet, des perles rares et des secrets bien gardés du répertoire classique, d’hier à aujourd’hui. La littérature est également à l’honneur. On (ré)apprend, mine de rien, des poèmes, des histoires, et des formes littéraires.

Comme le dit si bien l’animatrice, les liens entre musique et littérature sont comme un fil que l’on peut tirer à l’infini, sans jamais l’épuiser. Allez découvrir cette richesse à la Virée classique!

Elena Mandolini

Les Petits chanteurs du Mont-Royal nous emmènent en voyage!

Un cortège d’environ quarante jeunes, allant de huit à dix-sept ans, ont offerts aux spectateurs de l’Esplanade Tranquille vendredi soir une expérience tout à fait remarquable. C’est dans une unité et une cohésion hors du commun que les Petits chanteurs du Mont-Royal, un programme éducatif pour les jeunes offrant une formation musicale avancée à des jeunes de tous les horizons, ont exploré le répertoire de chorale sud-américain, faisant écho à leur tournée là-bas plus tôt cette année.

On remarque tout de suite leur expérience liturgique, notamment à travers la précision des lignes mélodiques et par la polyphonie complexe présente dans de nombreuses œuvres. Les plus jeunes se partageaient les lignes de soprano et d’alto, tandis que les plus âgés remplissaient les lignes de ténor. À travers le répertoire majoritairement religieux, on retrouve certains airs populaires repris à merveille, avec certaines surprises amusantes telles que l’imitation d’instruments, accompagnée de la gestuelle mimée!

Le volume relativement bas des voix a eu pour effet de créer une atmosphère de contemplation pour un public assez varié, allant des jeunes familles aux oreilles plus chevronnées. Il est sûr que le public dans son ensemble a apprécié ces voix si angéliques qui ont plus d’une fois impressionné, voire frissonné!

Alexis Ruel

5ilience : Un quintette à vent contre le vent

Premier quintette à anche au Québec, l’ensemble 5ilience a inauguré sa participation à la Virée classique en présentant un répertoire moderne et contemporain… dans le vent ! Si on n’avait en effet pu craindre que la pluie vienne jouer les trouble-fête pour cette première journée de la programmation gratuite extérieure de la Virée, il n’en fut rien lors de notre passage sur Sainte-Catherine à 19h. C’est plutôt de vilaines bourrasques qui sont venues se mêler de la partie, occasionnant quelques gênes à l’amplification des instruments et à la logistique sur scène. Chapeau d’ailleurs à Léanne Teran-Paul (hautbois) et Mary Chalk (basson) qui ont été solides malgré le fait que leurs partitions ont été quelque peu importunées, malgré les attaches qui avaient été fixées à leurs lutrins ! Nonobstant cette bise intempestive, les musiciens de 5ilience ont présenté avec conviction et aplomb cinq œuvres offrant un panorama diversifié de la palette timbrale que l’ensemble peut offrir.Présenter de la musique de création, bien souvent contemporaine dans un une programmation gratuite relève d’une certaine audace et l’ensemble à su construire un programme à la fois accessible avec des pièces comme Danses galactiques (2022) de Simon Bourget avec son langage proche de la musique de film ou « Le pin rouge » extrait du cycle Splinter (2014) de Marc Mellits et son caractère groovy qui venait contrebalancer des pièces plus pointues telles « Goat Rodeo » tiré de la suite Refraction (2015) de David Biedenbender que la clarinettiste Mariane Pellerin a décrit comme « un mélange de funk, de dubstep et de pointillisme musical ». Ses interventions et celles de Thomas Gauthier-Lang, saxophoniste et directeur artistique du groupe, étaient d’ailleurs fort pertinentes et ludiques pour présenter les diverses pièces. Assurément, un ensemble à surveiller dans le paysage musical québécois. 

Alexandre Villemaire

Contrastes et lumière à la Maison symphonique

Crédti photo : Antoine Saito

Le premier concert de la Virée 2023 donné à la Maison symphonique, Conte de fées et poésie mozartienne, présentait deux œuvres stylistiquement contrastées dont le raffinement orchestral a mis de l’avant toute la splendeur acoustique et sonore de la salle montréalaise. En entrée, Fairytale Poem, un poème symphonique de la Russe Sofia Goubaïdoulina, qui marie des textures frémissantes à des éclats scintillants et des contrastes dynamiques qui vont de murmures à peine perceptibles (la nuance 18 pianissimos existe-t-elle?) à des fortissimos épanchés qui demeurent, quant à eux, raisonnables, mais tout de même impressionnants. La Maison symphonique a été faite pour ce genre de musique : on entend tout, tout, tout. Et c’est envoûtant. La musique de Goubaïdoulina a ravi le public avec ses jeux prismatiques sur la lumière et surtout ses lignes florissantes de bois (une spécialité de la compositrice née en 1931). 

