Les fans de Dirty Loops, Badbadnotgood, Snarky Puppy, Moon Hooch et autres Too Many Zooz, très populaires auprès des hip cats désireux de pousser plus loin l’expérience musicale et possiblement migrer vers le jazz, verrons en Louis Cole un incontournable.
Le public jazz pop du FIJM accueillait vendredi l’un de ses plus influents protagonistes. C’était donc la première et la dernière fois que ce batteur, claviériste, chanteur, performer de première classe, se produisait gratuitement au Studio TD. À son retour, on devra payer chèrement ses places dans un amphithéâtre beaucoup plus vaste.
Méchante créature!
Vous n’avez qu’à visionner nos modestes vidéos et vous comprendrez illico que le mec est tout un showman et qu’il dispose d’un engin très puissant, huilé au quart de tour.
Il s’amène seul sur scène, cause brièvement au public pendant qu’il procède à ses derniers réglages et puis… son big band se pointe. Deux choristes/solistes, un contre-ténor, des synthés, une basse électrique, une meute de cuivres, anches et bois. Toutes et tous sont vêtus de combinaisons affichant un squelette devant comme derrière, non sans rappeler le syncrétisme mexicain au Jour des morts.
Méchant paquet d’os!
Oui c’est de la pop, et c’en est de l’excellente.Dans le cas qui nous occupe, le funk et la soul ne dominent pas la proposition rythmique, Louis Cole et ses excellents collègues optent plutôt pour des beats jungle, drum’n’bass et footwork sur lesquels s’échafaude un discours orchestral à la fois rude et contemporain, ce qui contraste vachement avec le rythme propice à la danse. La pédale dans le tapis du début à la fin, le tout effectué dans une ambiance désinvolte qui n’exclut pas un humour décapant. Le tout est entrelardé de ballades croisant entre la soul/R&B et Broadway. Ces moments calmes ne dominent en rien la prestation, il faut plutôt y voir des pauses à ce feu roulant de groove, question de reprendre son souffle.
Voilà la rencontre parfaitement réussie entre jazz orchestral d’aujourd’hui et club culture électronique d’aujourd’hui. Voilà l’intégration parfaite de cette culture électro propice au plancher de danse et d’orchestrations contemporaines, ce qui mène Louis Cole et son big band à casser toutes les baraques sur son passage.