électronique / immersif

MUTEK 2024 | Riccardo Giovenitto reprogramme la Renaissance

par Salima Bouaraour

Polyphonie madrigale. Grâce numérique. Profanité post-moderne. L’artiste scientifique italien, Riccardo Giovenitto, reprogramme la Renaissance artificiellement et avec une intelligence remarquable.

Lorsque la science, la physique, l’art et l’électronique se rejoignent, le résultat est phénoménal de beauté. FEMINA trouve son inspiration dans la restructuration d’œuvres picturales féminines des XIV-XVI siècles associée à des sonorités tirées de chants profanes poétiques en langue vernaculaire. En corrélation, l’IA permet de générer le processus d’harmonisation et de symbiose de l’ensemble tel un puzzle orchestré en temps réel.
Présentée pour la première fois au Festival Ars Electronica 2023 et à L.E.V. Matadero de Madrid, FEMINA était d’une splendeur et d’une candeur incomparables au Théâtre Maisonneuve samedi, dans le contexte de la série A/Vision. De plus, en 2010, Giovinetto a cofondé OZMOTIC, un duo mélangeant musique électronique et instrumentale, collaborant avec des ensembles philharmoniques et des artistes tels que Christian Fennesz et Murcof. L’ouverture de A/Visions 2 était mémorable!

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Riccardo Giovenitto IT – F E M I N A
Live A/V | Première nord-américaine

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électro-rock / électronique / industriel / techno minimale

MUTEK 2024 | Factory Floor, pas exactement dans le tapis

par Alain Brunet

Factory Floor : Gabriel Gurnsey et Nik Colk Void, auxquels s’ajoutait un percussionniste invité, étaient très attendus autour de minuit, samedi vers dimanche.

Signature DFA Records dans les années 2010, le groupe britannique s’était démarqué par ses alliages singuliers entre post-industriel, électronique, techno minimale, acid techno, acid house, expérimental, rock électronique. On comprendra que plusieurs nuitards présents au MTELUS étaient fans depuis cette époque, on se réjouissait de découvrir la nouvelle proposition fondée sur les percussions. Deux instrumentistes s’y consacraient pendant que l’autre pilotait l’attirail électronique. Alors? Pas grand-chose… pas exactement dans le tapis.

La pulsation rythmique a peu varié au cours de cette heure, c’est devenu longuet au bout d’une vingtaine de minutes. Figures rythmiques moyennes, construites autour d’un beat techno tout ce qu’il y a de binaire. Autour du rythme, rien d’exceptionnel non plus, motifs mélodico-harmoniques assez basiques. Ajoutons à cela le jeu de percussionnistes peu aguerris, qui manquait de fermeté – si on connaît le moindrement cette profession, ça saute aux oreilles.

Tout compte fait, ce flot trop continu et trop homogène est vite devenu redondant. Rien de mémorable compte tenu des attentes…

Factory floor UK
Live | Première mondiale

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électronique

MUTEK 2024 | Aïsha Devi, de plus en plus pop malgré les concepts lourds

par Alain Brunet

Suissesse d’origine népalaise, Aïsha Devi était de retour à MUTEK Montréal pour y présenter la matière de son nouvel album, Death is Home. La mise en valeur de sa voix puissante dans un corpus mélodique assez pop contraste avec la musculature électronique de son propos.

Plus précisément, les airs ici entonnés ce samedi 24 août à la SAT n’ont jamais le temps de s’échapper dans la pop, ils sont systématiquement rattrapés par de redoutables procédés synthétiques. On peut voir dans cette (somme toute) fausse opposition lourd/léger un lien de parenté avec des artistes tels Arca ou FKA twigs, descendants esthétiques de Björk très influents dans la pop culture malgré leurs approches innovantes.