Le plat principal était d’un tout autre ordre stylistique : le solaire Concerto pour piano no 25, K 503, en Do majeur de Mozart. Le pianiste Jeremy Denk est arrivé sur scène en sautillant, l’air sincèrement heureux d’être là. Tant mieux. Si les premières mesures ont paru manquer un brin de la clarté et révéler un ou deux passages digitaux pâteux, le soleil inhérent à cette oeuvre a repris sa domination à partir du motif de quatre notes échangé entre le soliste et l’orchestre, un motif, le détail vaut la peine d’être connu, qui selon certains anticipe celui de la 5e symphonie de Beethoven. À partir de là, on était en terrain dégagé. L’andante central, empreint de solennité, créait une scène d’astre solaire se révélant graduellement et offrant la perspective d’un avenir rempli de promesses. L’Allegretto final consacrait cette vision optimiste et nous a entraîné dans une moisson rayonnante où les fruits des promesses précédentes pouvaient être entièrement recueillis. Denk a joué avec allégresse et spontanéité, caractères auxquels un OSM attentif et un Rafael Payare complice ont ajouté leur participation techniquement appliquée. 

Frédéric Cardin

Récits dramatiques et musique captivante

Une partie du charme de La Virée classique est que les programmes sont courts et agréables, mais ce soir, j’aurais aimé que le spectacle continue. Ce fut une soirée de musique de chambre vraiment enchanteresse au Piano Nobile grâce à la remarquable musicalité d’Olivier Thouin, Todd Cope et François Zeitouni, respectivement au violon, à la clarinette et au piano. Ensemble, ils ont navigué dans un répertoire captivant, tissant ensemble les riches récits de Milhaud, Stravinsky et Srul Irving Glick.

Avec son attitude chaleureuse, Olivier Thouin a expliqué les pièces choisies et nous a donné une idée de ce qu’il faut écouter dans chaque mouvement. Le répertoire était très accessible et le groupe a bien fait de faire ressortir les aspects ludiques et folkloriques des compositions de Milhaud et de Stravinsky, tout en mettant en valeur leurs prouesses virtuoses, parfois diaboliques. Le clou de la soirée était bien sûr L’Histoire du Soldat de Stravinky. Cette histoire intemporelle du marché faustien d’un soldat a pris vie de manière si vivante que les acteurs auraient peut-être été superflus. La seule frustration était que chaque mouvement se terminait si dramatiquement qu’il était difficile de contenir nos applaudissements. Le vibrant The Klezmer’s Wedding de Glick a vu Todd Cope occuper l’avant-plan. L’ambiance était dramatique et très festive, un peu comme un mariage, et c’était un hommage approprié à une icône canadienne de la musique classique.

Varun Swarup

Un concert pour les Mémoires : OktoEcho au Théâtre Maisonneuve

Crédit photo : Antoine Saito

Un ensemble aux multiples influences et sources d’inspiration, OktoEcho est passée maître dans l’art de surprendre, d’émouvoir, et d’enchanter les publics. Dès l’entrée en salle, on sentait la touche particulière de la musique qui allait être jouée. Le public était sur la scène, presque en cercle autour des musiciens, ce qui entretenait une atmosphère quasi intime, éliminant les barrières classiques du concert entre scène et public. L’ensemble, composé d’un kanun (un instrument à corde pincée turc), d’un kamânche (un instrument lancinant d’origine iranienne, proche du violon), d’un oud (origine de la guitare), de deux percussionnistes et d’une section de cordes (violons, altos, violoncelles et contrebasse), était dirigé par Katia-Makdissi-Warren, la directrice artistique et la fondatrice d’OktoEcho. À cet orchestre s’ajoutait deux chanteuses de gorge inuites.

Le concert était d’une précision époustouflante. Tout semblait parfait. Les sonorités, les timbres et les modes utilisés transportaient le public à travers les contrées du Moyen-Orient. Les rythmes contribuent également à cette impression. On alterne entre le « groove » entraînant et le mantra méditatif, souvent au sein de la même pièce. L’influence de la musique arabique et du Moyen-Orient domine dans cette configuration de l’ensemble. On ressent également l’influence jazz dans certaines pièces, tant dans l’harmonique que la structure. On assiste également à un mélange des origines. À plusieurs moments, les instruments semblent s’imiter les uns les autres. Ce mélange vient brouiller les cartes et on retrouve à la place une unité fascinante.

