Au milieu de la trentaine, James Blake nourrit son aura en gardant le cap sur la créativité et l’innovation. Playing Robots Into Heaven, son 6e album paru en septembre et dont il a a joué 9 titres mardi soir, porte de nouveaux arrangements innovants et maintient un niveau élevé de qualité.
Sur la scène d’un Théâtre Olympia rempli à pleine capacité, l’auteur, compositeur, producteur et chanteur anglais disait avoir offert sa meilleure performance de l’actuelle tournée, on était tenté de faire acte de foi.
Assisté de ses amis d’adolescence, soit le guitariste, claviériste et producteur électro Rob McAndrews (qui assurait la première partie du concert) et le batteur Ben Assiter, James Blake offre une réelle plus-value à ses enregistrements. Ça n’a pas toujours été le cas, on a déjà observé des exécutions moins relevées depuis son émergence à la fin des années 2000.
Or, ces musiciens autodidactes ont pris du métier et acquis une grande cohésion en tant que groupe. Entourés de claviers vintage et de synthétiseurs modulaires, Blake et McAndrews ont l’arsenal nécessaire à une solide exécution des chansons au programme construit autour du plus récent opus, assorti de « classiques » tirés des albums précédents (homonyme, Overgrown, Assume Form, The Colour in Anything, Friends That Break Your Heart), sans compter des reprises bien senties de Feist (Limit to Your Love) , Joni Mitchell (A Case of You) et Frank Ocean (Godspeed).
James Blake a la voix sensuelle et cajoleuse d’un chanteur de charme, interprète rompu aux fréquences élevées d’un contre-ténor lorsqu’il use de sa voix de tête ou encore aux basses fréquences d’un baryton lorsqu’il choisit de s’exprimer avec sa voix de corps. Or, l’artiste est plutôt un musicien qu’une bête de scène. Jamais il ne se lève pour chanter, il préfère rester derrière ses instruments et s’adresser brièvement à son auditoire.
Sa voix suave et texturée puise dans la soul et le gospel afro-américain, c’est idem pour les choix harmoniques de son jeu aux claviers. Jusque là, ces références n’ont rien de particulier, mais elles deviennent fort intéressantes lorsqu’elles se fondent dans cette synth pop jouée en temps réel. Les composantes électroniques de ces chansons sont généralement créatives, on y remarque aisément les sons inédits concoctés par James Blake. Qui plus est, ces chansons au programme sont intercalées de séquences électroniques traversées par le dubstep, la UK bass music ou même la techno, ce qui mène à une véritable immersion dans l’univers de notre hôte. Soirée réussie !
Et donc, on ne peut dire de lui qu’il est un authentique crooner puisqu’il n’en a aucunement l’attitude et le comportement devant public. Le charme de James Blake s’exerce autrement.
LISTE DES CHANSONS AU PROGRAMME INCLUANT LE RAPPEL
Asking to Break – album Playing Robots Into Heaven
I Want You to Know – Playing Robots Into Heaven
Limit to Your Love – Reprise de Feist, album homonyme
Life Round Here – album Overgrown
Big Hammer – Playing Robots Into Heaven
Loading – Playing Robots Into Heaven
Mile High – album Assume Form
I’ll Come Too – Assume Form
Fire the Editor – Playing Robots Into Heaven
A Case of You (reprise de Joni Mitchell)
Love Me in Whatever Way – album The Colour In Anything
Fall Back – Playing Robots Into Heaven
Tell Me – Playing Robots Into Heaven
Voyeur – Overgrown
Say What You Will – album Friends That Break Your Heart
Retrograde – Overgrown
Godspeed (reprise de Frank Ocean)
If You Can Hear Me – Playing Robots Into Heaven
Playing Robots Into Heaven -Playing Robots Into Heaven
Modern Soul – The Colour in Anything