Côté Aïsha Devi, la structure des pièces n’est pas forcément chansonnière mais s’en rapproche malgré la facture électronique et le radicalisme assumé de certaines productions. Imaginés de concert avec le metteur en scène Emmanuel Biard, ces paysages audiovisuels théâtralisés, mettant en scène la musicienne et performer, ajoutent à cette expérience vécue en temps réel. Assurément, Aïsha Devi et ses collègues impliqués dans cette production ont un sens aigu du rituel et c’est pourquoi l’auditoire de la principale intéressée pourrait croître considérablement avec le succès potentiel de ce spectacle et de l’album Death is Home , sorti il y a moins d’un an.

dark ambient / darkwave / électronique / industriel / metal

MUTEK 2024 | Amnesia Scanner & Freeka Tet, brutal et raffiné

par Alain Brunet

Dans le contexte de la série MTelus 1, c’était l’occasion de prendre cette méchante claque intitulée  STROBE.RIP, un concept  du tandem finlandais Amnesia Scanner et de l’artiste Freeka Tet. Pour quiconque s’intéresse aux sons rudes et violents de la nébuleuse numérique, la première heure du samedi 24 août est à retenir.

Au confluent de l’avant-métal, du rock indus, du dark ambient, du bruitisme électronique, du synth-punk et de la techno, cette rencontre frontale se produit sur scène dans une brume épaisse que traversent des éclairs de lumière et des images éparses et rarissimes. On n’y voit à peu près rien, on est maintenu dans le mystère visuel de ce qui s’active sur les planches. Il faut plutôt écouter, recevoir le son, contempler l’orage sans en demander davantage. On se posera des questions ensuite! Et nous voilà ensuite, il faut se dire que cette tempête extraordinaire est assortie d’une recherche intense de voix et sons traités, balancés virilement dans cette fosse aux félins de synthèse. Magnifique carnage! Ces paysages post-industriels sont fascinants et viscéraux, on prend énormément de plaisir à s’y laisser bousculer. Et puis en relever les détails conçus avec minutie et ornements finement ciselés.

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ambient / dark ambient / électronique / expérimental / contemporain

MUTEK 2024 | Tati au Miel… brûlante Reverie

par Alain Brunet

Au tournant de vendredi à samedi, la Satosphère, les Mutékien,ne,s ont passé une heure fascinante, tumultueuse, brutale et non moins nourrissante. Tati au Miel y présentait ce live set intitulé Reverie, l’invitation à des songes oscillant lentement entre félicité, sérénité, guérison et traumatisme, cauchemar, étrangeté, colère.

On l’a découvert.e en pleine pandémie, on ne peut que constater une fois de plus son indéniable talent à générer ces ambiances où le feu qui l’habite parvient à nous embraser. Au sein de ces drones incandescents et ces formes abstraites, les repères mélodiques et les constructions harmoniques sont extrêmement sommaires, lointaines évocations de soul et de folklore black pour ne citer que ces exemples.

La piste empruntée dans Reverie est linéaire d’entrée de jeu mais révèle des surprises souvent violentes, apparitions magiques, visites de spectres virtuels et autres guet-apens qui nous laisse sur nos talons du début à la fin de cette brillante prestation. Des images aux couleurs intenses, brasiers de lumière et de formes hirsutes émaillent le ciel de la Sato pendant que crépitent les matériaux sonores en fusion.

Apparemment hardcore, industriel, drone ou dark ambient, le monde sonore de Tati au miel s’avère plus vaste et plus complexe que cette nomenclature de référents. Ses interventions vocales et ses objets sonores animés devant nous étoffent son discours électronique, un discours fondé d’abord sur l’intuition et l’envie d’explorer.

L’artiste montréalais.e a ce talent brut de nous aspirer dans un monde audio-visuel captivant et conclure par une puissante accélération jungle/drum’n’bass. On y voit et entend ce qui brûle. Ce qui tranche. Ce qui pulvérise. Ce qui élève. Ce qui renaît de ses cendres.

Tati au Miel CA/QC – Reverie
Live A/V | Première mondiale

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afro-caribéen / afro-électro / afrobeats / électronique / house / jazz / néo-soul

MUTEK 2024 | Glowzicombo, le début d’une aventure palpitante

par Alain Brunet

La productrice G L O W Z I, la trompettiste Chudyanna Bazile et la bassiste Amaëlle Beuze constituent le Glowzicombo. Voilà, avons-nous observé vendredi à la SAT, une autre des émergences remarquables de la culture afro-montréalaise en cet été 2024, au-delà des brillantes recrues de Club Sagacité et Moonshine dont nous avons savouré l’inspiration en juillet.