L’aspect le plus captivant du spectacle reste néanmoins la place que les chants de gorge inuit occupent dans l’orchestre et la partition. Leur incorporation dans la musique de l’ensemble est faite dans un respect apparent qui se manifeste dans l’authenticités des contextes. Pour donner un exemple, une œuvre est consacrée entièrement à l’aspect fondamentalement ludique des chants de gorges. Les deux chanteuses et les percussionnistes jouent ensemble, s’imitent, se répondent, s’échangent et se rencontrent pour un court instant, qui se termine en un fou rire si attachant. La troisième œuvre présentée, consacrée au chant, reste la plus prenante du concert, démontrant toute la virtuosité des chanteuses et de l’orchestre autour d’elles. Un concert marquant!

Alexis Ruel

La musique des Schumann à l’honneur

La scène de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts a été transformée en petite salle intime pour accommoder un court récital de musique de chambre. Des gradins avaient été installés sur la scène pour l’occasion. Charles Richard-Hamelin au piano, Bomsori au violon et Dominique Beauséjour-Ostiguy ont interprété Trois romances pour violon et piano et le Trio pour piano et cordes no. 3, de Clara et Robert Schumann, respectivement. Le public est transporté vers 1850, alors que Robert est de plus en plus malade et que Clara met fin à sa carrière de compositrice. Malgré cette prémisse tragique, il y a beaucoup de lumière, de tendresse et de vie dans les pièces au programme.

L’acoustique n’était malheureusement pas optimale, faisant en sorte que les sons étaient quelque peu étouffés. Les nuances n’étaient pas perdues pour autant : les passages les plus doux et les pizzicati les plus subtils atteignaient tout de même les oreilles du public. Les pièces interprétées sont déjà bien connues, mais l’interprétation qu’en ont fait les trois musiciens était si époustouflante et sensible qu’on les écoutait comme si c’était la première fois. Les Romances et le Trio sont des pièces complexes musicalement, et les interprètes ont su illustrer tous les changements de ton, toute l’énergie et toutes les couleurs que recèlent ces œuvres. Les musiciens ont un talent exceptionnel, et les écouter est particulièrement captivant.

Elena Mandolini

Un éclatant Payare accompagne un Alstaedt introspectif 

Crédit photo : Antoine Saito

C’est une Maison symphonique pratiquement remplie qu’avait devait lui Rafael Payare pour diriger les Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski avec le violoncelliste Nicolas Alstaedt  et la Symphonie no 4 « Italienne » de Mendelssohn. Et ce, quelques heures à peine après avoir dirigé un concert avec le pianiste Francesco Piemontesi.

Pour les Variations sur un thème rococo, le soliste invité Nicolas Alstaedt a livré une performance d’une grande virtuosité et d’une grande vélocité, donnant à chacune des sept variations un caractère différent et nuancé. Là où nous avons été décontenancés – hormis les quelques sonneries de cellulaires qui se sont fait entendre -, c’est dans la profonde intériorité du jeu d’Alstaedt. Quand il joue, ce dernier entre dans un monde qui est le sien où il respire et exulte physiquement la musique : c’est une qualité en soi, à condition d’en garder le contrôle. Nous avons en effet eu l’impression à un moment donné que le soliste avait oublié qu’il y a avait un orchestre avec lui.

En contraste avec le lyrisme de Tchaïkovski s’en est suivi une symphonie de Mendelssohn tout à fait éclatante où Payare a su donner vie aux caractères et aux images de l’Italie que le compositeur a peinte dans sa musique. Le soleil de Toscane, la jovialité et la bonne humeur des Italiens et leur grande foi religieuse, les festivités de village, tous ces éléments étaient transposés sur scène par un Payare qui dansait presque sur le podium! Plus que la musique elle-même et la direction du chef vénézuélien, ce qui était beau à observer était le regard et le sourire des musiciens sur scène alors Payare prenait chacune des sections pour les entraîner dans l’histoire et dans son énergie : une énergie qui ne passe pas inaperçue et qui transparaît chez le public à en juger par le tonnerre d’applaudissements qui a suivi.

Alexandre Villemaire

Matthias Maute, flûtiste, directeur artistique, chef d’orchestre et fondateur de l’Ensemble Caprice, se produisait à l’Esplanade tranquille devant une foule attentive dans le cadre d’un concert à thème en formation réduite: flûtes et cordes anciennes, tambour sur cadre et derbouka. On sentait clairement l’influence orientale sur la musique européenne à l’époque de la Renaissance, alors que l’Europe devenait le centre de la création musicale, c’était l’occasion de se plonger dans ce métissage d’une époque lointaine, métissage parfaitement maîtrisé au plus grand plaisir des mélomanes présents et attentifs pour la plupart.

Alain Brunet

Pour la programmation en salle, c’est ICI.

Pour la programmation gratuite, c’est ICI.

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