Multidisciplinaire, la bientôt connue G L O W Z I repique des archives sonores et visuelles, créant un univers où les valeurs progressiste du féminisme noir et la création au féminin s’affirment sans complexes dans cet environnement immersif qu’elles ont aménagé pour les nuitards de la soirée Nocturne 4.

On s’y laisse porter par un flot sensuel de vibes néo-soul, hip-hop, ambient, dub, house, jazz, konpa, zouk, afrobeats, amapiano. Ces grooves sont les bases d’une exécution en trio, la basse et la trompette sont les compléments organiques de ces propositions électroniques. Des images triées sur le volet ainsi que des questions et réflexions d’ordre esthétique ou éthique sont projetées sur les murs. À propos!

L’exécution instrumentale est plutôt sommaire, la trompette doit s’en tenir à des lignes simples vu le niveau intermédiaire de l’interprète, pendant que la basse électrique s’applique à renforcer le groove mis au point par Glowzi. Mais ces limites des interprètes ne sont pas un frein, la force des idées et des émotions ressenties l’emportent sur ces considérations techniques dans le cas qui nous occupe. Super vibe !

Ces jeunes femmes sont allumées, inspirées, brillantes, et elles n’en sont qu’aux premiers balbutiements d’un projet qui pourrait marquer. Si , bien sûr, on met tous les efforts pour le rendre à pleine maturité au cours des années qui viennent.

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électronique / expérimental / contemporain / techno

MUTEK 2024 | Zoë McPherson, club music déconstruite

par Salima Bouaraour

Montréal était-elle prête pour Pitch Blender? Étions-nous suffisamment aguerri.es pour écouter de la techno contemporaine, de la deconstructed club music ? Assez équipé.e.s pour faire l’expérience d’une rave cybernétique?

À priori, Mutek a franchi le pas pour vous !

Depuis plusieurs années, la musique techno a évolué dans un spectre musical que l’on a encore du mal à nommer, spectre symbolisé par des artistes comme Blawan, Rhyw ou Peder Mannerfelt et bien d’autres encore. Lignes de basse méchantes. Rythmes syncopés à contretemps. Déconstruction des sons. Ricochets magnétiques. Fréquences filtrées. En Europe (Angleterre, Scandinavie, Allemagne), la scène regorge de génies, encore peu ou mal connu.es ici, où l’expérimentation et l’innovation musicale ne ont pas incompatibles avec la capacité à faire danser les gens.
Zoë Mc Pherson, artiste avant-gardiste multimédia franco-irlandais·e dynamique basé·e à Berlin, associe performance, design sonore, DJing et installation artistique pour créer des sons inhabituels. En s’alliant avec Alessandra Leone, motion designer, les deux créatrices ont offert au Métropolis un avant goût des nouvelles tendances en termes de techno. Cette rave cybernétique était transcendante et théâtrale. De longues sessions ancrées sur des basses puissantes et enveloppantes, des ricochets de kicks filtrés, des rythmes déconstruits à la touche punk hardcore ou parfois de dub accéléré. Majestueuse et monumentale, cette séance de transe a ouvert la porte, je l’espère, pour d’autres invitations dans la même gamme.

Zoë Mc Pherson & Alessandra Leone

FR/DE+IT/DE – Pitch Blender

Live A/V | Première nord-américaine

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électronique

MUTEK 2024 | Fred Everything, innover dans ce qui fait danser

par Salima Bouaraour

Frédéric Blais alias Fred Everything est un pilier de la scène musicale électronique de Montréal. Sa carrière, bâtie sur 25 ans, fête d’une pierre deux coups le Festival Mutek. Producteur, DJ et gérant de l’étiquette Lazy Days Recordings, Fred concocte toujours des live sets riches en émotion et parlant au plus grand nombre. Cette capacité rassembleuse, ne négligeant jamais l’innovation, est une prouesse technique et d’ingéniosité à offrir des sons raffinés et travaillés à l’écoute fluide. 

Pour le programme Nocturne 4 présenté à la SAt, la foule s’est régalée de ce grand classique: une musique électronique teintée de jazz, soul, downtempo, deep house. Son album intitulé Love, Care, Kindness & Hope , est sorti en mai dernier, nous avons pu assister à la présentation de sa matière en direct. 

Notre Montréalais fétiche a délivré une magnifique performance que les mutékien.ne.s ont tenté déjouer de leurs hanches. Tous les bras étaient levés pour célébrer les uns les autres dans un message d’amour et de sérénité.  Un live set planant et réconfortant. Vraiment.

Fred EverythingCA/QC Love, Care, Kindness & Hope 

Live︱Première mondiale 

crédit photo: Kinga Michalska

électronique / immersif

MUTEK 2024 | Synspecies, une œuvre absolument magnifique et édifiante

par Salima Bouaraour

Synspecies: sculpture cosmogonique envoûtante 

SYNSPECIESES+SL – ASBU 

Live A/V | Première Nord Américaine

La série A/Visions 1 s’est clôturée sur Synspecies, une œuvre absolument magnifique et édifiante. Un mythe cosmogonique à saveur de posthumanité, d’algorithme et de laser. Cette performance sculpturale sortie d’un autre univers fut une réussite absolue et divinatoire. 

Mutek a marqué l’histoire de l’électronique en développant sa marque de fabrique depuis 25 ans. Avec cette présentation, nous étions dans l’esprit Mutek plus que jamais. 

Symbiose et synchronisation parfaites entre un faisceau lumineux qui forgeait des visuels évolutifs et un habillage sonore puissant et dévastateur. C’est ainsi que le processus de la création de l’univers se met en exergue et naquit le prodige de la vie. Les murs tremblaient et des ombres d’un rouge infernal pénétraient nos âmes. 

Ce concert de musique abstraite algorithmique et de codage créatif par Elías Merino et Tadej Droljc était envoûtant et diabolique de beauté. Scénarisé par un puissant laser lumineux, l’univers prenait vie par le biais de formes géométriques, de spirales ou de lignes offrant des personnages aux apparences fantomatiques. 

Le slovène, Tadej, est habitué à fusionner son, image, lumière et sculpture, dont le travail a été récompensé par le Lumen Prize Student Award et la Dennis Smalley Scholarship. Ses œuvres ont été présentées dans des festivals prestigieux comme Ars Electronica, la Biennale NEMO de Paris et le Brighton Digital Festival. Et, l’espagnol, Elías explore la musique informatique abstraite algorithmique, les électroniques inhabituelles et les compositions instrumentales. 

Synspecies: une œuvre définitivement futuro-spéculative, cosmogonique et post-eugénique.

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électronique / immersif

MUTEK 2024 | Dans le « carré magique » de Palindrome Codex

par Salima Bouaraour

Que suggérait Palindrome codex dans le contexte du programme A/Vision 1? Le carré magique, un film généré par des codes IA où le “carré magique” prend toute son ampleur et son imagination.

Ces artistes hongkongais ont développé une œuvre musicale et visuelle en s’inspirant de références historiques, culturelles et scientifiques. Un voyage dans le temps au décor rétrofuturiste où se disséminaient des scènes urbaines, de grandes métropoles, des gratte-ciels, des tourbillons d’escaliers. La grande symbolique de l’horloge était au rendez-vous sur les images manifestant le voyage dans le temps. 

Les images étaient en synchronisation avec la performance sonore. Des nappes en continu. Des drums puissants. Des kicks percutants. De la caisse claire en écho.

La ligne directrice musicale était, semble-t-il, guidée par la lente progression où le climax était quasi absent. 

Prédominait plutôt le calme et la sérénité face à l’agitation et la force de l’univers.

Ce voyage spatio-temporel pouvait être considéré comme un moment de méditation sur notre existence et notre rapport aux temps. Cao Yuxi, artiste et codeur, et Lau Hiu Kong, compositeur et artiste sonore, ont ainsi offert une musique de chambre électronique assez novatrice en termes d’application des outils IA en revanche, plus classique en son. 

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MUTEK 2024 | Myriam Bleau & Nien Tzu Weng explorent la transhumanité

par Salima Bouaraour

Comment la transhumanité peut-elle devenir l’avenir de l’humain ? Est-il envisageable de réconcilier l’être humain et la machine? L’apocalypse post-technologique est-elle proche? Est-on en train de se faire surpasser par l’intelligence artificielle? 

Depuis l’existence de l’humanité, les humains ont constamment cherché à développer des outils pour faciliter leurs tâches quotidiennes, solutionner leurs problèmes, soigner leurs maladies ou augmenter leur confort. De Léonard de Vinci avec ses croquis de machines volantes annonçant le développement de l’aviation ou les automates de Badi al-Zaman Abu al-Izz Ismail ibn al-Razzaz al-Jazari, les individus imaginent des nouvelles technologiques en permanence comme si elles allaient leur épargner la mort. 

La Canadienne, Myriam Bleau, et la Taïwanaise, Nien Tzu Weng, ont créé vendredi une performance époustouflante en mêlant divers paramètres. L’originalité, les sensations extrasensorielles et le questionnement étaient au rendez-vous pour l’ouverture de la série A/Visions 1 présentée au Théâtre Maisonneuve. 

Sur la scène, un duo de chimères conversant sur les “estres de raison”. Un débat chaotique et orchestré sur limagination de l’esprit, de nos terreurs, de nos monstres, nos espérances et l’illusion du réel et de l’abstrait. Les personnages hybrides -corps humain et visage numérique- se déployaient sur la scène en corrélation avec des écrans LED géants où reflétaient des flash lumineux puissants et saccadés.

La composition musicale exprimait à souhait cette torpeur de ces êtres si fragiles et puissants sans omettre leur transformation progressive en entité fictionnelle. Ce script imaginaire se charpentait par coup successif de son modulaire glitch envahissant et pénétrant ainsi le Théâtre Maisonneuve de vrombissement terrifiant. 

La montréalaise est connue pour ses performances de musique électronique gestuelle, ses interfaces audiovisuelles, ses installations et ses dispositifs interactifs qui articulent son, lumière, mouvement et symboles.

Son acolyte, quant à elle, explore l’interaction entre le mouvement et le multimédia, oscille entre réalité et fantaisie. Reconnue internationalement, ses performances ont été présentées au Node Digital Festival, à la Biennale Némo, et à Ars Electronica, entre autres. Weng est cofondatrice du collectif Double Fantasy et participe à Le PARC chez Milieux, soutenue par le CCOV, et est artiste en résidence au Topological Media Lab, où elle poursuit ses recherches sur la présence et l’interactivité dans l’art interdisciplinaire contemporain. 

La compositrice, artiste numérique et performeuse, Myriam Bleau et l’artiste multimédia Nien-Tzu Weng ont réussi un travail de grande qualité grâce à leur dispositif sur scène. Alliant leur force respective, leur pièce post-théâtrale innovante et avant-gardiste a plus qu’ébloui le public de Mutek. 

Crédit photo: Bruno Destombes

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électronique / house / IDM

MUTEK 2024 | Octo Octa à fond la caisse

par Alain Brunet

Inscrite au programme Nocturne 3, Maya Bouldry-Morrison alias Octo Octa, est une productrice de house et DJ américaine basée à Brooklyn, New York, après avoir mené des études universitaires au New Hampshire. Musicalement, cette très douée transgenre vient de l’IDM, les classiques du répertoire Warp l’ont profondément marquée mais aussi de la jungle/drum’n’bass.

Après quelques années de recherche, Octo Octa est ensuite passée à la house pour ainsi sortir de l’ombre et faire le circuit international des clubs et festivals électroniques.

Assistée d’une collègue aux projections visuelles pour la plupart de très bon goût, soit Hailey Guzik de Memory Management Unit, Octo Octa aura offert jeudi un concert intense, pour employer un euphémisme. Certes housy mais émaillé de propositions personnelles sur fond de thématiques humanistes et émotionnelles, certes thérapeutiques. À l’évidence, elle sait faire monter les œufs en neige et nous balancer la meringue dans la face jusqu’à satiété.

La courbe d’intensité est parfaite, le public devient paroxystique après avoir été conquis, il applaudira chaleureusement le tandem sur scène au terme de cette généreuse prestation.

On dit d’Octo Octa qu’elle serait devenue une « figure centrale » de la scène house. Exagéré? En ce qui me concerne, non. Au terme de ce set excellent du programme Nocturne 3 à la SAT, l’acte de foi est instantané!

crédit photo: Vivien Gaumand

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